Posts in "Réflexion" Category — Page 143

Les vieux savent plus que nous comment vivre heureux…

Gerard Moonen

Rencontrer des gens, c’est accepter de s’ouvrir, de se laisser toucher le cœur, d’ouvrir son esprit. On ne sait jamais à l’avance l’effet qu’une personne aura sur nous, à quel point on sera charmé, déçu ou perplexe. Pour certains, ça peut être stressant ou déstabilisant. Et il y a quelques années, j’étais dans ce camp, où le moindre inconnu générait de l’anxiété chez-moi.

Aujourd’hui, avec les années et du travail sur moi, je réalise que j’aime aller à la rencontre des autres, découvrir de nouvelles personnalités, écouter les expériences et discuter, échanger, partager. Connaître le vécu des autres permet de confronter ses idées, de se projeter et de voir les choses autrement. Chaque personne a sa propre vision du monde et de la vie et à force de rester dans nos petites bulles, on finit par prendre des mauvais plis. C’est pourquoi j’aime ce saut vers l’inconnu : ça brasse les certitudes.

Rencontrer une personne, avoir une « date », comporte toujours son lot de risques. Bien sûr, il  a les papillons, le petit stress de se présenter tel qu’on est et de ne pas être apprécié mais je crois qu’il faut vraiment voir cela comme une possibilité, une tentative et surtout, un peu comme un jeu, c’est à la base pour le plaisir. J’ai fait quelques rencontres dans les derniers mois qui m’ont permis de comprendre ce que je n’aimais pas, ce qui pour moi était impossible à accepter, les caractères incompatibles avec le mien et les valeurs qui me rejoignent. Avant tout, pour pouvoir rencontrer quelqu’un, on doit se connaître, savoir ce qui nous anime et nous éteint, savoir nos limites et être en mesure de garder la tête froide et ne pas se laisser emporter par le flot d’émotions. Car, par expérience, souvent quand on est submergé d’émotions, on ne prend pas les bonnes décisions.

J’ai rencontré quelques charmeurs dans ma vie, qui m’ont jeté de la poudre aux yeux, qui m’ont fait miroiter un monde de rêve. Mais sous la couche d’artifice, j’ai découvert qu’il n’y avait rien de concret, rien de tangible et surtout beaucoup de souffrance. Vouloir à tout prix être admiré révèle bien souvent une grande solitude et une faible estime de soi. Je préfère maintenant les gens plus discret mais plus profond, les personnes qui se connaissent et qui n’ont pas besoin de flamboyer pour être respectées.

Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, beaucoup de gens sont dans le paraître, dans l’image parfaitement retravaillée, dans la réputation virtuelle. Mais derrière cette façade lustrée, j’aime bien connaître la vraie nature des gens, voir leur vrai visage et savoir que finalement, leur vie est plus riche qu’ils ne le croient, plus authentique et plus près de la réalité du commun des mortels. Sincèrement, une photo de grimace un dimanche matin avec de la farine sur le nez me fera beaucoup plus plaisir que la photo classique en voyage avec le bronzage parfait.

Je suis un peu blasée de la couche de peinture améliorante, des filtres, des publications pour se valoriser et du côté un peu surfait des réseaux sociaux. Je veux du vrai, de concret, de l’existant et surtout, des fous rires et des anecdotes du quotidien sans appui virtuel. J’admire ces couples de vieux qui savourent le moment présent, qui n’ont aucune idée de la vie numérique qui bourdonne et qui avance, main dans la main, au gré du temps qui passe.

P.S. Cette vraie vie qui se déroule autour de nous comporte son lot d’épreuves et j’offre mon soutien et ma compassion aux Belges qui ce matin trouve la réalité un peu trop dure à accepter.

 

Photo : Unsplash | Gerard Moonen

Par ici le bonheur!

Ondrej Supitar

Hier, en ce 20 mars 2016, c’était la journée internationale du Bonheur. Une journée pour nous rappeler de cesser de chercher la perfection, d’arrêter de vouloir toujours plus, une journée où savourer le moment présent est de mise. Avez-vous su profiter de cette belle journée, avez-vous apprécié ce beau soleil printanier, pratiqué l’art de ne rien faire?

Je trouve toujours cela un peu cocasse les journées mondiales. Si vous fouillez un peu, vous découvrirez qu’il y en a pour tous les goûts, à toutes les sauces. Certaines sont importantes, comme le Jour de la Terre, et d’autres sont plus futiles comme la journée mondiale du Nutella qui se tenait le 5 février dernier. Avouez que vous ne l’avez pas vu passer celle-là!

Mais la journée du bonheur représente à mes yeux un certain rappel à l’ordre, une sorte de rendez-vous avec soi-même, un petit reminder pour se demander : qu’est-ce qui me rend heureuse? On cherche parfois très loin ce qu’on a pourtant sous les yeux, on attend souvent beaucoup des autres et de soi mais si on apprenait à se contenter de ce que l’on a, pour une fois? Je ne parle pas d’abandonner nos projets, de repousser aux calandres grecques nos rêves d’enfant mais disons que la tendance à vouloir toujours plus, à croire que tel gadget nous procurera ce sentiment tant attendu, c’est une illusion fort puissante et beaucoup trop présente.

Je suis une grande consommatrice d’objets déco et de vêtements et chaque année, j’améliore ma demeure car c’est une passion. Mais est-ce que tout ça me rend plus heureuse? Pas tant que ça ou du moins pas à long terme. Le matériel procure souvent un plaisir éphémère et au bout de quelques jours, on s’est habitué et finalement, tout revient comme avant. Et on passe à la prochaine montée d’adrénaline qui s’éteindra tout aussi rapidement.

Je rêve peut-être en couleur mais disons qu’entre avoir le temps de prendre une café avec mon amie versus le plaisir d’un nouveau morceau de linge, mon choix n’est vraiment pas difficile. Une présente est toujours plus intéressante surtout quand il s’agit d’une personne que l’on aime. Est-ce qu’on a perdu cette faculté d’appréciation de la compagnie des autres au profit de nos SMS et nos messages Facebook?

Quand je vois ces gens ensemble mais si seuls qui, chacun avec leur appareil bien en main, tente de se connecter au reste du monde plutôt qu’à leur compagnon à  quelques pas d’eux, je trouve cela un peu triste. Malgré toute cette accessibilité, j’ai l’impression qu’on n’a jamais été aussi loin les uns des autres. Plus personne ne lève la tête, les gens se bousculent presque car ils ne regardent plus devant eux… Ils communiquent avec des gens de partout dans le monde mais ne connaissent souvent pas leurs voisins…

Et si on tentait, quelques minutes par jours, de regarder autour de nous, de tenter de croiser le regard d’une personne, pour y voir l’étincelle, l’inquiétude ou la surprise, juste pour voir ce que ça fait? Question de se rappeler ce qu’un regard humain a de plus beau qu’un écran tactile. Car c’est bien beau les selfies mais je préfère grandement voir les nuances du regard que la retouche exagérée du filtre automatique de Facebook… Regardons-nous, sourions-nous… C’est gratuit et ça fait tellement plaisir 🙂

 

Photo : Unsplash | Ondrej Supitar

Ce ne sont que des mots…

Romain Vignes

Écrire, c’est une libération, un acte volontaire, quelque chose qui doit sortir de soi, s’exprimer. Ce n’est pas un effort, c’est presque une nécessité, un besoin. Rien avoir avec l’égo, peu importe qui lit ou réagit, c’est le besoin de nommer, de dire les choses comme elles sont.

Parfois, c’est de dire tout haut ce que les gens pensent tout bas. À d’autres moments, il s’agit d’un partage, d’une découverte qui semble valoir la peine d’être connue. Il peut aussi s’agir de réflexion sur une situation, un événement, une pensée, qui résonne et semble être utile ou bénéfique. Entourée de jeunes parents occupés, j’essaie de transmettre ce qui vaut le déplacement, l’écoute ou la lecture.  Sinon, ce qui nécessite une réaction, qui me paraît absurde et provoque une montée d’adrénaline, qui m’insurge.

À d’autres moments, je suis plus dans un état de gratitude, j’ai envie de partager des moments savoureux ou des petits bonheurs de la vie, l’histoire de collègues inspirants, des phrases semées au hasard qui ont eu un écho en moi et qui me laissent croire que d’autres pourraient être concernés.

Écrire, c’est laisser libre court à son esprit, donner carte blanche à ses pensées, ses opinions, ses goûts. Par moment, aucune réaction, silence radio, personne sur la ligne. On est seul dans notre petit monde. Et d’autres fois, ça réagit, ça interpelle, ça provoque, ça rejoint la fibre viscérale. Et dans ce cas, on doit assumer pleinement, faire face à la musique.

Mais jamais écrire n’est une corvée, un effort, un sacrifice. Les seuls moments où c’est impossible, c’est quand le train de la maladie frappe de plein fouet, détruisant toute forme d’énergie sur son passage. Dans ces cas où la moindre pensée fait mal au crâne, dans ce type de situation où seuls les besoins primaires sont possibles à combler, le repos du corps et de l’esprit est de mise. On met tout sur pause, on se concentre sur l’essentiel et on attend que l’inspiration revienne au rythme du rétablissement.

Mais dès que la forme revient, dès que la vie reprend son cours, le besoin de rédiger nous regagne et émerge puissamment. Comme s’il manquait quelque chose, comme si tout à coup l’esprit voulait reprendre ses droits, retrouver son équilibre. Enchaîner des mots, composer des phrases, structurer sa pensée, réagir, s’inspirer, se laisser porter… Un processus bienfaiteur, un état de grâce absolu.

Pour certains, écrire génère un stress, des craintes et un défi. Je remercie le ciel de m’avoir donné cette aptitude car j’éprouve un réel plaisir à coucher virtuellement sur papier mes pensées. En discutant hier avec un collègue sur le sujet, je réalise que c’est une force incroyable et le bonheur de pouvoir la partager sur un blogue est très nourrissant. J’adore les mots, ils ont une force étonnante et peuvent changer le cours d’une journée. Les courriels humoristiques de mes collègues me font toujours grandement plaisir et cette joute orale en mode numérique nourrit l’esprit et détend l’atmosphère. Tout cela est gratuit, simple et particulièrement sympathique. Ce ne sont que des mots mais ils ont un pouvoir souvent sous-estimé…

Embrasser le changement

Tim Gouw

La vie nous réserve parfois des surprises, des bonnes comme des moins agréables. On doit vivre avec, les assumer, s’ajuster en conséquence. Souvent, nos repères changent, notre routine est affectée, notre vie doit s’adapter à cette nouvelle réalité. Qu’il soit positif ou négatif, en général, le changement par avoir du bon. Si on n’est jamais confronté à des changements, on ouvre moins nos horizons, on se contente de notre petit confort quotidien.

Sur le coup, souvent, on se sent déstabilisé et on refuse la transformation. Sentiment de protection tout à fait naturel puisqu’on tente de protéger nos acquis. Puis, tranquillement, l’idée fait son chemin, on élabore des scénarios pour vivre cette mutation et on finit par y voir du positif, par avoir un certain intérêt. L’adage voulant que le temps arrange les choses est bien souvent  présent dans les conseils de notre entourage.

Dans d’autres circonstances, on rêve du changement… Qui d’entre vous n’a jamais eu envie de changer de vie, changer d’emploi, changer de situation, changer de pays? Par moment, on voit passer sous notre nez une opportunité et notre hamster se met à courir, on y réfléchit, on brasse des idées, on s’imagine dans cette situation, on visualise… Et d’autres fois, les possibilités nous laissent indifférents, sans couleur, sans saveur…

S’il y a bien une chose stable dans la vie, c’est le changement. En effet, depuis toujours, les choses évoluent, les sociétés se transforment. Nos vies sont très différentes d’il y a 50 ans et dans quelques années, on regardera notre vie actuelle et on y trouvera à redire. C’est ainsi et ce le sera encore et encore. Mais en tant que personne, on a le contrôle sur ce que l’on fait de nos vies, sur nos choix et sur les changements que l’on décide d’appliquer. Certains nous seront imposer mais on a tout le même le choix de comment on réagit face à eux.

Rester positif, tenter de prendre le bon côté des choses et voir le verre à moitié plein sont des comportements qui peuvent éviter angoisse et maux de tête. Lorsque le changement survient, il y aura toujours cette période de résistance au départ, tout à fait naturelle et instinctive. Viendra ensuite l’acceptation avant l’action. Au même titre qu’on ne décide pas de faire un marathon du jour au lendemain, assis sur son divan, on doit se préparer au changement.

La visualisation étant un élément très sain dans le processus, être en mesure de s’imaginer dans ce nouveau contexte, cette nouvelle ville ou ce nouvel emploi permet de dissiper la peur de l’inconnu. Faire des recherches pour parfaire nos connaissances face à cette nouveauté diminue l’effet déstabilisant. Pourquoi ne pas questionner des gens ayant vécu la même chose, des gens dans cette nouvelle position, dans ce nouveau lieu?

Winston Churchill disait : mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge. Ça peut sembler extrême mais si on n’agit pas, le mouvement de la vie nous amènera au même endroit au final. Alors, on prend le taureau par les cornes, et puis Olé! On embarque dans la danse!

 

Culpabilité, quand tu nous tiens

Brigitte Tohm

Vous sentez-vous coupable? Coupable de ne pas être assez présents pour les gens que vous aimez, coupable de ne pas faire assez de sport, de ne pas assez cuisiner « maison », coupable de ne pas aimer votre belle-mère, coupable de ne pas répondre par la positive à toutes les invitations de fêtes, lunchs et autres rencontres, coupable de pas répondre assez vite aux courriels, messages Facebook, messages textes et appels? Vous demandez-vous souvent ça fait combien de fois que vous n’avez pas fait quelque chose pour vous?

Je ne sais pas pour vous mais moi j’en ai assez de me sentir mal d’exister et de survivre dans ce monde surchargé de stimulations et de sollicitations. Tout nous appelle tout le temps, on devrait être disponible en tout temps, avoir toujours le sourire et ne jamais mal aller. Avec les réseaux sociaux qui ne diffusent souvent que la part de beau, on a l’impression que la vie est un magazine ou un fil Instagram en tout temps. L’effet pervers de ça, comme plusieurs commencent à le démontrer, c’est que personne n’a une cuisine parfaite comme on le voit sur Pinterest! Vous savez pourquoi? Parce que ce qu’on nous montre dans ça a bien souvent pris 3 heures à « placer » et toute une équipe!

Hier, je vous ai passé en douce un lien d’une capsule de la petite série chouchou de Tou.TV : La vie n’est pas un magazine. Je suis tombée follement amoureuse de ces petites chroniques du quotidien qui nous montre qu’au fond, on est tous pareils, on rêve de mieux, on voudrait être bon dans tout mais que finalement on reste souvent en mou dans notre salon… Tout cela nous est présenté sur un beau fond d’autodérision et avec, en prime, plusieurs jeunes et moins jeunes invités qui viennent nous raconter une tranche de vie pour qu’on se déculpabilise une fois pour toute. Rafraîchissant, bénéfique et divertissant, voilà comment je qualifierais ce nouveau petit bijou accessible et ludique.

Et ça m’a amené à me dire que j’en avais assez de tenter de rentrer dans le moule parfait que la société tente de nous infliger. Au diable la mise en plis, la maison « Spin n’ Span », l’attitude A1 en tout temps… Parce qu’avec tout ça, au bout du compte, c’est nous dans notre for intérieur qui paie le prix de cette pression. On a notre petite boule de stress qui nous suit au quotidien et que personne ne soupçonne parce que tout le monde pense que l’autre est parfait et respecte les standards. On a tellement la vie de tout le monde étalée dans notre fil d’actualités qu’on en vient à se convaincre que c’est la nôtre qui cloche.

Mais vous savez quoi? La vraie vie, celle qui est toute croche et remplie de petites erreurs, c’est elle qui nous fait grandir et qui nous nourrit. Elle nous représente, elle est à notre image, elle nous apprend plein de choses, nous montre des leçons, glisse sur notre chemins des perles d’amitié, nous fait évoluer, pleurer et rire. Avec ses défauts et ses travers, notre vie réelle nous fait apprécier les bons moments et dans ceux plus difficiles, elle nous révèle qui sont nos vrais amis. Elle est parfois un peu chiante et bouscule notre routine mais bien souvent, après une tempête, on découvre pourquoi tout cela nous est arrivé. Et nous aurons encore plein de surprises, de déceptions et d’épreuves mais notre vie, elle est parfaite comme ça!

 

Photo : Unsplash | Brigitte Tohm