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Ces personnes qui influencent nos vies…

Kendall Lane

La vie met sur notre route toute sorte de personnes. Certaines sont faites pour rester, d’autres ne sont que de passage. Une partie laissera une trace indélébile dans nos vies alors que dans d’autres cas, la présence fut beaucoup plus subtile, plus timide. À certaines occasions, au premier regard, on sent que la personne sera là pour longtemps ou du moins aura une grande influence sur notre vie. Alors que pour d’autres rencontres, on sait que c’est du domaine de l’utilitaire, qu’il y a un intérêt précis derrière, que ce soit professionnel, financier ou autre.

Plusieurs personnes de mon entourage, des personnes que j’ai choisies et qui sont là depuis un bon moment, agissent comme des repères, comme des sources d’inspiration. Rien que de savoir qu’elles font partie de ma vie me rassure et me conforte. Je vois le même coiffeur depuis plus de 10 ans et j’ai une confiance absolue en lui. Mon ostéopathe fait des miracles depuis une douzaine d’années et je lui réfère mes amis sans aucune hésitation.

Il y a quelques années, j’ai décidé de me remettre au yoga. Pour la forme physique d’abord mais aussi pour aller chercher une sérénité, un apaisement. Pour nourrir mon esprit… Et j’ai eu la chance de faire la rencontre d’une professeure exceptionnelle, qui a littéralement changé ma vie. Cette femme, Lise Brousseau, une vraie yogi, a su toucher mon âme et y apporter du calme. J’ai appris à me connecter, à me déposer, à savourer le moment présent et à reconnaître mes limites, physiques et mentales grâce à ses enseignements.

J’ai su dernièrement que mon rendez-vous du mercredi avec elle ne sera plus. Les choses évoluent, les horaires changent et c’est ce qui arrive présentement. Elle m’a appris à accepter le changement mais j’avoue qu’actuellement, ce bouleversement me dérange. Hier soir, ce fut notre dernière séance sous cette forme et je suis partie le cœur gros. Je savais que c’était la fin de quelque chose. Certains diront qu’il s’agit peut-être du début d’une autre aventure mais pour le moment, je suis dans le deuil d’un privilège qui m’a été donné de bénéficier de son savoir et son senti.

Alors ce matin, j’ai eu envie de lui témoigner  ce respect car elle m’a permis de grandir et de traverser plusieurs épreuves en m’accueillant comme j’étais et en m’apprenant, avec sa philosophie, son inspiration et ses cours minutieusement préparé, que tout est bien tel qu’il est et que nous avons tout en nous pour être heureux. Sa voix douce qui a apaisé le flot mental qui sévissait dans ma tête résonnera longtemps. En période de stress, je pourrai toujours me rappeler ses phrases pleines de sens qu’elle nous a semé en début et fin de cours.

Merci Lise de ce chemin que tu m’as fait parcourir, de cet accompagnement riche et unique et surtout de ta présence entière et sincère à chaque moment. Je trouverai le moyen d’assister à nouveau à te leçons de yoga (et de vie) et je suis convaincue que, peu importe la nature du cours que tu donneras, chaque minute sera bénéfique et salvatrice.

À vous qui me lisez, je vous dis merci. C’est un privilège de pouvoir s’exprimer et de savoir que des gens apprécient la lecture. Je vous souhaite de trouver comme moi des gens qui apportent la paix et la plénitude en ces temps durs et éprouvants.

Namasté!

 

Photo : Unsplash | Kendall Lane

La barbarie a assommé l’insouciance…

Ian Schneider

Ce matin, dans le métro, un silence étrange se faisait sentir. Un calme sans joie, une tranquillité désarmante. J’ai été soulagée quand un passager m’a demandé l’heure, comme s’il venait de tuer le malaise, comme si tout à coup on se souvenait que nous sommes humains, fraternels, solidaires. Mais ce matin, dans le métro de Montréal, l’inquiétude était au rendez-vous, palpable, insistante…

En regardant les images de Bruxelles de la Presse+, un long frisson parcourait mon dos, ma respiration se faisait lente et longue. Et si ça nous arrivait? Je regardais, autour de moi, les gens, le regard baissé, lourd et ceux qui entraient à chaque station, hésitant et perplexe. Une question dans tous les regards : sommes-nous vraiment en sécurité?

Le métro de Montréal est vieux, désuet et les sorties de secours ne sont ni évidentes, ni nombreuses. Je ne veux vraiment pas tombée dans la paranoïa mais pour la première fois de ma vie, j’ai réalisé que le trajet que je fais tous les matins n’est pas optimal en termes de sécurité, que je ne suis pas à l’abri de ces horreurs que l’on voit défiler trop souvent. Je suis Bruxelles, je suis Paris… Y aura-t-il un jour un Je suis Montréal? Qui sait… Nous avons l’avantage de la distance, des océans qui nous entourent, mais malgré tout, l’inquiétude est présente.

En arrivant au bureau, du haut du 20e étage d’une tour du centre-ville, je regardais au loin me demandant si un jour quelqu’un défigurerait ce paysage… Puis, une alarme d’évacuation a sonné, surprenante, retentissante dans ce silence matinal. Les quelques collègues et moi sommes descendu, rapidement, en se soulageant qu’à cette heure, il y ait peu de monde encore arrivé. Le dernier exercice d’évacuation avait été disons désastreux, ayant été coincés beaucoup trop longtemps en haut de la tour avec tous ces gens des étages inférieurs qui au même moment tentait de sortir.

Ce matin, à trois dans l’escalier de secours, l’ambiance était étrange, mitigée. Rigoler qu’une personne ait accroché le bouton d’urgence ou s’inquiéter d’une réelle situation dangereuse. Heureusement, à mi-parcours, on nous annonce qu’il s’agit d’un test… La configuration de cet immeuble fait que nous devons descendre au rez-de-chaussée pour remonter, aucune sortie possible entre le 20e et le plancher des vaches… Ça fait réfléchir.

Rares sont mes matins où la crainte se pointe au déjeuner, où je me questionne sur la sûreté des lieux. En fait, c’est réellement la première fois que ça m’arrive. L’effet de surprise du 11 septembre avait probablement été trop grand pour provoquer ce sentiment. Maintenant, avec les nombreuses attaques un peu partout, j’y songe. Mais il ne faut pas se laisser submerger, laisser la peur nous gagner. C’est l’effet désiré, semer l’angoisse et la méfiance d’autrui.

Hier, la barbarie a fait mal à notre insouciance. Mais notre cœur doit garder son espoir, sa légèreté et sa vivacité. Ne tombons pas dans la morosité, battons-nous avec notre sourire, notre solidarité et notre joie. Ce sont les plus belles armes qui soient.

 

Photo : Unsplash | Ian Schneider

Les vieux savent plus que nous comment vivre heureux…

Gerard Moonen

Rencontrer des gens, c’est accepter de s’ouvrir, de se laisser toucher le cœur, d’ouvrir son esprit. On ne sait jamais à l’avance l’effet qu’une personne aura sur nous, à quel point on sera charmé, déçu ou perplexe. Pour certains, ça peut être stressant ou déstabilisant. Et il y a quelques années, j’étais dans ce camp, où le moindre inconnu générait de l’anxiété chez-moi.

Aujourd’hui, avec les années et du travail sur moi, je réalise que j’aime aller à la rencontre des autres, découvrir de nouvelles personnalités, écouter les expériences et discuter, échanger, partager. Connaître le vécu des autres permet de confronter ses idées, de se projeter et de voir les choses autrement. Chaque personne a sa propre vision du monde et de la vie et à force de rester dans nos petites bulles, on finit par prendre des mauvais plis. C’est pourquoi j’aime ce saut vers l’inconnu : ça brasse les certitudes.

Rencontrer une personne, avoir une « date », comporte toujours son lot de risques. Bien sûr, il  a les papillons, le petit stress de se présenter tel qu’on est et de ne pas être apprécié mais je crois qu’il faut vraiment voir cela comme une possibilité, une tentative et surtout, un peu comme un jeu, c’est à la base pour le plaisir. J’ai fait quelques rencontres dans les derniers mois qui m’ont permis de comprendre ce que je n’aimais pas, ce qui pour moi était impossible à accepter, les caractères incompatibles avec le mien et les valeurs qui me rejoignent. Avant tout, pour pouvoir rencontrer quelqu’un, on doit se connaître, savoir ce qui nous anime et nous éteint, savoir nos limites et être en mesure de garder la tête froide et ne pas se laisser emporter par le flot d’émotions. Car, par expérience, souvent quand on est submergé d’émotions, on ne prend pas les bonnes décisions.

J’ai rencontré quelques charmeurs dans ma vie, qui m’ont jeté de la poudre aux yeux, qui m’ont fait miroiter un monde de rêve. Mais sous la couche d’artifice, j’ai découvert qu’il n’y avait rien de concret, rien de tangible et surtout beaucoup de souffrance. Vouloir à tout prix être admiré révèle bien souvent une grande solitude et une faible estime de soi. Je préfère maintenant les gens plus discret mais plus profond, les personnes qui se connaissent et qui n’ont pas besoin de flamboyer pour être respectées.

Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, beaucoup de gens sont dans le paraître, dans l’image parfaitement retravaillée, dans la réputation virtuelle. Mais derrière cette façade lustrée, j’aime bien connaître la vraie nature des gens, voir leur vrai visage et savoir que finalement, leur vie est plus riche qu’ils ne le croient, plus authentique et plus près de la réalité du commun des mortels. Sincèrement, une photo de grimace un dimanche matin avec de la farine sur le nez me fera beaucoup plus plaisir que la photo classique en voyage avec le bronzage parfait.

Je suis un peu blasée de la couche de peinture améliorante, des filtres, des publications pour se valoriser et du côté un peu surfait des réseaux sociaux. Je veux du vrai, de concret, de l’existant et surtout, des fous rires et des anecdotes du quotidien sans appui virtuel. J’admire ces couples de vieux qui savourent le moment présent, qui n’ont aucune idée de la vie numérique qui bourdonne et qui avance, main dans la main, au gré du temps qui passe.

P.S. Cette vraie vie qui se déroule autour de nous comporte son lot d’épreuves et j’offre mon soutien et ma compassion aux Belges qui ce matin trouve la réalité un peu trop dure à accepter.

 

Photo : Unsplash | Gerard Moonen

Par ici le bonheur!

Ondrej Supitar

Hier, en ce 20 mars 2016, c’était la journée internationale du Bonheur. Une journée pour nous rappeler de cesser de chercher la perfection, d’arrêter de vouloir toujours plus, une journée où savourer le moment présent est de mise. Avez-vous su profiter de cette belle journée, avez-vous apprécié ce beau soleil printanier, pratiqué l’art de ne rien faire?

Je trouve toujours cela un peu cocasse les journées mondiales. Si vous fouillez un peu, vous découvrirez qu’il y en a pour tous les goûts, à toutes les sauces. Certaines sont importantes, comme le Jour de la Terre, et d’autres sont plus futiles comme la journée mondiale du Nutella qui se tenait le 5 février dernier. Avouez que vous ne l’avez pas vu passer celle-là!

Mais la journée du bonheur représente à mes yeux un certain rappel à l’ordre, une sorte de rendez-vous avec soi-même, un petit reminder pour se demander : qu’est-ce qui me rend heureuse? On cherche parfois très loin ce qu’on a pourtant sous les yeux, on attend souvent beaucoup des autres et de soi mais si on apprenait à se contenter de ce que l’on a, pour une fois? Je ne parle pas d’abandonner nos projets, de repousser aux calandres grecques nos rêves d’enfant mais disons que la tendance à vouloir toujours plus, à croire que tel gadget nous procurera ce sentiment tant attendu, c’est une illusion fort puissante et beaucoup trop présente.

Je suis une grande consommatrice d’objets déco et de vêtements et chaque année, j’améliore ma demeure car c’est une passion. Mais est-ce que tout ça me rend plus heureuse? Pas tant que ça ou du moins pas à long terme. Le matériel procure souvent un plaisir éphémère et au bout de quelques jours, on s’est habitué et finalement, tout revient comme avant. Et on passe à la prochaine montée d’adrénaline qui s’éteindra tout aussi rapidement.

Je rêve peut-être en couleur mais disons qu’entre avoir le temps de prendre une café avec mon amie versus le plaisir d’un nouveau morceau de linge, mon choix n’est vraiment pas difficile. Une présente est toujours plus intéressante surtout quand il s’agit d’une personne que l’on aime. Est-ce qu’on a perdu cette faculté d’appréciation de la compagnie des autres au profit de nos SMS et nos messages Facebook?

Quand je vois ces gens ensemble mais si seuls qui, chacun avec leur appareil bien en main, tente de se connecter au reste du monde plutôt qu’à leur compagnon à  quelques pas d’eux, je trouve cela un peu triste. Malgré toute cette accessibilité, j’ai l’impression qu’on n’a jamais été aussi loin les uns des autres. Plus personne ne lève la tête, les gens se bousculent presque car ils ne regardent plus devant eux… Ils communiquent avec des gens de partout dans le monde mais ne connaissent souvent pas leurs voisins…

Et si on tentait, quelques minutes par jours, de regarder autour de nous, de tenter de croiser le regard d’une personne, pour y voir l’étincelle, l’inquiétude ou la surprise, juste pour voir ce que ça fait? Question de se rappeler ce qu’un regard humain a de plus beau qu’un écran tactile. Car c’est bien beau les selfies mais je préfère grandement voir les nuances du regard que la retouche exagérée du filtre automatique de Facebook… Regardons-nous, sourions-nous… C’est gratuit et ça fait tellement plaisir 🙂

 

Photo : Unsplash | Ondrej Supitar

Ce ne sont que des mots…

Romain Vignes

Écrire, c’est une libération, un acte volontaire, quelque chose qui doit sortir de soi, s’exprimer. Ce n’est pas un effort, c’est presque une nécessité, un besoin. Rien avoir avec l’égo, peu importe qui lit ou réagit, c’est le besoin de nommer, de dire les choses comme elles sont.

Parfois, c’est de dire tout haut ce que les gens pensent tout bas. À d’autres moments, il s’agit d’un partage, d’une découverte qui semble valoir la peine d’être connue. Il peut aussi s’agir de réflexion sur une situation, un événement, une pensée, qui résonne et semble être utile ou bénéfique. Entourée de jeunes parents occupés, j’essaie de transmettre ce qui vaut le déplacement, l’écoute ou la lecture.  Sinon, ce qui nécessite une réaction, qui me paraît absurde et provoque une montée d’adrénaline, qui m’insurge.

À d’autres moments, je suis plus dans un état de gratitude, j’ai envie de partager des moments savoureux ou des petits bonheurs de la vie, l’histoire de collègues inspirants, des phrases semées au hasard qui ont eu un écho en moi et qui me laissent croire que d’autres pourraient être concernés.

Écrire, c’est laisser libre court à son esprit, donner carte blanche à ses pensées, ses opinions, ses goûts. Par moment, aucune réaction, silence radio, personne sur la ligne. On est seul dans notre petit monde. Et d’autres fois, ça réagit, ça interpelle, ça provoque, ça rejoint la fibre viscérale. Et dans ce cas, on doit assumer pleinement, faire face à la musique.

Mais jamais écrire n’est une corvée, un effort, un sacrifice. Les seuls moments où c’est impossible, c’est quand le train de la maladie frappe de plein fouet, détruisant toute forme d’énergie sur son passage. Dans ces cas où la moindre pensée fait mal au crâne, dans ce type de situation où seuls les besoins primaires sont possibles à combler, le repos du corps et de l’esprit est de mise. On met tout sur pause, on se concentre sur l’essentiel et on attend que l’inspiration revienne au rythme du rétablissement.

Mais dès que la forme revient, dès que la vie reprend son cours, le besoin de rédiger nous regagne et émerge puissamment. Comme s’il manquait quelque chose, comme si tout à coup l’esprit voulait reprendre ses droits, retrouver son équilibre. Enchaîner des mots, composer des phrases, structurer sa pensée, réagir, s’inspirer, se laisser porter… Un processus bienfaiteur, un état de grâce absolu.

Pour certains, écrire génère un stress, des craintes et un défi. Je remercie le ciel de m’avoir donné cette aptitude car j’éprouve un réel plaisir à coucher virtuellement sur papier mes pensées. En discutant hier avec un collègue sur le sujet, je réalise que c’est une force incroyable et le bonheur de pouvoir la partager sur un blogue est très nourrissant. J’adore les mots, ils ont une force étonnante et peuvent changer le cours d’une journée. Les courriels humoristiques de mes collègues me font toujours grandement plaisir et cette joute orale en mode numérique nourrit l’esprit et détend l’atmosphère. Tout cela est gratuit, simple et particulièrement sympathique. Ce ne sont que des mots mais ils ont un pouvoir souvent sous-estimé…