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L’égo est un éternel insatisfait…

Matthew Wiebe

Quand on regarde autour de soi, on constate qu’il y a une grande certitude qui ne changera jamais : on est tous différents. On pense de manière différente, on agit distinctement et a des divergences marquées ou subtiles sur un paquet de truc par rapport aux gens qui nous entoure, à ceux que l’on croise ou qui nous accompagne depuis déjà longtemps.

À force de côtoyer le genre humain, on prend en maturité, on arrive à détecter chez autrui les personnalités qui sont incompatibles avec nous de même que notre cœur s’ouvre à ceux qui en valent la peine. S’il y a bien une chose qui m’agace chez les gens que la vie met sur mon chemin, c’est l’égo.

Quand on est plus jeune, malheureusement notre égo prend souvent de la place, l’insécurité due au manque d’expérience lui laissant bien souvent le champ libre. Mais plus on vieillit, plus on apprend à se connaitre, plus on prend du jalon, moins l’égo devrait être le maître à bord à mes yeux. Malheureusement, je rencontre encore beaucoup de gens qui se laisse mener par cet agent destructeur. Car soyons honnête, il fait rarement des bons coups ce partenaire indésirable!

J’ai fréquenté des gens avec un égo gros comme la terre, qui ne réalisait pas que leurs faits et gestes n’allaient pas dans le sens de leur intérêt profond mais nourrissait plutôt leur moi égoïste. Souvent, ces personnes, tu as beau tenté de leur faire comprendre qu’elles ne sont pas connectées, qu’elles agissent dans une indifférence flagrante, elles ne voient rien de tout cela. Trop concentrées probablement à se forger une image…

Et j’ai souvent remarqué que ces mêmes personnes jugeaient et attaquaient les autres à la moindre occasion. Il est trop ceci, il devrait faire cela… Comme si elles détenaient la vérité absolue. Et finalement, quand on prend du recul, on constate en réalité qu’elles se projettent sur les autres et tentent de contrôler tout pour se sécuriser et calmer le torrent intérieur qui les gruge. L’égo est un éternel insatisfait… Il en demande toujours plus, veut constamment être sustenté.

Quand je pense à tous ces gens que je considère profondément malheureux, je suis triste pour eux. Et en même temps, je ne peux m’empêcher de me considérer chanceuse et bénie d’avoir trouvé un équilibre. Je suis loin d’être parfaite mais je me sens plus en paix qu’il y a quelques années. (Il faut bien qu’il y ait des avantages à vieillir!!)

Je souhaite à tout le monde de trouver leur essence, leur sérénité intérieure et leur façon de vivre qui leur convient. Je crois sincèrement que si, de façon générale, il y avait moins d’égo, on aurait moins de violence et de conflit. Peut-être suis-je utopiste ou trop optimiste mais je préfère croire qu’il y a au fond de chacun une humanité dormante que de croire en une fatalité déprimante.

Sur ce, bon vendredi et bonne fin de semaine!

 

Photo : Unsplash | Matthew Wiebe

Parce qu’on n’est jamais sûr de rien…

Darrin Henein

Il y a de ces tragédies qui résonnent en nous, qui nous touchent plus que d’autres, qui viennent nous brasser le dedans. Des moments où on se questionne sérieusement sur la foi humaine, sur le sens des choses, sur la vie, sa valeur, son appréciation et surtout au fait qu’on la considère tellement trop comme acquise.

Je ne connaissais pas M. Lapierre, ni quiconque de sa famille d’ailleurs. Mais hier, en apprenant la nouvelle, c’est à sa mère que je pensais, qui, après avoir perdu son mari, perdait une partie de sa famille qui venait la rejoindre pour passer cette épreuve en solidarité. Je ne peux décrire à quel point j’ai de la compassion pour cette dame qui vient de vivre le pire cauchemar d’un parent et dans une dose inhumaine, affreuse et incompréhensible.

L’incompréhension, c’est un mot qui revient souvent depuis hier… Absurde, surréaliste… Le genre de drame qui ferait perdre la foi au plus grand des croyants, qui remet en question le fondement même des valeurs religieuses auxquelles nous avons été exposées. Comment cela peut-il arriver à des gens bons et généreux, qui aidaient les autres, qui étaient de bons citoyens? Déjà que personne ne mérite de souffrir mais là, c’est encore plus déroutant.

On sait tous qu’on partira un jour, c’est une des rares certitudes de la vie, celle qui fait qu’elle se terminera un jour. On ne sait pas quand, on ne sait pas comment mais un jour, à la fin du générique de notre vie il y aura le mot fin. Pourtant, on vit comme si c’était si loin, comme si on en avait pour très longtemps et que rien ne pouvait nous arriver. Les proches de la famille Lapierre ainsi que celles des pilotes savent aujourd’hui que la vie ne tient qu’à un fil.

On repousse à plus tard nos projets, on tarde à appeler nos proches pour leur dire qu’on les aime, on procrastine, on tergiverse… Et pourtant, on devrait prendre le taureau par les cornes et mordre à pleines dents dans la vie, dans chaque minute qui nous est donnée. Chaque moment devrait être célébré, chaque rencontre soulignée et chaque bonheur savouré… Et pourtant… On avance sans se rendre compte de la chance qu’on a.

Malheureusement, ça prend ce genre de catastrophe pour qu’on réalise la fragilité de la vie. Et dans quelques semaines, on aura repris notre petite vie, le quotidien et la routine auront repris le dessus et on reprendra nos vilaines habitudes. Comme quand on revient de voyage et qu’on se promet de prendre plus de temps pour soi, comme quand on a repris le sport et qu’on se dit que maintenant c’est la bonne… C’est si facile d’être lâche.

Mais aujourd’hui, au nom de ces victimes, on peut se dire que des moments de recueillement, de fraternité et d’amour sont de mises. Mettons sur pause nos petites habitudes, nos obligations et nos listes de choses à faire. Regardons dans les yeux les gens qui nous entourent, ceux qu’on aime, ceux qu’on ne connaît pas. Serrons dans nos bras nos amis et notre famille, soyons là, totalement présents. Car on ne sait jamais ce que la vie nous réserve…

Voir le temps qui file…

Wil Stewart

Nous sommes en 2016, l’ère de la modernité, de la technologie, de l’instantané… Tout devrait être plus facile, plus simple, plus accessible. On a bien sûr accès plus aisément à l’information via Internet, on peut communiquer de multiples façons, on peut rencontrer virtuellement en quelques secondes des gens de partout dans le monde. Mais j’ai l’étrange impression qu’on a jamais été aussi seul, aussi isolé et aussi perdu.

Beaucoup de gens de mon entourage se questionne sérieusement sur leur vie, sur ce qu’ils en font, comment ils utilisent leur temps. Entre le trafic, le boulot, la garderie, les repas, les activités familiales, les devoirs, les voyages, les fêtes… Il reste finalement que très peu de temps pour ne rien faire, pour laisser divaguer son esprit, pour se connaître et prendre le temps de se déposer. Avoir le temps d’écouter les battements de son cœur en admirant les rayons du soleil qui filtrent à travers la fenêtre, vous vous souvenez la dernière fois que ça vous est arrivé? Je parie que vous aviez moins de 15 ans…

J’écris souvent sur le sujet de la performance, que je juge malsaine dans notre société d’aujourd’hui, sur le tourbillon de la vie, sur le temps qui passe sans qu’on s’en rendu compte. Mais je réalise de plus en plus que tout le monde est dans le même bateau, mène le même combat, insatisfait et un peu amer de ce manque de contrôle sur sa propre vie. Mais on s’en va où comme ça? Si tout le monde avance de manière automatique, sans remettre en question le pourquoi de ce parcours, que deviendra-t-on?

Je me suis souvenue ce matin de mes débuts avec l’informatique, de cette passion que j’avais des ordinateurs, de la technologie. J’ai eu en mémoire les premiers essais sur MIRC, quand la connexion flanchait aux 5 minutes et qu’on discutait sur un écran très archaïque avec des inconnus. Le premier chat a été une révélation pour moi et m’a donné la piqûre. À cette époque où les profils n’existaient pas, seul votre pseudonyme vous représentait. Et souvent la première question qui venait, ce n’était pas : que fais-tu dans la vie? Mais plutôt ASV (âge, sexe, ville pour les néophytes ;-). Et si la réponse plaisait, la discussion démarrait sur les intérêts, la dernière découverte musicale et tout le tralala… On était loin de Snapchat et des photos explicites! D’ailleurs, la simple idée d’envoyer des photos, numériques de surcroît, était totalement insensée à cette époque…

Ensuite sont venus les ICQ, MSN et autres outils de communication qui se sont relayés avant l’arrivée de Facebook et des textos… Et avec le recul, je réalise que tout ça a fait en sorte d’éloigner de plus en plus les gens, de leur donner l’illusion d’être plus entouré. Mais au fond, quand vous y pensez, s’il vous arrivait quelque chose de grave demain matin, qui d’entre tous ces gens seraient réellement là pour vous? Lequel de vos 565 amis Facebook cognerait à votre porte parce que ça fait 3 jours que vous ne vous êtes pas connectés?

En écrivant cela, je pense à ma voisine, qui s’inquiète un peu à chaque matin où mon véhicule demeure dans l’entrée, signe que je ne suis pas partie travailler. On a beau avoir tous les outils numériques du monde, il reste que le regard, le vrai contact, la vraie vie, ça demeure ce qui est le plus enrichissant et le plus réconfortant. Alors, ces matins où je travaille de la maison ou que je suis malade et reste au lit, je prends la peine d’envoyer un petit message à ma voisine pour ne pas qu’elle s’inquiète. Comme quoi la technologie fait partie intégrante de nos vies… Mais je sais au moins que si je ne donne pas de nouvelles pendant quelques temps, elle viendra cogner à ma porte pour voir comment je vais. Et ça, il n’y a aucune technologie au monde qui remplacera cela.

Le temps file, les relations passent, la vie se bouscule sous nos yeux sur-stimulés… Et si on mettait tout ça sur pause, qu’on retirait les batteries de nos multiples appareils, qu’on balançait nos téléphones et autres gadgets pour ressentir la vie qui nous entoure? J’ai parfois ce rêve qui me hante et peut-être qu’un jour, je vous raconterai un périple dans la réalité, sans artifice ni connexion Internet…

 

Photo : Unsplash | Wil Stewart

Ici et maintenant…

Karsten Würth

Dans la vie, il arrive certains moments où l’on regarde en arrière, on observe le chemin parcouru, on constate notre évolution et les choix qu’on a fait. La personne qu’on est devenue s’est forgée à travers les multiples expériences que la vie a semées sur notre passage et sur le trajet qu’on a décidé d’emprunter. Les gens qu’on a côtoyés, les endroits qu’on a visités, les emplois qu’on a occupés, les relations qu’on a eues nous ont influencés.

Ce matin, je me remémore certains moments de ma vie avec le sourire. Je ris de certains styles vestimentaires, de certaines réactions et de décisions complètement absurdes que j’ai pu prendre par moment. La jeunesse et l’inexpérience rend parfois les choses loufoques avec du recul. Et je réalise tout de même que mon caractère un peu frondeur m’a permis de vivre des choses merveilleuses, de risquer, de réussir et d’échouer afin d’apprendre. Car je crois réellement que c’est en essayant qu’on apprend à découvrir de que l’on aime et ce qui va à l’encontre de nos valeurs.

J’ai souvent dit que je n’aime pas le regret et que je préfère m’être trompée que de passer du temps à me dire « J’aurais dû… » Et je prends conscience aujourd’hui que j’ai toujours vécu selon cette philosophie J’ai quitté des gens ou des emplois qui ne me convenaient pas, qui brouillaient mon esprit ou qui me rendaient malheureuse. J’ai visité des endroits qui m’appelaient, qui m’attiraient et qui semblaient correspondre à mon style de vie. J’ai suivi des formations diverses par intérêt, sans nécessairement que ce soit pour un avancement dans mon travail.

Je réalise aussi à quel point je me suis laissé berner par des gens, manipulateurs, malsains ou menteurs qui n’avaient que pour but de me drainer mon énergie. Mais je suis fière d’avoir pu sortir de ces situations quand le moment était venu pour moi de passer à autre chose. J’y ai laissé quelques plumes mais j’ai aussi beaucoup appris, sur moi comme sur le monde, sur ce que je dois écouter à l’intérieur de moi quand tout mon corps me crie de partir.

On a tout en nous pour fonctionner, pour être heureux, pour s’épanouir et se respecter. Parfois, on est sourd aux divers signaux que notre propre personne nous envoie et c’est tout à fait normal. Personne n’est pas parfait et on doit accepter que ce soit ainsi. Comme dirait ma merveilleuse prof de yoga : tout est parfait tel qu’il est. Admettre ce qui est et l’accueillir ainsi me semble un des plus grands apprentissages de la vie. On veut souvent changer les choses pour les adapter à notre impression de ce qui serait bon alors que souvent, une simple ouverture d’esprit suffirait. On vit dans un monde très fermé, très aseptisé où presque tout est contrôlé, chronométré et calculé.

Avoir le temps de vivre, avoir le temps d’intégrer le changement, prendre une pause pour se repositionner face aux changements… ces concepts devraient faire partie intégrante de notre mode de fonctionnement. Malheureusement, on court après nos vies comme si au bout de la ligne, on allait gagner notre place. Mais notre place est ici, maintenant, comme on est, avec nos travers et notre cœur. Et c’est parfait ainsi…

 

Photo : Unsplash | Karsten Würth

Ces personnes qui influencent nos vies…

Kendall Lane

La vie met sur notre route toute sorte de personnes. Certaines sont faites pour rester, d’autres ne sont que de passage. Une partie laissera une trace indélébile dans nos vies alors que dans d’autres cas, la présence fut beaucoup plus subtile, plus timide. À certaines occasions, au premier regard, on sent que la personne sera là pour longtemps ou du moins aura une grande influence sur notre vie. Alors que pour d’autres rencontres, on sait que c’est du domaine de l’utilitaire, qu’il y a un intérêt précis derrière, que ce soit professionnel, financier ou autre.

Plusieurs personnes de mon entourage, des personnes que j’ai choisies et qui sont là depuis un bon moment, agissent comme des repères, comme des sources d’inspiration. Rien que de savoir qu’elles font partie de ma vie me rassure et me conforte. Je vois le même coiffeur depuis plus de 10 ans et j’ai une confiance absolue en lui. Mon ostéopathe fait des miracles depuis une douzaine d’années et je lui réfère mes amis sans aucune hésitation.

Il y a quelques années, j’ai décidé de me remettre au yoga. Pour la forme physique d’abord mais aussi pour aller chercher une sérénité, un apaisement. Pour nourrir mon esprit… Et j’ai eu la chance de faire la rencontre d’une professeure exceptionnelle, qui a littéralement changé ma vie. Cette femme, Lise Brousseau, une vraie yogi, a su toucher mon âme et y apporter du calme. J’ai appris à me connecter, à me déposer, à savourer le moment présent et à reconnaître mes limites, physiques et mentales grâce à ses enseignements.

J’ai su dernièrement que mon rendez-vous du mercredi avec elle ne sera plus. Les choses évoluent, les horaires changent et c’est ce qui arrive présentement. Elle m’a appris à accepter le changement mais j’avoue qu’actuellement, ce bouleversement me dérange. Hier soir, ce fut notre dernière séance sous cette forme et je suis partie le cœur gros. Je savais que c’était la fin de quelque chose. Certains diront qu’il s’agit peut-être du début d’une autre aventure mais pour le moment, je suis dans le deuil d’un privilège qui m’a été donné de bénéficier de son savoir et son senti.

Alors ce matin, j’ai eu envie de lui témoigner  ce respect car elle m’a permis de grandir et de traverser plusieurs épreuves en m’accueillant comme j’étais et en m’apprenant, avec sa philosophie, son inspiration et ses cours minutieusement préparé, que tout est bien tel qu’il est et que nous avons tout en nous pour être heureux. Sa voix douce qui a apaisé le flot mental qui sévissait dans ma tête résonnera longtemps. En période de stress, je pourrai toujours me rappeler ses phrases pleines de sens qu’elle nous a semé en début et fin de cours.

Merci Lise de ce chemin que tu m’as fait parcourir, de cet accompagnement riche et unique et surtout de ta présence entière et sincère à chaque moment. Je trouverai le moyen d’assister à nouveau à te leçons de yoga (et de vie) et je suis convaincue que, peu importe la nature du cours que tu donneras, chaque minute sera bénéfique et salvatrice.

À vous qui me lisez, je vous dis merci. C’est un privilège de pouvoir s’exprimer et de savoir que des gens apprécient la lecture. Je vous souhaite de trouver comme moi des gens qui apportent la paix et la plénitude en ces temps durs et éprouvants.

Namasté!

 

Photo : Unsplash | Kendall Lane