La paix d’esprit

Nina Strehl

Avec le printemps vient immanquablement la saison des impôts. Pour beaucoup de gens et de familles au Québec, ce moment de l’année apporte son lot de stress et d’inquiétude et dicte en quelque sorte la nature des vacances qui pourront être planifiées cette année. Ce n’est pas une science si complexe mais on dirait que le gouvernement fait parfois exprès pour rendre cela ardu à comprendre. Et il y a toujours ce sentiment de doute qui perdure : ai-je oublié quelque chose? Vais-je recevoir un avis de cotisation pour une révision dans 2 ans car j’ai mal calculé mes déductions?

Depuis que j’ai une entreprise, j’ai décidé de tout remettre entre les mains d’un comptable pour qu’il s’occupe de se casser la tête sur ce qui va dans la déclaration personnelle et celle de l’entreprise, pour qu’il se tape la lecture des nouveaux crédits, pour qu’il décortique tous les documents et formulaires… Bref, pour qu’il gâche son dimanche à me dénicher des opportunités de crédits au lieu que je le fasse moi-même. Et je juge que dans ma vie, c’est un des meilleurs investissements que j’aie pu faire.

Certains me diront que c’est une grosse dépense, que je pourrais mettre cet argent ailleurs mais honnêtement, j’appelle ça acheter la paix. Et pour moi, cette paix d’esprit, elle n’a pas de prix. Je n’ai ni envie de devenir spécialiste de l’impôt ni de douter de mes capacités à bien remplir les nombreux formulaires. Et à voir les montants relativement minimes que je paie, je suis convaincue qu’il me coûterait plus cher de m’en charger moi-même.

On a tous nos petites bêtes noires, nos zones d’inconfort, des responsabilités avec lesquelles nous sommes moins à l’aise et c’est correct comme ça. Il faut assumer qu’on n’est pas pro partout et qu’on a besoin d’aide, de collaborateurs externes, de services professionnels, pour nous accompagner dans certaines tâches. Je ne sais pas si ça vient avec l’âge mais pour ma part, j’ai décidé que ce qui pouvait m’enlever du stress ou me libérer du temps valait particulièrement la peine que j’y consacre un peu de mon budget.

Bien entendu, je pourrais tout faire moi-même et développer mes compétences dans ces matières mais est-ce vraiment nécessaire? Est-ce que j’en serais réellement satisfaite? Je l’ai essayé et je me suis rendue compte que ce n’était pas plaisant, que ça m’ajoutait une source de stress complètement inutile. Et qu’au bout du compte, quand on a de bons alliés, on finit par y trouver son compte.

Il y a d’autres sphères par contre qui me procure un grand plaisir : cuisiner, jardiner, écrire sont des activités qui me procurent autant de bien-être que de détente. Je suis rarement plus zen que quand j’ai les 2 mains dans la terre ou que je concocte un nouveau plat de mon cru. Je connais pourtant des gens pour qui ces tâches représentent un calvaire et demandent un effort particulier.

Il faut accepter que nous sommes tous différents et même, si possible, faire de l’échange de services avec ceux qui peuvent nous apporter leur aide dans des fonctions moins aisées pour nous. C’est ce qui génère un bel esprit de communauté, de collectivité et qui enrichit les relations que l’on peut entretenir.

Avec l’arrivée du printemps vient la besogne du nettoyage du terrain, de la maison, le grand ménage et la saison du tri. Pourquoi ne pas offrir votre aide avec échange à vos amis et voisins? Je suis convaincue que vous trouverez un terrain d’entente et qu’en plus, le plaisir sera au rendez-vous. Et c’est d’ailleurs un très bon exemple à donner aux enfants que cet esprit de partage et d’entraide. N’est-ce pas ce qu’on appelle « joindre l’utile à l’agréable »?

 

Photo : Unsplash | Nina Strehl