S’offrir la santé

Joanie Simon

Ce matin, Facebook me rappelait qu’il y a un an à peine, je parvenais à faire ma première distance de 5 km de course à pied en continu, et j’oserais même dire, sans trop souffrir. Il y a un peu plus de 12 mois, je décidais de me remettre à la course, je décidais de mettre ma santé au cœur de ma vie, au haut de la liste de mes priorités. Comme plusieurs décisions de ce genre sur mon parcours, c’est un peu sur un coup de tête que je me suis décidée mais aussi par un message du destin.

J’ai déjà raconté l’histoire, celle de l’article qui relatait le chemin sinueux de mon entraîneure qui ne s’enlignait pas du tout pour devenir une marathonienne et qui, elle aussi, a pris une tangente surprenante mais salvatrice. Et je crois qu’il n’y a pas un matin depuis cette rencontre enrichissante où je ne remercie pas la vie de ce choix, de cette opportunité, de ce bouleversement positif de mon existence.

Chaque fois que je suis confrontée au monde médical et qu’on me questionne sur le diagnostic jamais vraiment confirmé de ma maladie de Crohn, je souris car je suis fière d’avoir pris ce virage à 180 degrés qui me permet de ne pas être médicamentée. Je le répète souvent mais je crois fermement que le corps possède la majorité des outils nécessaires pour combattre seul les soucis liés à la santé et que si on choisit et on décide consciemment de prendre soin de soi, on est beaucoup moins malade.

J’entends parfois des gens me dire « ah mais moi, ce n’est pas pareil, j’ai ceci ou cela » ou encore « ah mais je n’ai pas le temps de faire ce que tu fais » … Au risque d’en offusquer certains, je répondrais qu’on a toujours le temps mais qu’on ne le prend pas. Et pourquoi je dis cela ? Car je l’ai fait pendant des années… Choisir de rester assise devant la télévision ou l’ordinateur au lieu d’aller courir ou même marcher, c’est véritablement une décision que l’on prend. Ce n’est pas une contrainte de la vie ni une obligation.

Choisir de manger des frites au lieu des légumes, choisir le cocktail de fruits au lieu du verre d’eau, décider de flâner plutôt que bouger, ce sont tous des choix que l’on fait et qui ont une influence sur notre vie. Quand on prend conscience de cela, quand on mesure l’impact de chacune de nos options, on peut offrir à notre corps et notre esprit le meilleur possible. On peut toujours faire mieux, on peut toujours s’améliorer et quand on le comprend, on peut modifier nos habitudes, un pas à la fois.

Cela signifie aussi qu’on peut pleinement assumer nos actes lorsque l’on décide de mettre de côté les choix santé pour une soirée, qu’on peut se gâter avec un verre de vin de plus, avec un dessert, avec le fromage riche qu’on ne se permettait plus… Et on l’apprécie comme un cadeau de Noël, on le savoure et on en profite. Mais ce n’est pas si difficile que l’on croit de changer nos usages communs, de retirer un aliment fétiche de notre alimentation pour le remplacer par une alternative plus saine.

Mais tout cela revient à ressentir son corps et ses sensations et être connecté aux effets de chaque type de carburant qu’on décide de se donner. On dit souvent qu’on prend soin de notre jardin mais qu’on peine à être aussi attentionné envers nous. Et pourtant, c’est en se soignant et se nourrissant sainement qu’on parvient à se sentir mieux et à pouvoir utiliser notre corps et notre cerveau à son plein potentiel.

Alors, je vous le demande : qu’attend-on pour faire le pas ? Pourquoi n’est-on pas en mesure de tous être au même stade, de refuser les mauvais choix dans notre société et de faire en sorte que l’offre de restauration représente la volonté de tous d’être plus en santé ? Je ne connais personne qui désire souffrir, qui désire être malade ou qui ne veut pas être mieux. Des fois, c’est juste plus facile de ne rien changer… Mais si les choix changent, les habitudes le feront aussi…

 

Photo : Unsplash | Joanie Simon

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