Being alone

Blake Moulton

Avez-vous toujours été bien avec vous-même? Je veux dire, quand vous vous êtes retrouvé seul, après une séparation ou quand vous avez décidé de voler de vos propres ailes et d’avoir votre premier appartement… Vous étiez bien? Moi, je l’avoue d’emblée, j’étais disons mitigée…

Quand j’ai décidé de partir en appartement seule, je me suis sentie libre et fière de mon indépendance mais en même temps complètement apeurée par l’idée d’être réellement seule. Pourtant, dans la jeune vingtaine, dieu sait que j’étais rarement seule à la maison, que j’ai fait le party pas mal et que j’avais assez d’énergie pour faire trois nuits blanches d’affilée et rester fraîche et dispose (my god qu’on vieillit!).

Mais je me souviens aussi de moments d’angoisse et d’un certain malaise qui m’habitait par épisode. Le pire, ça a été quand j’ai décidé d’aller m’installer dans le fond d’un cul-de-sac à Sainte-Sophie, par un besoin urgent de nature et d’espace. Je ne regrette pas ce choix qui m’a fait beaucoup de bien mais je me souviens de m’être sentie relativement isolée et loin de mon monde. Tout à coup, je n’étais plus aussi accessible pour mes amis et venir faire un tour chez-moi impliquait d’avoir une voiture…

Aujourd’hui, j’habite plus près de Montréal tout en étant dans un coin tranquille et en habitant seule. Et, je crois n’avoir jamais été aussi bien. Je subviens à mes besoins, je vois mon monde quand bon me semble mais je peux aussi m’enfermer chez-moi si je n’ai envie de voir personne. J’ai mon indépendance, ma liberté tant convoitée et je la vis bien. J’accepte ma solitude. Ce gros mot qui fait peur et qui génère bien souvent de l’anxiété.

Je lisais hier un billet sur le site de Mitsou sur le sujet et j’ai réalisé à quel point je l’avais apprivoisée avec le temps, cette fameuse solitude. À un point tel que je suis un peu réfractaire à bouleverser cet équilibre chèrement acquis… Bien sûr, par moment, j’aimerais partager mon café le matin, avoir un câlin en arrivant à la maison ou planifier un voyage à deux. Mais je sais aussi que c’est parfois lourd de devoir vivre à deux et que je n’ai pas toujours été honnête envers moi-même à ce niveau.

J’ai longtemps cru que j’avais besoin de quelqu’un auprès de moi pour être heureuse. Et maintenant j’ai réalisé qu’on doit d’abord être heureuse avant d’envisager l’être avec une autre personne. Sinon, c’est comme si on demandait à l’autre d’être responsable de notre bonheur… Méchante responsabilité! Il y a une grosse différence entre avoir besoin de quelqu’un et avoir envie de partager des moments avec quelqu’un je crois…

La solitude, on doit l’apprivoiser, l’accueillir et la savourer à petites doses. Il ne faut surtout pas en avoir peur et encore moins s’en cacher. Elle sert à nous faire rencontrer la plus belle personne au monde : nous-même.

Je sais, parfois, elle nous pèse, elle nous ennuie et on aurait envie de l’envoyer balader. Mais elle nous ramène toujours à nous-même, nous fait découvrir qui on est réellement et nous met face à nos plus belles qualités, notre force intérieure. Et ça, personne au monde ne peut nous faire vivre cela aussi bien.

Et vous, comment vivez-vous la solitude?

 

Photo : Unsplash | Blake Moulton

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