Posts in "Réflexion" Category — Page 135

Juste aller de l’avant, sans trop se poser de question…

Lindsay Henwood

J’ai des collègues qui me disent fréquemment : c’est l’fun, malgré les embûches, tu gardes toujours le sourire… Et à chaque fois, je me dis à moi-même « je n’y peux rien, je suis faite comme ça ». Mais après mûre réflexion, j’ai réalisé que je n’ai pas toujours été comme cela. Je me souviens d’une ancienne patronne qui m’avait dit : qu’est-ce qui se passe, on dirait que tu traînes un nuage noir avec toi?

On lit ou on entend souvent des phrases clichées du type : on choisit d’être heureux dans la vie, il n’en tient qu’à nous de choisir le bonheur, on est maître de son destin. Et loin de moi l’idée d’appuyer l’idée qu’on est victime de la vie mais par moment, il arrive que non, on ne puisse pas choisir. Tout simplement parce qu’à ce moment-là, on n’est pas en mesure de trouver ce qui cloche et d’agir, de mettre le doigt sur le bobo et de le régler.

Oui j’ai tendance, malgré le chaos, à rester joyeuse et à tenter de sourire pour que les gens qui m’entourent ne soient pas affecter par ce qui m’arrive. On réagit tous différemment aux situations et c’est parfait ainsi. Et quand on est pris dans le sable mouvant de nos émotions ou nos problèmes, et bien c’est correct aussi. Des fois, il faut brasser longtemps les affaires pour être capable d’en sortir, de bouger et d’avancer.

J’ai souvent dit : il n’y a rien qui arrive pour rien dans la vie. Et je le crois sincèrement. Toute rencontre, tout événement, toute épreuve a un sens, peu importe lequel. Il y a une raison derrière tout cela, un apprentissage à faire, sur soi, sur la vie, sur les autres, sur l’humain, sur l’univers, ou sur ce que vous croyez. On n’est pas toujours apte à le voir, à le sentir et à le comprendre mais ce n’est pas nécessairement ça qui est important. IL ne faut pas toujours essayer de comprendre. Des fois, des années plus tard, on repense à une relation ou à une situation et on se dit que ça nous a permis de voir autrement les choses.

Et parfois, on ne saura jamais. Et ça aussi c’est correct. À trop vouloir analyser et assimiler, on peut aussi se priver de nouveauté. J’ai toujours dit que je n’aime pas stagner et je crois qu’il y a un certain besoin de s’ouvrir pour évoluer. On change, on se transforme, on gagne en maturité, on apprend (ou pas) de nos erreurs… Et tout ça, c’est la beauté de la vie. La sagesse vient avec l’âge disent certains mais j’aurais plutôt tendance à croire que c’est l’expérience qui nous permet de voir venir les coups plus d’avance qu’avant.

La beauté de la vie, c’est qu’elle nous réserve des surprises, bonnes ou mauvaises. On ne sait pas de quoi sera fait demain et cet inconnu nous ouvre l’esprit, nous garde alerte, nous stimule à avancer à notre rythme, selon nos valeurs et notre style de vie. Nos choix, nos désirs et nos convictions nous guident.

Je fais confiance à la vie et jusqu’à maintenant elle me le rend bien. Peut-être qu’au fond, c’est ça le secret? Juste aller de l’avant, sans trop se poser de question… Se lancer et voir ce qu’il adviendra.

 

Photo : Unsplash | Lindsay Henwood

Un papa, c’est irremplaçable…

Danielle MacInnes

Cette fin de semaine, ce sera la fête des pères, une fête un peu trop commerciale comme la majorité des fêtes mais un événement quand même intéressant. Les papas rêvent en cachette de recevoir des outils (stéréotype total ici, merci de comprendre l’ironie) et les enfants font de superbes bricolages à l’école pour leur offrir.

Je ne me souviens pas du dernier cadeau que j’ai offert à mon père pour cette fête, ni pour son anniversaire d’ailleurs. Parce que ça fait 4 ans maintenant qu’il nous a quittés. Et oui, je m’ennuie. Oui je pense souvent à lui. Oui, j’ai encore le moton des fois quand je pense à lui.

Mais je sais aussi qu’il n’était pas parfait, que son époque lui avait inculqué des valeurs très différentes et que ses choix de vie, son caractère et son style ne plaisaient pas à tous. Mais c’était mon père et à mes yeux, il était grand, fort et je l’aimais profondément.

On ne peut jamais savoir à l’avance que les gens quitteront nos vies et le deuil est un processus singulier et personnel. Mais on peut, par contre, profiter de chaque journée pour dire à nos proches qu’on les aime et leur démontrer qu’ils sont chers à nos yeux. On se le fait marteler à grands coups de publications Facebook avec de belles phrases toutes faites sur un fond d’image d’océan, mais la réalité c’est qu’on ne le fait pas plus. On remet toujours à plus tard, on trouve toujours mieux à faire…

Mais je vous invite à prendre 5 minutes de votre journée (elle en compte 1440, vous devriez survivre) et à penser à ces gens qui vous entourent et que vous chérissez. À quand remonte votre dernier message sincère signifiant votre amour et votre respect? Et si, demain matin, une catastrophe survenait, qu’il vous restait que quelques minutes à vivre, à qui penseriez-vous? Qui auriez-vous envie d’appeler pour rattraper tous ces moments et ces échanges perdus?

Et maintenant, pourquoi vous ne prenez pas le téléphone pour éviter de regretter?

Parce qu’on se sent mal, trop émotif, vulnérable… On a de la misère avec les épanchements et les sentiments. C’est tellement plus facile de faire des blagues… Mais la vérité c’est qu’on les aime ces gens-là et qu’on devrait leur dire.

J’ai peu de regret dans ma vie mais je regrette de ne pas avoir passé assez de temps avec mon paternel. J’ai eu la chance de voyager avec lui et de le connaître réellement et sincèrement mais je n’ai pas assez profité du temps qu’il m’était permis de passer en sa compagnie. Et aujourd’hui, il est trop tard.

Si vous avez lu les sms d’un fils à sa mère lors de la tragédie récente à Orlando, vous comprendrez à quel point il est primordial de profiter de chaque moment que la vie nous donne pour en quelque chose de bien et de constructif, pour soi et pour l’humanité. Oser ouvrir son cœur et dire à nos proches qu’on les aime est un très bon pas en ce sens. Ne faites pas la même erreur que moi, savourez les moments entre amis et membres de la famille, ça vaut de l’or.

Et pour finir sur une note légère (parce que c’est quand même l’été et je n’ai pas envie de vous laisser sur une note morose) , ceux de ma génération s’en souviendront :
Moi je peux remettre mon bras, vous pas. Jouez prudemment. 🙂

 

Photo : Unsplash | Danielle MacInnes

Besoin flagrant de légèreté

Anthony DELANOIX

Saviez-vous que les marmottes aiment la coriandre? En fait, non seulement la coriandre mais aussi le persil, la mélisse et le basilic… Je sais, c’est un sujet totalement futile et je dirais même quasi inutile mais j’en ai marre ce matin de la lourdeur et des mauvaises nouvelles. Alors j’y vais dans l’insolite!

La semaine dernière, par un beau matin ensoleillé (non!), je savourais mon verre de jus en admirant ma cour arrière et mon dur labeur quand, oh misère, j’ai constaté que ma belle coriandre qui semblait vouloir défier le Guiness de la plus rapide expansion avait été bousillé et évidemment par des petites dents agiles et gourmandes. En fait, la moitié de mes plants de fines herbes semblaient avoir subi les affres d’un rotoculteur vivant…

Vous me direz, mais on s’en fout de tes fines herbes? Et bien pas moi et honnêtement, ça fait du bien de se détendre et de délirer un peu sur une thématique on ne peut plus superficielle et improvisé! Un peu de laisser-aller, d’anti-intello, une sortie du cadre sévère de l’actualité.

Mais, admettons que je voudrais rester dans le léger ce matin tout en étant utile, je pourrais vous partager mon coup de cœur matinal, découvert grâce à la toujours pertinente Katerine Verebely : Men I Trust et la nouvelle pièce musicale Lauren. Rythme langoureux parfait pour le 5 à 7, une voix douce et enveloppante, je dirais même planante, un style raffiné et un baume pour le cœur.

Pour découvrir, c’est par ici.

Et comme m’a appris ma chroniqueuse culturelle préférée de 2016, ils seront au Festival de Jazz de Mtl les 6 et 7 juillet prochain. C’est tu pas beau la vie? D’ailleurs, parlant du Festival de Jazz, je ne sais pas si vous avez jeté un coup d’œil à la programmation mais je la trouve particulièrement intéressante! Moi qui ne suis pas la plus grande fan des foules au centre-ville, j’avoue que je vais mettre de côté ma mini-phobie pour profiter pleinement des concerts qui nous seront offerts. Surtout quand on travaille au centre-ville, ce serait fou de s’en passer!

Probablement que c’est parce que je viens de Mont-Laurier et que la plus grande foule était massée lors de la fête de la Saint-Jean mais je n’ai jamais été très à l’aise dans les immenses groupes de gens. Mais bref, je trouverais bien le moyen d’écouter les artistes sans me sentir coincée, l‘organisation des lieux étant fort bien planifiée.

Et durant mes vacances, j’aurai tout le temps pour protéger mes fines herbes de l’appétit vorace de la petite marmotte qui vient se nourrir dans mes plates-bandes. L’ayant croisé l’autre matin en partant travailler, j’avoue qu’elle avait une petite face sympathique. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir de savourer mes herbes bios. Et que voulez-vous, j’ai toujours été l’amie des animaux. Je vais peut-être par contre ajouter 2 ou 3 plantes destinées à ma bestiole, question de cohabiter de façon plus équitable! C’était sans aucun doute le billet le plus désinvolte de cette série! Bonne journée 🙂

 

Photo : Unsplash | Anthony DELANOIX

Les distorsions mentales sur l’image corporelle…

Scott Webb

Je relisais hier un article datant de 2005 sur le regard sans pitié que les femmes portent sur leur corps. Et force est de constater qu’aucune amélioration en la matière ne s’est produite depuis. Les femmes ont énormément de difficulté à accepter leur corps et à avoir une image réaliste et fidèle de celui-ci.

On peut blâmer les médias, la publicité et tout le marketing qui est fait sur la beauté et les millions de produits qui en découle mais à la base, les femmes sont d’une exigence extrême envers elle-même. Vouloir être en forme et en santé est une chose tout à fait louable mais mettre la barre tellement haute et avoir des attentes impossibles à atteindre ne fait que détruire l’estime de soi.

Lorsqu’il est temps de se mettre à nue, corps et âme, les femmes ont tendance à angoisser et à rester dans leur tête plutôt qu’à se laisser aller aux sensations. C’est extrêmement triste je trouve et j’arrive mal à comprendre pourquoi on s’inflige tout cela. Car oui, on se met une pression folle sur les épaules, on s’enferme dans des stéréotypes irréalistes et on se gâche la vie, tout simplement.

S’il y a bien un phénomène universel et infaillible, c’est que le corps change et vieillit au rythme du temps qui passe. On dit souvent d’un homme qu’il est plus joli avec ses tempes grises. Mais dès l’apparition des cheveux blancs chez une femme, celle-ci court chez le coiffeur pour masquer le tout. Et regardez le nombre de produits supposés miracles pour la perte de poids et le nombre de personnes qui finissent à l’urgence parce qu’ils ont tentés de perdre quelques livres en les consommant ou en se privant de manger.

Notre image est devenue une obsession et l’étalage sur les médias sociaux des photos retouchées de star n’aide en rien à redorer l’image d’un corps « normal ». Je mets de guillemets car il n’y a pas un corps normal. Il y a DES corps, DES formes, DES modèles distincts. Il est impossible de croire que tout le monde peut ressembler à une barbie avec ses mensurations utopiques. Et le pire dans tout ça? C’est que notre cerveau le sait!

Pourquoi n’arrive-t-on pas à mettre en pratique la théorie si évidente que notre corps est ce qu’il est et qu’on doit l’accepter ainsi? Je cite à nouveau les paroles de ma prof de yoga : « notre corps est notre temple ». Il nous envoie des messages constamment mais on refuse de l’écouter. On s’inflige des entraînements ardus, des régimes dangereux et surtout, un jugement critique pénible et destructeur.

Il y a eu dernièrement la journée sans maquillage… Au-delà d’une journée sans artifice, je crois que c’est la journée mondiale de l’acceptation corporelle qu’on devrait instaurer. Une journée sans jugement où le corps est célébré, dans toutes ses formes et ses différences, dans sa beauté, dans sa force et dans son incroyable faculté de nous supporter jour et nuit. Il peut donner la vie et il nous suit toute notre vie. Pourquoi est-on si méchant avec lui? C’est pourtant notre meilleur ami…

 

Photo : Unsplash | Scott Webb

On fait comment pour ralentir?

Adrian Williams

J’en ai parlé souvent dernièrement mais je suis toujours aussi éberluée devant le phénomène. On court tellement dans nos vies qu’on ne s’en rend même plus compte. Ce matin, j’ai été bousculé par une dame lorsque les portes du métro se sont ouvertes à Bonaventure et à nouveau par la même personne dans les escaliers mécaniques car elle trouvait que je ne montais pas assez vite les marches… À 7 h 15 le matin, je ne sais pas pour vous mais moi, la dernière chose dont j’ai envie, c’est de courir ou de me faire brusquer. Soupir, exaspération très clairement exprimée, regard désagréable… Mais quelle mouche l’a piquée, celle-là?

Précédemment, quand j’arrivais au tourniquet à ma station de Laval, un jeune homme a couru et poussé un homme âgé pour passer avant lui croyant qu’il allait rater son transport. On s’entend qu’à cette heure, il passe à intervalle de 3 minutes… Mais qu’est-ce que les gens ont donc autant à courir? Que s’est-il passé dans nos vies pour qu’on en vienne à vivre dans un tel chaos et qu’on croit que notre routine sera complètement chamboulée pour un minuscule délai de 3 minutes?

Je sais, mes amis qui habitent hors de Montréal me diront que c’est très « urbain »comme ambiance, très « grand centre ». Qu’il n’y a pas de genre de précipitation sur la rue de la Madone à Mont-Laurier, qu’on ne se bouscule pas pour entrer le premier dans la Polyvalente St-Joseph et que les citoyens tiennent la porte aux autres quand ils vont chercher leur café au Tim Hortons… Mais je crois qu’il y a tout de même un rythme un peu malsain de manière généralisé dans notre société. Tout est réglé au quart de tour, tous ont un horaire chargé, d’activités, de tâches à faire, de déplacements en tout genre et d’engagements.

Dans toute cette bousculade, une image m’est revenue en tête, une pensée diffusée sur Facebook que j’avais vue précédemment et qui citait Paul Coelho (encore) :

Un jour, vous vous réveillerez et vous n’aurez plus le temps de faire ce que vous avez toujours voulu faire. Faites-le maintenant.

Et ça m’apparaît comme une vérité vraie comme on dit… On se fait des listes, on lit des articles sur les choses à faire avant 30 ans, 40 ans, 50 ans… On se dit que quand on sera rendu là, on pourra faire ceci ou cela. Mais si demain matin on savait qu’il ne nous restait seulement 3 mois à vivre, est-ce que notre regard sur le monde et sur notre vie et ses priorités ne changerait pas? Pourquoi doit-on absolument être mis devant une évidence de manière aussi abrupte pour réaliser qu’on a qu’une seule vie et que de la courir en permanence à la recherche de je-ne-sais-quoi ne nous mène à rien, autrement que de l’épuisement?

La performance, la réussite et le succès sont tellement prônés dans notre société qu’on n’en est même plus conscient. Et voyez-vous, j’ai beau écrire sur le sujet, il m’arrive bien souvent de me laisser emporter dans le tourbillon moi aussi… Alors je me questionne : on fait comment pour ralentir?

 

Photo : Unsplash | Adrian Williams