Tourner le coin

Karol Smoczynski

Vous savez, ce moment lorsqu’on marche sur le trottoir et, qu’arrivant à une intersection, on se fait surprendre par une bourrasque de vent, un corridor d’air qui nous coupe le souffle? La vie, c’est comme ça des fois. On avance tout bonnement, naïvement, et puis, tout à coup, on est stupéfié, dérouté, médusé… On vit quelque chose qu’on a tellement pas vu venir qu’on en est presque à se pincer pour vérifier si ce n’est pas un rêve, un mirage.

Je vis ce genre de chose en ce moment, déboussolée positivement, sortie de ma petite zone de confort, expulsée de ma bulle zen et prévisible. La vie a décidé que je devais découvrir autre chose, m’ouvrir, accepter que pour grandir, on doit prendre des risques, on doit brasser ses propres croyances et ses acquis sécurisants.

Je lui fais confiance à la vie et je sais que rien n’arrive jamais pour rien. Ça n’empêche pas mon cerveau de rouler à 200 km/h et mon corps de chercher des repères comme sur un bateau, pour me stabiliser, m’ancrer. Je crois profondément que ça prend des tempêtes pour apprécier les moments plus calmes, que ça prend des périodes plus intenses pour savourer celles qui sont plus douces. Et c’est souvent quand on ne cherche pas qu’on trouve, quand on ne se doute de rien que les surprises sont les meilleures.

Tourner un coin de rue de vie, c’est aussi s’ouvrir à du nouveau, à de la fraîcheur, comme aérer la maison après des jours de canicule. Ça revigore, ça fouette même parfois mais ça nous donne l’impression d’être vivant, à 110%. J’ai osé explorer dans ma vie mais je prenais la décision de le faire. J’ai tenté des trucs, par désir de me pousser au-delà de mes limites. Mais quand rien n’est calculé, c’est toute autre chose. Et il faut croire que ça me prenait ça.

Ces temps-ci, donc, mes certitudes sont ébranlées, mes « plans » de vie, pour le peu que j’en ai, sont remis en question, positivement je crois. On dit souvent qu’il ne faut jamais dire jamais et je suis en plein dans la preuve que cette phrase est toujours d’actualité. Garder son esprit ouvert est sans doute une des meilleures façons de ne pas vieillir aigri dans le regret. Je l’ai toujours cru. Et je dois appliquer mes réflexions à ma propre vie ces temps-ci.

Je ne sais pas pour vous mais cet été a passé trop vite. La rentrée cogne à nos portes, j’ai l’impression d’avoir vécu ces derniers mois intensément mais en même temps, j’ai ce sentiment de ne pas avoir vu passer le temps. Est-ce le lot de toutes nos saisons chaudes ou est-ce le fait de vieillir qui me donne cette perception de temps qui file à plus vive allure? Aucune idée…

Alors je vous souhaite de vous connecter à vous, de prendre le temps de vous gâter, de vous sentir, de vous aimer sincèrement. Avec le métro-boulot-dodo, la routine qui reprend ses droits et cette liste interminable de choses qu’on veut faire, on oublie parfois que l’essentiel, c’est d’être heureux.

Et si on prenait le temps de se demander, à chaque nouvelle journée qui s’offre à nous, si ce qu’on envisage de faire de ces 24 heures s’aligne avec nos valeurs, nos ambitions et nos envies? Et si on mettait de côté l’image, les comparaisons, les opinions futiles et les pertes de temps pour se concentrer sur l’essentiel? Me semble qu’on arriverait à Noël moins épuisé, non? Allez, bon sprint de rentrée chers parents et bon retour à la routine tout le monde. On va survivre, pour peu qu’on s’écoute un brin 😉

Photo : Unsplash | Karol Smoczynski

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