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Un plan? Pourquoi?

Jean-Frederic Fortier

Je crois qu’une des questions que je déteste le plus me faire poser est : où te vois-tu dans 5 ans? Que ce soit en entrevue ou quand je rencontre une nouvelle personne, cette formule me fait toujours sourciller. Et ma réponse est sensiblement toujours la même : je ne veux pas le savoir.

Pour moi, savoir précisément où je veux être dans quelques années se résume à me fermer à des opportunités, à seulement envisager ce plan et à passer à côté de plein de belles choses. Je connais des gens, beaucoup plus nomades que moi, qui peuvent décider de changer de ville en quelques jours, d’aller travailler à l’autre bout de la planète sans stress ou qui peuvent choisir de partir sur un coup de tête pour aller voir ailleurs s’il y sont (mieux). Je ne suis pas aussi flexible que cela mais disons que de me tracer une destinée d’avance et de garder le cap sur ce chemin uniquement m’ennuie.

J’aime la notion d’inconnu, de surprise, de vaste étendue de choix et d’offre. J’ai longtemps été grugé par l’anxiété qui m’empêchait d’avancer, comme si j’avais les 2 pieds cloués dans le ciment. Et aujourd’hui, avec tout le chemin parcouru, la dernière chose dont j’ai envie, c’est de me remettre des chaînes aux chevilles.

Pour plusieurs, cette approche est déroutante et angoissante mais pour moi, c’est mon équilibre, ça me permet de respirer sans me sentir coincée. Rester dans une situation par peur de l’inconnu ou pas crainte du changement a déjà fait partie de ma réalité. Et quand j’ai compris l’effet nocif de ce genre de situation, j’ai mis en place une certaine sécurité dans ma vie qui me permet de sauter dans le vide quand l’étouffement le prend. Quand je sens que je ne suis pas bien là où je suis, quand je sens que je ne suis pas alignée avec mes valeurs, quand je sens que j’ai besoin de prendre le large pour me confronter à d’autres réalités… Ou simplement quand j’ai envie de prendre une pause et de profiter de la vie.

Toutes les raisons sont bonnes quand il s’agit de s’écouter et d’être soi-même. Peu importe la forme que cela prend ou la destination, décider de se choisir est à mes yeux toujours une bonne décision. Parfois, ça exige des sacrifices, des changements, des petits ou grands bouleversements mais au bout du compte, on en sort toujours grandi.

Alors, savoir où je me trouverai dans 5 ans? Pourquoi est-ce que j’aurais envie de le savoir? Tout ce que je veux c’est être heureuse et savourer la vie à fond. Je n’aurai peut-être plus de maison, de voiture ou un quelconque actif mais tant que je suis en paix et bien dans mon cœur, c’est la seule chose qui compte.

Dans notre société, on se définit beaucoup par ce que l’on possède et la position que l’on occupe dans une entreprise ou dans la société… Mais au fond, quand on met tout à plat, ce n’est tellement pas ça qui compte. La vraie référence c’est : quel est votre niveau de bonheur aujourd’hui, ici, maintenant?

 

Photo : Unsplash | Jean-Frederic Fortier

Savoir pourquoi on fait tout ça, ça vaut la peine, non?

Arno Smit

Avec la belle saison qui s’installe tranquillement devant nous, un seul constat me vient à l’esprit : je manque de temps. Ou si vous préférez ma petite philosophie du mardi matin : le temps passe trop vite. Du temps pour savourer la fraîcheur du matin pendant que le soleil fait entrer ses rayons de soleil dans ma maison, du temps pour écouter les oiseaux se raconter leur nuit, du temps pour me prélasser, du temps pour aller marcher, du temps pour nettoyer la maison qui a été fermée tout l’hiver et qui manque cruellement d’air, du temps pour prendre un café avec mes amis, du temps pour réfléchir, écrire et lire… Bref, du temps pour vivre…

On court après nos vies, métro-boulot-dodo, on travaille fort pour se payer ce rythme de vie effréné, pour prendre des vacances, pour payer l’hypothèque, la voiture et je-ne-sais quoi d’autre… On espère pouvoir prendre notre retraite assez tôt pour pouvoir profiter de la vie, du temps qu’il nous restera… Mais finalement rien ne nous garantit que plus tard, on aura l’énergie et l’envie de faire tout ce qu’on avait en tête. Alors à quoi ça rime?

Pouvoir prendre des vacances, des vraies, c’est probablement une des raisons principales de mon statut de consultante. Et on n’a beau me proposer des postes permanents à chaque mandat que j’entreprends, mon idée est très claire dans ma tête. Sans ces pauses, je ne survivrais pas. J’ai besoin de m’arrêter, de prendre les temps de me déposer, de sortir du tourbillon pour me ressourcer, refaire mes énergies pour attaquer le prochain projet. Et je ne comprends sincèrement pas les gens qui ne prennent jamais de vacances.

Je sais, les présidents d’entreprise me diront qu’ils aiment tellement ce qu’ils font que ce n’est pas nécessaire. Mais à mes yeux, c’est du vent tout ça. Je reste persuadée qu’il faut par moment décrocher de tout ça et laisser notre esprit divaguer dans d’autres sphères. Retrouver notre cœur d’enfant du temps qu’on avait une pause de 2 mois pendant l’été… Rien avoir devant soi pour quelques semaines, aucune obligation, aucun engagement… Laisser la pleine liberté à la vie de nous proposer des directions, des activités ou des expériences.

Être pleinement soi-même, sans artifice, sans carapace, sans habits de travail… Vivement les gougounes, les camisoles, et les journées sans horaire! Ouvrir sa tablette uniquement pour regarder la météo, passer 2 jours à dévorer un roman dans un hamac, boire un verre de rosé un mercredi après-midi sans culpabilité, aller à la plage en pleine semaine… Vivre à contre-courant, je crois qu’il n’y a rien de plus reposant!

Alors je vous invite à réfléchir vous aussi au temps qui passe (trop vite à mes yeux) et à réfléchir à ce que vous voulez en faire. Il y a exactement 1440 minutes dans une journée et on en passe beaucoup trop dans un cubicule de bureau… Que ferez-vous cet été? Avez-vous planifié vos vacances ou laisserez-vous le hasard vous guider?

Il n’y a rien de plus intéressant à visualiser que nos propres vacances je crois. Et moi, ça me motive. Savoir pourquoi on fait tout ça, ça vaut la peine, non?

 

Photo : Unsplash | Arno Smit

À chacun son combat…

Tim Stief

On rencontre des gens dans la vie de tous les styles, de toutes les sources et de tous les coins du monde. On dit souvent qu’on n’a jamais une deuxième chance de faire une première impression. Mais malheureusement, parfois, on ne voit pas plus loin que le bout de son nez et on juge aux premiers contacts une personne sans effort de compréhension.

J’ai vu passer une phrase il y a quelques années qui ressurgit fréquemment dans mon esprit :

Everyone you meet is fighting a battle you know nothing about. Be Kind. Always.

On n’a aucune idée du parcours des gens avant de s’intéresser à eux. On ne sait pas par quel chemin ils sont passés, quelles épreuves la vie a mis sur leur route, quel combat ils mènent. Alors pourquoi se permet-on si facilement de les juger? Et je ne parle pas ici de politiciens ou de personnalités connues. Ceux-ci ont choisi de se mettre dans la ligne de mire de la critique. Ils doivent accepter les risques qui viennent avec ce choix, dans les limites de l’acceptable bien entendu.

Mais le commun des mortels, celui qui travaille au salaire minimum, qui a une famille, qui tente de s’en sortir, qui fait son petit bonhomme de chemin, pourtant  le juge-t-on si sans scrupule? Quelqu’un s’enfarge, dérive du droit chemin, commet une petite erreur et on se lance dessus pour le critiquer. Alors que certains politiciens ou grands hommes d’affaires abusent du système sans qu’on ne prenne le temps de s’insurger…

En lisant ce matin la chronique de Patrick Lagacé sur l’éducation, fruit d’un dossier qu’il nourrit depuis un an, je me suis sentie lasse de cet état de fait : l’éducation, c’est un sujet sur lequel on chiale mais aussi une sphère dans laquelle on s’implique peu. Il y aura encore des coupures dans les services spécialisés et c’est à peine si ça fait réagir. Nos écoles tombent en ruine, les services sont sabrés, on peine à trouver sa place dans ce monde de fou mais on s’en préoccupe autant que de l’itinérant qui quémande à manger.

On juge le parent qui laisse son enfant trop longtemps au service de garde mais on ne dit rien contre le gouvernement qui force les commissions scolaires à couper dans les services d’orthopédagogues et autres professionnels essentiels? Est-ce que c’est ça qu’on appelle deux poids, deux mesures?

La plupart des parents mènent un combat qu’on ne connaît pas. Ils ont leurs parents vieillissants à s’occuper, ils ont un enfant qui éprouvent des difficultés ou souffrent d’un syndrome quelconque, ils tentent de boucler le budget sans trop s’endetter, sont parfois à court de solutions pour faire arriver tout cela. On ne doit pas les juger mais plutôt les soutenir, les aider, les accompagner. Avec des services, avec des spécialistes et avec notre présence.

Une des plus belles armes d’une société face aux politiques d’austérité est la solidarité. En étant solidaires, on peut faire comprendre à ces dirigeants que NOS fonds publics doivent servir NOS intérêts. Pas ceux de leurs amis à cravate qui dirigent leurs méga-entreprises dans leur grosse tour de verre.

 

Photo : Unsplash | Tim Stief

Se simplifier la vie…

ML van Dam

En lisant un article ce matin sur la courbe de la simplicité, je souriais en lisant les résultats d’un sondage effectué et tout particulièrement sur la source du sondage : une compagnie de rasoir 🙂 J’ai trouvé cela assez cocasse mais en même temps, le sondage, très sérieux, révèle vraiment une corrélation entre la simplicité et le niveau de bonheur des femmes sondées. D’où l’affirmation : les mères les plus heureuses au pays font tout pour se simplifier la vie!

« La recherche a démontré que 29 % des mamans sont heureuses, 38 % sont neutres et 33 % sont malheureuses, mais toutes les mères s’entendent pour dire que la simplicité fait hausser le facteur bonheur, puisque 92 % affirment que le seul fait de simplifier des aspects de leur vie les rendrait plus heureuses. »

Je ne saurais qualifier la rigueur avec laquelle a été effectuée cette étude mais disons que je suis assez confiante sur le lien de cause à effet proposé. Par contre, je trouve cela très triste de lire que 33% des mères consultées se considèrent malheureuses, adeptes de la simplicité volontaire ou pas. C’est le tiers de la masse ça! Et parions qu’il ne s’agit pas de post-partum ici…

Est-ce que les gens sont plus malheureux qu’avant ou si c’est seulement qu’on en parle plus? Je crains tristement que l’effet « nouvelle en continu » et accès instantané aux médias sociaux qui déversent le faux bonheur des autres sont deux sources de stress et de mauvaise estime de soi. Comme quoi, la simplicité volontaire peut aussi passer par une simple utilisation plus modérée des fils d’actualités à portée complexante.

La façon de vivre a beaucoup évoluée depuis l’avènement des technologies de manière plus présente dans nos vies. Le choix de vivre mieux avec moins a toujours fait réagir et attiré plusieurs personnes et l’effet du désencombrement a indéniablement une incidence positive. Et je parle ici de choix car pour plusieurs, c’est plus une conséquence d’une situation difficile qu’un choix et dans ce cas, ça peut se résumer plus à une source de stress que d’apaisement.

Tout ça pour dire que peu importe la source de l’étude et sa profondeur, il est intéressant de s’attarder sur les sous-entendus des propos. On cherche tous une façon de se simplifier la vie et la promesse de la technologie de nous la faciliter est complètement passée à côté de son objectif. On se sent souvent plus stressé d’avoir manqué un appel que de se savoir joignable en tout temps. Et honnêtement, en 37 ans de vie, il m’est arrivé une seule fois d’avoir réellement à être joignable 24/7. Alors a-t-on vraiment besoin de cela ou n’est-ce pas plutôt un boulet que l’on traîne?

Réflexion ce matin plus que trouvailles ou suggestions mais l’article a suscité dans mon esprit autant de doute que de plaisir. Surtout quand on arrive à la fin et qu’on peut y lire :

« Plus de huit mamans sur dix recherchent des produits ou services qui pourraient les aider à simplifier des aspects de leur vie, puisqu’elles comprennent clairement que même les petites tâches du quotidien peuvent contribuer à un mode de vie plus simple », affirme Madame Jew. « Par exemple, utiliser un rasoir trois en un pour ne pas avoir à préparer, raser et hydrater la peau en trois étapes peut véritablement simplifier la vie. Cela crée un effet boule de neige – simplifier chaque étape de votre routine rend votre vie beaucoup plus simple et, en bout de ligne, votre cœur plus heureux. »

Il ne faudrait quand même pas oublier qui a payé pour cette étude… 😉

Source : http://www.newswire.ca/fr/news-releases/simplifier-pour-etre-heureuse-absolument-ont-dit-92–de-nos-mamans-575385361.html

 

Photo : Unsplash | ML van Dam

Faire (pour) soi-même…

Khara Woods

Ce matin, avec la grisaille et la petite neige, je cherchais ma motivation. Elle semblait être allée se cachée au fond de la forêt… Et je la comprends car, sans vouloir en ajouter sur le dossier écœurantite, disons que mon cerveau cherche la chaleur et que ma peau est en manque solide de vitamines soleil. Mais, comme le printemps revient à chaque année tout comme l’été, je me console en regardant furtivement météo média sur mon téléphone en priant intérieurement pour que les météorologues n’aient pas malencontreusement omis une tempête dans leurs prévisions.

Puis, en flânant sur Facebook, je suis tombée sur un billet d’une blogueuse que j’aime beaucoup et qui s’intitule : Pourquoi j’écris ce blog. Me posant moi-même parfois la question, disons que c’était destiné à attirer mon attention.

Premièrement, écrire est une passion, chez l’auteure de ce texte comme chez-moi. Il faut en avoir à revendre pour décider, tous les matins de la semaine, de pencher sur une feuille (virtuelle) ses états d’âme, découvertes et réactions. Car ce n’est pas toujours instantané, l’inspiration! Mais au-delà de la passion, il y a le désir de partager et d’échanger.

Dans son billet, Laetitia mentionne son attrait prononcé pour le DIY (Do It Yourself ou l’art de réaliser soi-même) et la fierté qu’elle a de recevoir des compliments sur ses créations. Et l’enchantement de concevoir fait aussi écho à un retour aux sources et au « Faire soi-même est en quelque sorte un remède à la surconsommation ». Je suis assez d’accord avec son affirmation « C’est comme si prendre plus de temps pour réaliser quelque chose permettait d’en tirer un bénéfice plus durable aussi. »

Créer, que ce soit un texte, un foulard, un plan de voyage ou un jardin, c’est se connecter à soi-même, c’est se centrer et laisser aller son imagination et son cœur dans quelque chose de concret destiné à soi. Sans jugement, sans pression, sans grands résultats attendus, le geste en lui-même nous amène dans la contemplation et dans le plaisir. Le simple fait de prendre ce temps pour soi est salvateur et riche et fait son chemin en nous beaucoup plus qu’un achat en magasin. Et, contrairement à ce que j’entends parfois, on a tous des talents cachés. Il suffit de prendre le temps de les découvrir.

Quand on était à l’école primaire et/ou secondaire, on nous faisait explorer toute sorte d’art, de lecture, de sport pour tenter de nous faire connaître les possibilités. Une fois adulte, on dirait qu’on a tout oublié ou relégué au placard les activités et petits plaisirs. On est rendu des grands, des gens sérieux et ambitieux. Mais à quoi ça rime tout ça si on est même plus capable de se contenter d’un sourire, de rire aux larmes, de lâcher notre fou et de savourer les petits moments de bonheur que la vie sème sur notre chemin.

J’ai toujours dit que je préfère vivre ma vie pleinement que de passer mon temps à accumuler des RÉER pour le jour où je déciderai d’en profiter. La fin, on sait qu’elle arrivera mais on ne sait surtout pas quand. On entend souvent dire qu’il faut vivre comme si c’était le dernier jour de notre vie. Sans être aussi extrême, j’ai bien envie de vivre en pensant chaque jour à ce qui me plait, à ce que j’aime et de faire les choses pour me nourrir l’intérieur et satisfaire ma soif d’apprendre. Car s’il y a une chose que j’ai apprise c’est que si moi je ne le fais pas, personne ne le fera pour moi. Sur ce, amusez-vous!

 

P.s je vous invite à signer cette pétition pour faire changer les choses et permettre aux producteurs d’augmenter leur production afin qu’on ait accès à des aliments d’ici fait avec passion.

 

Photo : Unsplash | Khara Woods