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On ne sauve pas des vies…

Paul Gilmore

Il y avait longtemps que je n’avais pas eu à souper au bureau pour une fin de projet intense. Et je confirme un sentiment préalablement ressenti : du St-Hubert, ce n’est pas génial en livraison! C’est mou et semi-froid… Et quand on a déjeuné et dîné aussi devant son écran, disons que ça ajoute une saveur aigre au souper « dégusté » au bureau.

Certains diront : au moins, tu as du travail! Il y en a qui ne travaillent pas, certes, mais je crois que chacun a son histoire et son contexte. Et je suis dans un domaine qui, malheureusement, parfois, exige des heures supplémentaires en quantité non négligeable. Éreintante, ces situations que je tente d’éviter à tout prix me laisse toujours perplexe sur la pertinence de se donner autant pour du virtuel.

Je répète souvent aux gens autour de moi qui stresse pour un projet qu’on ne sauve pas des vies. Et je le pense sincèrement… Je ne fais ni de chirurgies cardiaques, ni de recherche sur le cancer, ni de forage pour de l’eau potable dans un pays sous-développé. Je travaille sur des projets web, intangibles et souvent éphémères, qui disparaissent plus vite que les rides apparaissent sur mon visage.

J’aime malgré tout cette effervescence, quoi qu’à 20 h hier soir, elle me grisait un peu.

On a tous notre histoire, notre parcours, notre route et nos ambitions. J’ai plutôt tendance à me laisser porter par le vent, à m’ouvrir aux opportunités qu’à faire un plan quinquennal. Sans être la cigale de la fable, je suis loin d’être la fourmi. Ça existe un hybride? Il faut croire car je ne corresponds à aucun des deux pôles.

Je mets de l’argent dans mes réer mais je me gâte, en vêtements comme en bon vins et bons restos. J’ai une maison, des sous de côté… Mon rythme de vie ne ressemble pas vraiment à celui des gens qui m’entourent. Parfois, je me demande si je suis hors champs mais après coup, je me dis que c’est le mien ce rythme et que rien ne m’oblige à entrer dans un moule, de correspondre aux standards. De toute façon, je n’y arrive pas alors…

Mais c’est toujours étrange de se sentir différente, d’avoir l’impression de marcher dans un chemin cahoteux alors que certains choisissent la route pavée. Nos choix reflètent notre personnalité je présume et la mienne doit avoir besoin de défis et de nouveautés car je m’en impose sans même m’en rendre compte par moment.

Je fais confiance à la vie et jusqu’à maintenant, elle me le rend bien. Ce que je suis, ce qui m’est arrivé et ce qui surviendra dans ma vie, tout ça m’apparaît correct. Où serais-je demain? Je ne le sais pas et ça ne m’effraie pas. Cette part d’inconnu est stimulante et salvatrice car elle ne m’enferme pas dans de l’acquis ou de l’habitude.

Paulo Coelho disait : Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle.

Et je suis bien d’accord.

 

Photo : Unsplash | Paul Gilmore

S’ouvrir aux autres, sans jugement…

Krista Mangulsone

Malgré une nuit plus ou moins reposante, des petits bobos qui m’emmerdent et un projet en livraison finale, je tente de rester positive et souriante. Et ce matin, en arrivant au bureau, un homme m’a gentiment ouvert la porte de l’immeuble, de façon galante et attentionnée. Un inconnu qui avait simplement envie de faire plaisir. Et des gestes comme ça, ça me fait immanquablement sourire. J’apprécie la gentillesse spontanée, denrée rare de nos jours.

J’ai la triste impression que les gens sont de plus en plus égoïstes, dans leur petite bulle, concentré sur leur petite vie, réelle ou virtuelle. Comme si les gens autour n’existaient pas, comme si on n’avait pas à se préoccuper de nos concitoyens, de nos voisins, de nos collègues. Les gens demeurent surpris quand on leur sourit dans la rue, quand on demande à la caissière si elle va bien… C’est navrant de voir à quel point on peut devenir des petites bêtes asociales par influence.

J’ai aussi tendance à croire que c’est en grande métropole que les gens sont plus « sauvages »… Quand on sort de Montréal, qu’on va à Baie-Saint-Paul ou ailleurs, le rythme est différent, plus modéré, plus enclin à l’échange. J’imagine que c’est d’ailleurs pour ça que j’ai été aussi agréablement surprise de la galanterie dont a fait preuve mon inconnu de ce matin. Et j’ai tout de même quelques exemples de sourires échangés, de regards ou de gestes sympathiques dans les dernières années. Et quand j’y pense, c’est souvent en période estivale… Le soleil nous rend-il plus propice à l’ouverture aux autres?

Chose certaine, la moindre petite action altruiste fait plaisir alors pourquoi s’en priver? On a eu des mouvements de câlins gratuits et autres belles initiatives de chaleur humaine alors pourquoi ne pas faire l’effort de sourire à au moins une personne inconnue par jour? Qu’aurait-on à perdre de l’essayer? Je ne crois pas que le risque soit très élevé… Au pire, on n’a rien en retour? Ne dit-on pas qu’on ne doit pas donner pour recevoir?

Souvent, quand on agit de façon généreuse et désintéressée, on se remplit soit même de joie, comme si de s’ouvrir aux autres nous ouvrait aussi à nous-mêmes. On se sent bien, on est content de nous, on a envie de plus d’amitié. On parle parfois de spirale négative ou positive. S’ouvrir aux autres nous aligne plus vers le positif, vers un effet d’entraînement joyeux et serein. Se refermer, c’est se couper, se pousser soi-même dans la spirale négative…

On n’a pas toujours envie d’aller vers les autres, mais de faire un petit effort peut changer notre état d’esprit et nous apporte du mieux. À soi mais aussi aux autres… Et rendre les autres heureux a un effet de rebond sur nous. Vous comprenez le concept?

Ou, comme on dit en bon québécois : tout est dans tout!

 

Photo : Unsplash | Krista Mangulsone

Non mais, y fais-tu assez beau!

Tiago Faifa

La semaine dernière a débuté, pour certains, avec une petite neige. On pestait contre nos bas et nos manteaux qu’on aurait eu envie d’envoyer au fond du placard. Le vent et la pluie nous fouettaient et on rêvait de soleil et de chaleur. Et à la fin de la semaine, nos souhaits ont été exaucés! L’été est débarqué dans nos vies sans crier gare et semble bien ancrée pour ne plus nous faire faux bond. Et c’est le sourire aux lèvres que j’en ai bien profité 🙂

Je suis de ceux et celles qui n’aiment pas l’hiver et je ne m’en cache pas. Je ne fais pas vraiment de sports extérieurs l’hiver et je négocie mal avec le froid. Mais je m’assume! J’adore le printemps, l’été et l’automne, alors ce n’est pas si mal, non? Une sur 4, je devrais m’en sortir…

Mais ce qui me rend le plus heureuse, c’est de voir la nature éclore sous mes yeux, de voir la verdure nous envahir et reprendre ses droits. Que ce soit une forêt indigène ou un beau jardin, j’aime toujours autant l’effet apaisant et nourrissant de la nature qui fait son œuvre. Mes lilas qui fleurissent, les oiseaux qui chantent et qui vont se nourrir dans les mangeoires de ma voisine, mon chat qui surveille les écureuils, les papillons qui s’amusent et virevoltent l’air de danser. Tout ça, ça me rend de bonne humeur et sereine.

Malheureusement, on doit tous travailler et, à voir le visage des gens dans le métro ce matin, je n’étais pas la seule qui aurait préféré rester en mode relax aujourd’hui (surtout avec une panne de métro en guise de bonus). Et le pire c’est qu’à chaque année on vit le même phénomène. On renaît dès que le soleil chasse la grisaille et le froid mais on déprime quand les arbres perdent leurs feuilles. Finalement… On se fait mener pas le bout du nez, hahaha!

On dit souvent qu’il faut savourer le moment présent, apprécier de que l’on a à l’instant même et faire le plein de bonheur pour les jours plus sombres. C’est exactement ce que j’ai fait ce week-end et j’espère avoir accumulé une bonne dose d’énergie pour les semaines chargées à venir au boulot. Qui dit saison estivale qui s’installe dit souvent projet à livrer, mine de rien. Alors on se relève les manches et on attaque les derniers miles pour ensuite prendre des vacances et se reposer.

Je me considère tout de même privilégiée de pouvoir prendre une pause l’été afin de recharger mes batteries et je suis pleinement consciente que certaines personnes considèrent cela comme un luxe. Je savourerai donc ce temps d’arrêt pleinement et continuerai de vous écrire et de partager avec vous mes réflexions, mes découvertes, mes coups de cœur et parfois, malgré le rythme plus lent des vacances, mes coups de gueule. Car on sait tous que la bêtise humaine ne prend pas de congé, elle!

Le ton sera surement plus doux, les trouvailles plus légères et qui sait, peut-être des recettes se glisseront parmi les billets! Mais c’est toujours avec la même sincérité que je m’exprimerai. Que voulez-vous, je suis comme ça 😉

Bonne saison du bonheur!

 

Photo : Unsplash | Tiago Faifa

Le pouvoir des odeurs

Danielle Marroquin

Les odeurs sont directement liées à nos goûts, à nos souvenirs, à notre enfance, notre éducation, notre vie… Pour certains, une odeur de gazon rappellera des matins où le paternel tondait la pelouse, pour d’autres, ça sera relié au premier emploi d’été. L’odeur du café et des rôties dans le grille-pain est bien souvent joyeux, rappelant les matins de fins de semaine où l’on avait le temps de déjeuner tranquille. Une odeur de fleur peut faire remonter le souvenir d’un rendez-vous galant, les effluves de la mer peuvent rappeler un voyage mémorable.

Chacun de nous a ses propres repères associés à ses expériences de vie. Un même arôme peut provoquer des réactions très différentes chez deux personnes car leur cerveau le reliera à des événements ou des rencontres distinctes. Un certain parfum me évoquera chez-moi un ancien patron détestable alors que pour quelqu’un d’autre, il pourrait d’agir d’un oncle fort sympathique qui l’amenait jouer au baseball

Je suis particulièrement sensibles du nez et bien des parfums me dérangent, malheureusement. Lors d’une première rencontre avec quelqu’un, en quelques secondes, mon cerveau peut être perturbé ou charmé par la fragrance choisie par mon interlocuteur. Les odeurs corporelles dans le métro ou l’autobus peuvent être franchement dérangeantes aussi et j’ai toujours du mal à comprendre que les gens ne se sentent pas eux-mêmes, qu’ils ne réalisent plus à quel point le relent de leur passage provoque des regards de dégoûts. Et je ne parle pas ici de sans-abri…

J’ai vu des hommes en habits dégager un parfum si fort que les gens s’éloignaient d’eux, préférant être entassés que d’endurer l’intensité olfactive. Alors que d’autres cas, pensons aux annonces de Axe!, nous donne envie de se coller. Le premier cas étant malheureusement plus fréquent que le second.

Mais à quel point peut-on changer notre perception et notre réaction face à une odeur? Est-il possible de réhabilité un effluve ou est-il condamné à nous lever le cœur? J’ai toujours eu de la misère avec les parfums vanillés ou trop sucrés. Et bien souvent, les gens que je croise qui porte ce type de fragrance ont une personnalité similaire. Est-ce à dire que le choix de notre parfum en dit long sur notre personne?

Je me souviens d’une collègue dans mon ancien mandat qui me disait souvent qu’elle adorait mon parfum, que ça lui rappelait une amie très chère qui était restée en France et qu’elle ne voyait plus. Je voyais, à l’expression sur son visage, qu’une foule de souvenirs remontaient simplement en me croisant dans le corridor et ça m’a toujours un peu intimidé. Je ne connais pas cette personne, je n’ai aucune idée de la vie qu’elle mène mais je sais que je suis liée à elle simplement par mon parfum, par l’odeur que j’ai choisi de coller à ma peau et qui, selon moi, me va bien.

N’est-ce pas tout de même un joli moyen de communiquer que de choisir sa couleur par son parfum? S’exprimer par u choix de fragrance, décider de ce qu’on émane et de ce qu’on laisse derrière soi?

 

Unsplash | Danielle Marroquin

Notre corps (prise 2)…

Jairo Alzate

Hier, je vous parlais de la Journée mondiale des MII qui se déroule aujourd’hui. Dans la sphère santé, on a tous nos petits bobos, ou ce que je qualifie de défaillances. Que voulez-vous le modèle de base n’était pas parfait et on a chacun nos petits problèmes. On a beau faire du sport, bien s’alimenter et tenter de rester zen, ça ne garantit pas que la mécanique n’aura pas ses petits soucis.

Il y a plusieurs années, inopinément, sont arrivées dans ma vie des intolérances alimentaires. Du jour au lendemain, je me suis mise à faire de l’urticaire suite à l’ingestion de tomates ou de fraises. Quand on n’a jamais eu d’allergie, disons que ça laisse perplexe. Et avant de trouver la source du problème, ça prend plusieurs essais-erreurs. Alors je me suis retrouvée à l’urgence à deux reprises, le visage déformé par l’enflure de l’urticaire et le corps bouillant de plaques rouges et douloureuse. Et malgré les bienfaits des bains de glace et de la calamine, parfois le corps a besoin d’un traitement choc!

Quand je consultais un médecin, on me bourrait de médicament, tout simplement. On mettait une « patch » sur un problème bénin qui ne menaçait pas ma survie car il y avait des cas beaucoup plus urgent que moi à régler. Mais entre vous et moi, j’engorgeais le système quand même et n’eut été de ma fée ostéopathe, je serais peut-être encore une plaie dans les urgences (excusez le jeu de mots douteux).

Tout cela pour dire que, notre corps, comme dirait ma yogi préférée, c’est notre temple et on doit vachement en prendre soin si on veut qu’il nous rende la pareille! Et pour ce faire, l’écouter et déceler ses signes se révèle être un art à maîtriser. Que ce soit un mal de tête, de ventre, de genou ou d’orteil, les signaux envoyés par votre système devraient vous préoccuper. Attention aux hypocondriaques, je ne parle pas de consulter au moindre signe. Je parle ici de sentir ce qui se passe dans son corps. De prendre le temps de s’arrêter et de respirer, pour se calmer d’abord et pour être plus apte à ressentir le lieu de la douleur.

Souvent, on s’étire avant et après le sport mais on devrait le faire à tous les jours, pour préparer notre corps à notre journée ou le débarrasser des toxines accumulées dans celle qui se termine. Boire de l’eau, marcher, sourire, admirer le paysage, fermer nos yeux et respirer, ce sont toutes des pratiques faciles, accessibles et bénéfiques qui peuvent nous aider à garder notre corps et notre esprit en bon état de marche. Et comme on dit, ça ne coûte rien. Alors pourquoi s’en priver?

J’ai la ferme impression que si on se met à mieux sentir notre corps, à l’écouter, le chouchouter et bien le nourrir, on arrivera à mieux vivre en harmonie avec lui. En se coupant de nos sensations, on ne fait que fuir le problème, se mettre la tête dans le sable et nier l’évidence. Mais tout refait surface à un moment donné et parfois, avec l’accumulation et l’attente, ça peut nous frapper de plein fouet de façon beaucoup plus grave.

Prenons soin de nous, individuellement et collectivement. Car ce n’est pas à l’urgence qu’on devrait régler nos bobos mais à la maison, avant que ça devienne grave.

 

Photo : Unsplash | Jairo Alzate