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Le rythme de nos vies…

taner ardalı

Devoir se lever en plein milieu de la nuit, quand c’est pour partir en vacances, aller prendre l’avion ou traverser les lignes, c’est exaltant, excitant et l’adrénaline aide à combattre le sommeil. Mais quand il s’agit de se lever pour mettre en ligne des nouveaux sites Web, disons que le corps n’a pas la même réaction. Ce matin j’ai dû me lever avant 4 h… et je sais pertinemment que l’adrénaline commence à retomber et que j’en aurai pour plusieurs jours à payer le prix de ce chamboulement d’horaire.

On s’habitue rapidement à un rythme de vie, à une routine. J’ai toujours été une lève-tôt car j’apprécie le calme du matin, j’aime arriver avant tout le monde pour voir la vie prendre forme lentement, pour m’acclimater tranquillement au lieu d’arriver dans le flot intense directement. Je croise toujours les mêmes voisins qui eux, étant à la retraite, ont comme habitudes de promener leur chien, de courir un 5 km ou de marcher tout simplement en profitant de la vie. Et à chaque fois, je les envie un peu.

Avoir le temps de prendre son temps, de savourer les petits moments de la journée quand, autour de soi, tout va si vite, ce doit être particulièrement agréable. Pouvoir jardiner en plein jour, aller prendre un café alors que tout le monde est pressé, faire son épicerie calmement en dehors des heures de grand achalandage, pouvoir visiter un musée ou aller au cinéma en pleine semaine… Je ne sais pas pourquoi mais il me semble qu’il y a quelque chose de jouissif dans cette possibilité de savourer pleinement la vie.

Peut-être suis-je simplement trop occupée et qu’en réalité, ce n’est pas si magique que cela mais à voir certaines personnes retraitées de mon entourage, je ressens un calme émanant d’eux et ça me plait. Vous me direz surement qu’il n’est pas nécessaire d’attendre la retraite pour profiter de la vie mais disons que de ne pas avoir à se lever le matin tôt pour aller travailler, se jeter dans le trafic, dans le métro ou l’autobus pour se rendre à temps au bureau, ça aide à rester détendu.

Quand je peux travailler de la maison, j’ai déjà un certain détachement face au rythme effréné de la ville et de tous ces travailleurs qui se précipitent autour de moi pour gagner quelques secondes de plus… Et chaque fois, je réalise à quel point le télé-travail est merveilleux. Je ne comprends toujours pas pourquoi les employeurs ne sont pas plus enclins à favoriser cette tendance qui, preuves à l’appui, améliore les performances et l’efficacité des ressources. Savoir que son équipe de travail excelle, livre mieux et est moins stressée devrait apparaitre au top des critères d’un gestionnaire. Malheureusement la soif de contrôle est encore trop présente dans notre société.

Mais je ne désespère pas et comme on dit, qui ne demande rien n’a rien. Alors je ne manque pas de parler de cette expérience favorable dans les milieux professionnels, à partager des études et à témoigner de l’effet bénéfique que cela procure. Au pire, on me répond sèchement que ce n’est qu’un caprice (oui oui on m’a déjà répondu cela) et au mieux, on s’y intéresse et on tente l’expérience.

 

Photo : Unsplash | taner ardalı

À chacun son rythme

Alex Blăjan

C’est en marchant d’un pas décidé dans le métro ce matin que j’ai réalisé que nous étions le 21 juin : début de l’été et Journée de la lenteur. Les 2 en même temps, comme pour nous dire que ça suffit la course folle et qu’à défaut d’être capable d’arrêter, on peut tout de même prendre le rythme du sud et ralentir un peu.

Ralentir est un concept très relatif dans notre société réglée au quart de tour. Souvent, on a tendance à croire qu’il faut tout arrêter, tout bouleverser, tout changer. Mais au contraire, souvent seuls de petits ajustements sont nécessaires pour diminuer la course folle et calmer le hamster mental qui s’emballe. Aller marcher un petit 15 minutes pendant l’heure du lunch, descendre une ou 2 stations avant et marcher le reste du trajet, faire quelques salutations au soleil avant de souper… Des petits gestes qui peuvent avoir un effet salvateur sur notre vie.

Nul besoin de s’imposer un entraînement ardu et complexe ou de revirer notre horaire complètement pour améliorer notre qualité de vie et se sentir moins stressé. Avant même de tenter de trouver un temps libre, le simple fait de sentir les choses, prendre conscience quand le stress prend le dessus et accepter ce fait peut changer complètement le cours de notre journée. On peut comparer cela à la conduite automobile : si on ne prend pas conscience que l’on conduit trop vite, on ne pourra pas ralentir.

Selon la personnalité de chacun, ralentir peut prendre un sens différent. Une personne peut être très énergique mais très zen à la fois. Alors que d’autres, plus timides, sembleront d’un calme inébranlable alors qu’à l’intérieur, un flot d’émotion chahute. Comme on dit, il ne faut pas se fier aux apparences! Et surtout, on doit se connaître. Rien de mieux pour apprendre à déceler les signes du mur de la surcharge de stress qui monte. Et une même situation peut nous faire réagir différemment selon l’état dans lequel nous sommes.

Se connaître, apprendre à sentir, à décoder ses propres réactions, c’est un pas dans la bonne direction. Et il ne faut surtout pas couper le plaisir dans nos vies en croyant qu’on n’a pas le temps.  Je peux vous dire que je l’ai essayé et c’est probablement une de mes pires idées à vie! Penser qu’on est trop occupé ou fatigué pour sortir prendre un verre ou aller marcher, c’est se couper d’une soupape, d’un exutoire.

Car ça en prend des moments où l’on ventile, où l’on décroche. Ces moments de fous rires, de pleurs, de chialages, à refaire le monde ou simplement à sortir tout ce qu’on a accumulé. Une sorte de purge mentale qui permet d’attaquer de nouveaux problèmes, de voir les choses sous un autre angle. Que ce soit d’aller boxer, de prendre un verre entre amis, d’aller voir un spectacle, peu importe la possibilité de se changer les idées, l’important c’est l’effet, la résultante qui compte.

Bouger ou se changer les idées, ça permet de changer de focus, de penser à autre chose et d’arrêter de ressasser les mêmes choses. Parfois, après quelques heures à décrocher, un éclair de génie arrive, une idée, une solution ou simplement une détente qui permet de réaliser que finalement, ce n’est pas si pire que cela…

Ralentir, c’est se donner le droit de vivre, comme on est, à notre rythme, avec nos soucis, nos défauts, nos forces et notre bagage. Parce qu’au fond, on a chacun notre vitesse de croisière et c’est parfait ainsi!

 

Photo : Unsplash | Alex Blăjan

Rencontrer, en 2016…

Evan Kirby

L’exercice d’apprendre à connaître les gens exige de soi une ouverture, un accès à sa sensibilité et sa vulnérabilité. On ne peut espérer connaître quelqu’un sans avoir à ouvrir une partie de soi. Que ce soit un collègue, un ami, un fournisseur de service ou un possible amoureux, il y a toujours un moment où l’on doit exposer qui l’on est vient immanquablement ce questionnement à savoir si compatibilité il y a.

On ne sait jamais comment seront les gens avant quelques interactions. Au contact des autres, on est confronté à notre propre regard sur les choses, sur la vie, à nos valeurs, nos schémas de pensées. C’est confrontant mais aussi révélateur et ça force à se demander qui l’on est et ce que l’on veut ou ne veut pas.

Un nouvel emploi, un cours, une relation professionnelle ou personnelle, peu importe le contexte car le point commun, c’est nous-mêmes. On arrive avec notre bagage, on vient avec nos défauts et nos travers et on doit rester soi-même si on ne veut pas se retrouver coincer dans un rôle qui ne nous ressemble pas.

Certains jouent un jeu, ne montre pas leur vrai visage ou se transforme au fur et à mesure des rencontres. J’ai eu des rencontres enrichissantes dans ma vie comme d’autres questionnables et lucratives en cheminement et en points sur la liste des « ne convient pas ». Des patrons, des collègues, des « dates »… Des rencontres qui ont été positives et d’autres moins. Et tout cela, c’est selon mes critères personnels, avec ma vision et mes envies. Alors il est parfois difficile d’imaginer un arrimage parfait, le coup de foudre, l’union adéquate, le yin et le yan…

On est de plus en plus exigeant envers soi-même et envers les autres. On est dans l’ère du jetable où, si au bout d’une heure on n’est pas subjugué, on passe à un autre appel, un autre prospect, une autre tentative… C’était sa mauvaise journée? On ne prend même plus la peine de le savoir, tout va trop vite. On juge à la vitesse de l’éclair, on catalogue. On ne répond pas assez rapidement ou au contraire, avec trop de mots, on est maladroit ou occupé? Nous voilà relégué au 2e tour, et encore…

C’est extrêmement particulier de rencontrer des gens aujourd’hui, à l’heure où  toute la populasse a le nez rivé sur l’écran de l’appareil dit intelligent. On est de moins en moins dans le moment présent, le virtuel nous appelant à tout bout de champs dans son monde en nous éloignant du réel. Les chances de croiser un regard sincère se font de plus en plus rares.

J’ai toujours eu de la misère à décoder les autres, leurs réactions, leur non verbal, comprendre les sous-entendus et les non-dits. Mais j’ai surtout aussi toujours préféré la vérité crue aux devinettes et interprétations.

Je rencontrerai d’autres gens, au niveau professionnel et personnel et qui sait ce que ces échanges m’apporteront. Mais l’être humain en est un de relation et nous avons été forgé pour vivre en meute, communément appelé la société. Cet état ne changera pas, malgré tous les gadgets du monde…

 

Photo : Unsplash | Evan Kirby

Les « au revoir » sont toujours difficiles

DesignCue

Dernièrement, j’ai beaucoup réfléchi à ma vie, à ce que j’en faisais, à comment j’utilisais mon temps et à quoi je le consacrais. Force m’a été de constater que mon travail a pris énormément de place dans ma vie ces derniers mois et que, mis à part quelques soupers entre amis, j’ai eu peu d’activités personnelles.

Quand on prend un peu de recul, on se rend parfois compte qu’on s’est laissé happer par le tourbillon, qu’on a embarqué à fond de train dans le projet mais qu’on s’est mis de côté du même coup. Après plusieurs mois de dur labeur, je vois enfin le fruit de mon travail mais je constate aussi la fatigue et la baisse d’énergie. Disons que les vacances sont attendues impatiemment.

Mais au-delà du congé temporaire, j’ai décidé de prendre une pause, de ne pas revenir dans le même moule après ce moment de repos. Revenir dans les anciens patterns gâcherait l’effet salvateur des vacances. Malgré des gens avec qui j’ai beaucoup apprécié travailler sur un projet un peu fou, une mission presque impossible, j’ai besoin de faire autre chose, de changer d’air, de voir de nouveaux visages et de nouveaux défis. C’est là tout l’avantage et la nature de la consultation.

Quitter des gens est toujours le volet le plus ardu dans ce type de situation. On travaille fort, coude à coude, on s’épaule, on s’aide, on se challenge… Et dans tout cela, c’est vraiment l’humain qui apporte la source première de motivation pour continuer et arriver au bout. Sans cet aspect fraternel dans la tribu professionnelle, il n’y aurait pas autant d’efforts fournis, d’heures travaillées et de jus de cerveau dépensé. Avoir une équipe en or, ça vaut tous les salaires du monde.

Malheureusement, comme le dit l’adage, toute bonne chose a une fin. Je retrouverai sans doute une équipe géniale ailleurs mais j’ai toujours un petit pincement un cœur quand c’est le temps de dire au revoir aux gens avec qui j’ai fait des heures de fou et eu aussi des fous rires assez cocasses. L’humour étant le meilleur allié dans les situations de stress et de pression corporative.

À mes collègues qui se reconnaîtront, je vous dis merci pour ces moments agréables et enrichissants, qui m’ont nourrit, fait réfléchir et évoluer dans ma carrière comme dans ma vie personnelle. Le monde est petit et je n’ai aucun doute que la vie nous permettra de se recroiser, autour d’un ordinateur ou d’un verre 🙂

Les horizons s’ouvrent, mais tout d’abord, le repos, la farniente et les activités personnelles. Question de se ressourcer un peu, de reprendre des forces et se divertir! Je ne manquerai pas de nourrir mon blogue et de vous partager mes découvertes et réflexions. Le mood sera sans aucun doute plus lent et plus léger, fidèle à la saison.

 

Photo : Unsplash | DesignCue

Juste aller de l’avant, sans trop se poser de question…

Lindsay Henwood

J’ai des collègues qui me disent fréquemment : c’est l’fun, malgré les embûches, tu gardes toujours le sourire… Et à chaque fois, je me dis à moi-même « je n’y peux rien, je suis faite comme ça ». Mais après mûre réflexion, j’ai réalisé que je n’ai pas toujours été comme cela. Je me souviens d’une ancienne patronne qui m’avait dit : qu’est-ce qui se passe, on dirait que tu traînes un nuage noir avec toi?

On lit ou on entend souvent des phrases clichées du type : on choisit d’être heureux dans la vie, il n’en tient qu’à nous de choisir le bonheur, on est maître de son destin. Et loin de moi l’idée d’appuyer l’idée qu’on est victime de la vie mais par moment, il arrive que non, on ne puisse pas choisir. Tout simplement parce qu’à ce moment-là, on n’est pas en mesure de trouver ce qui cloche et d’agir, de mettre le doigt sur le bobo et de le régler.

Oui j’ai tendance, malgré le chaos, à rester joyeuse et à tenter de sourire pour que les gens qui m’entourent ne soient pas affecter par ce qui m’arrive. On réagit tous différemment aux situations et c’est parfait ainsi. Et quand on est pris dans le sable mouvant de nos émotions ou nos problèmes, et bien c’est correct aussi. Des fois, il faut brasser longtemps les affaires pour être capable d’en sortir, de bouger et d’avancer.

J’ai souvent dit : il n’y a rien qui arrive pour rien dans la vie. Et je le crois sincèrement. Toute rencontre, tout événement, toute épreuve a un sens, peu importe lequel. Il y a une raison derrière tout cela, un apprentissage à faire, sur soi, sur la vie, sur les autres, sur l’humain, sur l’univers, ou sur ce que vous croyez. On n’est pas toujours apte à le voir, à le sentir et à le comprendre mais ce n’est pas nécessairement ça qui est important. IL ne faut pas toujours essayer de comprendre. Des fois, des années plus tard, on repense à une relation ou à une situation et on se dit que ça nous a permis de voir autrement les choses.

Et parfois, on ne saura jamais. Et ça aussi c’est correct. À trop vouloir analyser et assimiler, on peut aussi se priver de nouveauté. J’ai toujours dit que je n’aime pas stagner et je crois qu’il y a un certain besoin de s’ouvrir pour évoluer. On change, on se transforme, on gagne en maturité, on apprend (ou pas) de nos erreurs… Et tout ça, c’est la beauté de la vie. La sagesse vient avec l’âge disent certains mais j’aurais plutôt tendance à croire que c’est l’expérience qui nous permet de voir venir les coups plus d’avance qu’avant.

La beauté de la vie, c’est qu’elle nous réserve des surprises, bonnes ou mauvaises. On ne sait pas de quoi sera fait demain et cet inconnu nous ouvre l’esprit, nous garde alerte, nous stimule à avancer à notre rythme, selon nos valeurs et notre style de vie. Nos choix, nos désirs et nos convictions nous guident.

Je fais confiance à la vie et jusqu’à maintenant elle me le rend bien. Peut-être qu’au fond, c’est ça le secret? Juste aller de l’avant, sans trop se poser de question… Se lancer et voir ce qu’il adviendra.

 

Photo : Unsplash | Lindsay Henwood