Posts in "Réflexion" Category — Page 145

Femme et fière de l’être…

Utomo Hendra Saputra

Ce matin, j’ai lu avec beaucoup de perplexité la réplique de la ministre Lise Thériault suite à la tempête qu’a créé sa dernière intervention sur sa position plus égalitaire que féministe… J’ai parcouru les divers articles et chroniques et j’ai réfléchi sur ma propre position et ma perception de la situation actuelle. Et j’ai surtout eu un flashback d’il y a quelques années…

Au début de ma carrière, il y a une quinzaine d’années, j’ai fait partie des gens qui ont dû remplir un formulaire dans le cadre du programme du gouvernement pour l’équité salariale. Certains l’ont rempli, nonchalamment, sans trop s’attarder aux questions probablement. Mais, ce jour-là, j’ai été marqué par une réalité et depuis, c’est inscrit au fer rouge dans mon esprit…

Sur le dit formulaire, où les champs classiques de nom, prénom et occupation se succédaient, il y avait un choix dans une boîte intitulée : Faites-vous partie de l’une des catégories suivantes : –

  • Handicapé
  • Minorité visible
  • Femme

Il n’y avait pas le choix « homme » dans la liste… J’ai compris ce jour –là qu’être une femme, c’est une caractéristique qui se démarque. Être un homme, c’est la norme, c’est la base à partir de laquelle on distingue tout le reste… Et j’ai clairement compris à cette minute précise qu’il y avait encore beaucoup de chemin à faire… Je suis convaincue qu’aujourd’hui, si le même formulaire circulait, on ferait plus attention à la formulation mais au bout du compte, le résultat serait assez similaire.

Je travaille dans un milieu majoritairement masculin et en toute honnêteté je m’y plais grandement. Mais je constate, de mandat en mandat, année après année, qu’il y a peu de femme qui taille leur place dans cette sphère numérique. Manque d’intérêt? Je ne crois pas…

C’est un milieu souvent macho où j’ai fréquemment entendu des propos sexistes et dégradants, comme dans beaucoup de domaine similaire. Est-ce que je monte aux barricades à chaque fois? Non… Pourquoi? Parce que je ne ferais pas long feu… Je ne me laisse pas marcher sur les pieds et j’ai du caractère, ce qui m’a permis de me construire une certaine carapace. Mais quand je repense à ce fameux formulaire qui avait pour objectif de rétablir un équilibre dans les salaires entre hommes et femmes, je me dis que si j’avais coché les 3 cases, je me serais surement sentie petite dans mes souliers… Une exception, une complication…

Être une femme en 2016, ce n’est pas la même chose pour tout le monde et encore moins dans tous les coins du monde. Nous avons la chance ici d’être respectées (généralement) et d’avoir le droit de nous exprimer. Mais ça ne veut pas dire baisser les bras et prendre pour acquis ce que d’autres ont fait avant nous, au risque de leur emploi et parfois de leur vie. Mme la ministre, j’aimerais vous rappeler que si vos fesses sont bien assises sur un siège de ministre, c’est parce que certaines femmes avant vous ont été courageuses et se sont battues haut et fort pour que l’on nous permette de prendre notre place. Ce serait dommage de l’oublier juste parce que le mot féministe vous fait frissonner…

 

Photo : Unsplash | Utomo Hendra Saputra

Les bonnes personnes aux bonnes places…

Joey Sforza

Ces jours-ci, j’ai beaucoup moins d’énergie qu’à l’habitude. Une vilaine sinusite me la gruge, comme si elle s’en nourrissait. Ça me demande plus de repos, plus de temps pour moi, et ça m’exige surtout à ralentir, à aller à l’essentiel et à me prioriser. Comme si la vie m’envoyer un message clair de me mettre au centre de mes préoccupations.

Avec ce recul, je regarde aller mon entourage, je vois les gens tenter de faire de leur mieux, de construire quelque chose, de remplir leur mission. Et je ne peux que constater que je suis loin d’être la seule à s’épuiser sur les mauvaises priorités. En effet, beaucoup de gens de mon entourage, le nez collé sur la routine, ne voit plus du tout l’ensemble de la tâche et s’acharne sur la mauvaise partie.

D’autres, carrément assis sur la mauvaise chaise, prennent des décisions émotives ou se mettent la tête dans le sable, croyant, à tort, que la vie se chargera de remettre à leur place les mauvais joueurs. Et d’autres encore, sans s’en rendre compte, laisse le navire couler comme si aucune solution n’était possible.

Ça m’attriste de voir autant de mauvaise gestion autour de moi, comme si on était condamné à endurer tout cela… Autant personnellement que professionnellement, mon entourage semble parfois découragé et même avoir abandonné tout espoir. Pourtant, le passé nous rappelle qu’après toute phase sombre, une période plus claire survient et qu’il faut bouger les choses si on veut du changement autour de soi.

Des fois, c’est à la tête même d’une organisation que le problème est installé et à d’autres moments, les gens ne savent tout simplement pas pourquoi ils sont là où ils sont. Faire véhiculer les valeurs, les incarner, agir en conséquence, c’est valable autant dans une entreprise que dans une famille. Quand le message est clair, il y a plus de chance pour que les gens y adhèrent et s’y collent.

Savez-vous pourquoi vous êtes là? Savez-vous pourquoi vous occupez ce poste, pourquoi on vous confie ces responsabilités? Savez-vous ce que l’on attend de vous, concrètement? Si vous répondez non à ces questions, il y a de fortes chances pour que vos efforts ne soient jamais récompensés et que votre travail passe inaperçu. Malheureusement, c’est le cas de tellement de gens dans notre société que c’est devenu un mal généralisé et banal. On ne s’y attarde plus, comme si c’était normal.

Mais si vous ne comprenez pas le pourquoi, comment pouvez-vous espérer avancer et grandir? Comment peut-on considérer que l’on participe au bien commun si celui-ci n’est pas clairement défini?

Je ne suis ni découragée ni défaitiste mais disons que ces jours-ci, quand je regarde autour de moi, les sources d’inspiration ne font pas légion. Et si, pour changer, on s’arrêtait pour comprendre pourquoi on fait tout cela?

 

Photo : Unsplash | Joey Sforza

Notre histoire fait ce que nous sommes…

Oscar Keys

Dans la vie, on croise toute sorte de personnes… Des gentils, des méchants, des compétents et des poires, des simplets, des gens très brillants… Certains sont timides et se révèlent être de purs génies quand on prend le temps de les connaître. D’autres, des grandes gueules,  finissent par ne rien réaliser à force de se concentrer sur leur image. Qu’ils soient effacés ou flamboyants, tous les gens ont leur histoire, leur cheminement et leur bagage qui les suit.

On dit souvent qu’on a une seule chance de faire bonne impression. J’ai tendance à dire qu’on doit souvent gratter la surface pour voir la vraie couleur des gens. J’ai croisé plusieurs personnes dans ma vie qui, à première vue, semblaient être du bon côté. Mais à force de les côtoyer, j’ai malheureusement vu leur côté sombre. J’ai payé le prix parfois de ma trop grande confiance en l’humanité par des relations malsaines et face à des profiteurs. Je ne crois pas qu’il s’agisse de la naïveté malgré ce que certains peuvent en penser. Je suis une optimiste et j’ai toujours donné la chance aux coureurs car j’ai toujours espérer qu’on fasse la même chose avec moi.

Avec les années, j’ai aiguisé mon jugement et j’arrive à détecter plus rapidement les profiteurs, les enjôleurs et les personnes malsaines. Il y aura toujours des gens assez futés pour me déjouer mais j’ai espoir d’arriver à ressentir que quelque chose cloche. Et si ce n’est pas le cas, et bien je peux dire que ce sera une expérience de plus pour raffiner mon évaluation.

Dans l’attitude des gens, il y a toute leur histoire qui se lit. Chaque agissement, chaque réaction est teintée par leur passé. Ce qu’a vécu une personne vient jouer dans sa philosophie de vie, dans ses réflexes. Selon ses antécédents, certains événements ou situations auront plus d’écho. L’estime de soi, les peurs, l’éducation, les valeurs familiales sont tous des éléments qui peuvent influencer la façon d’interagir d’une personne dans la société et la place que celle-ci y prendra.

On peut toujours changer le cours des choses, travailler notre façon d’être, comprendre nos comportements et reprogrammer notre cerveau. Mais pour cela il faut bien sûr prendre conscience de notre attitude et de son impact et cette étape ne tombe pas du ciel… On regarde parfois aller des gens et on se demande comment ils font pour s’endurer, pour se regarder dans le miroir, on ne comprend pas qu’ils puissent agir ainsi en toute conscience… Tête enflée, tête brûlée, arrogant, pessimiste, violent, agressif, jaloux ou hautain, peu importe le défaut qui nous dérange, on semble être tous apte à le voir sauf la personne concernée.

C’est probablement un mécanisme de défense chez cette personne, en réaction à une situation vécue. Je trouve toujours cela très triste de voir à quel point la carapace de certaines personnes peut être rude et épaisse au point que mêmes elles ne ressentent plus ce qui les entoure. Il faut en avoir sacrément besoin pour garder cette armure si lourde sur ses épaules.

Se protéger est un automatisme de l’être humain mais la façon dont on l’applique nous revient. Et il est parfois bon de prendre un peu de recul pour mieux se comprendre et s’ajuster…

 

Photo : Unsplash | Oscar Keys

Savoir s’arrêter

Katarzyna Kos

Parfois, dans la vie, il y a des moments où on doit s’arrêter, prendre le temps de se remettre sur pieds, écouter son corps et ses limites et se reposer. Ce n’est pas toujours évident et on a parfois tendance à se pousser trop loin, à croire qu’on peut encore donner un peu, à retarder le moment de l’arrêt.

Depuis plusieurs semaines, je traîne une vilaine grippe qui ne veut pas me lâcher. J’ai pris du repos, des décongestionnants, je me couche tôt, je bois beaucoup de liquides… Mais ce foutu virus ne me quitte pas, bien accroché à mon système. Ça semble sur le point de guérir puis ça revient, ça reprend le dessus. Puis, dans la nuit de mardi à mercredi, un train m’a frappé de plein fouet. J’ai bien tenté de me lever hier matin mais sans succès. Comme si on m’avait cloué dans mon lit, littéralement.

Et j’ai lâché prise comme on dit… De toute façon, je ne pouvais pas faire autrement, mon cerveau était à off.

Alors si vous attendiez mon billet de blogue, il n’est jamais arrivé et voilà pourquoi. Et disons qu’aujourd’hui, mis à part de mea culpa, je n’irai pas plus loin en rédaction car je suis encore un peu dans les vapes et toujours à la maison, emmitouflée dans mon pyjama, travaillant comme je le peux.

Non ce n’est rien de bien grave mais disons que j’aurais dû arrêter avant et traiter comme il se doit ce vilain virus. Ça m’apprendra comme on dit!

Sur ce, je vous laisse, je vais tenter de travailler entre 2 éternuements…

 

Photo : Unsplash | Katarzyna Kos

Voir la ville se lever…

Maxim Polishtchouk

Ce matin, en arrivant au bureau, je regardais le soleil frapper de ses rayons les immeubles du centre-ville, de cette ville encore pas tout à fait éveillée. La légère brume de mer qui se forme sur le fleuve et se déplace lentement ajoutait un brin de calme dans ce décor un peu gris. J’aime les matins, j’aime cette lenteur, ce début de journée avant que tout se bouscule, tout s’agite. Mon esprit est plus clair à cette heure, mes idées plus nettes et l’inspiration plus présente.

Pouvoir débuter une journée avant que tout le monde se presse autour de moi, avant que la masse de collègues soit arrivée et s’affaire à faire avancer les projets, ça me permet de me poser et de démarrer plus sereinement ma journée de boulot. On a chacun son style et je respecte ceux qui préfèrent dormir le matin. Comme on dit, ça prend de tout pour faire un monde. Les matinaux, les lève-tard, les oiseaux de nuit comme les petites bêtes du matin. Ça crée un certain équilibre d’avoir de tout pour composer le tableau de la vie.

Il y a des moments où je ne suis pas en mesure d’apprécier cette douceur matinale, où mon esprit est plus embrouillé, absorbé par des préoccupations plus ou moins importantes. Et je crois que c’est important de prendre le temps de savourer ces petits bonheurs quand la tête est disposée à le faire. Ça permet d’affronter les tempêtes, les coups durs, les déceptions et remises en question. Ça sert de repère pour se souvenir que ce n’est pas toujours le chaos et que parfois, on est bien, on se sent ancré et prêt à relever de nouveaux défis.

Je n’ai jamais été une grande amoureuse de l’hiver. Frileuse et fervente amoureuse du soleil et de sa chaleur, je n’ai rien pour apprécier la saison froide. Mais le seul volet intéressant est que ça oblige parfois à ralentir, à rester à l’intérieur et regarder ce qui se passe autour sans se sentir coupable de ne pas profiter du beau temps. Car le soleil, je l’adore, mais à -40, je l’aime du dedans de ma maison 🙂

Bref, tout cela pour dire que ce matin, je suis pleine de gratitude pour la vie, sans combat et sans grande peur, qui m’entoure. On vit paisiblement dans notre coin du monde, on n’a pas d’ouragan qui bouscule notre univers, ni de bombe qui menace de nous exploser en plein visage. On a des saisons bien définies qui nous forcent à nous adapter et nous oblige à apprécier ce qu’on a. On pourrait toujours avoir mieux mais surtout, on pourrait avoir bien pire…

Je pense à la pollution ultra présente dans certains coins de pays où le masque protecteur est de mise, à d’autres lieux où la famine et les maladies mortelles font rage, à des endroits où être une femme est en soit un problème, où parler sa langue est un défi constant, où vivre en sécurité est presque impossible.

Quand je pense à tout cela, je regarde ma vie et je la remercie d’être ce qu’elle est, de m’apporter toutes ces possibilités, ces rencontres et ce niveau de vie. Oui, il y a des matins où je ne suis pas totalement heureuse, où je bougonne, où j’ai envie de rester sous la couette… Mais il y a aussi des matins comme aujourd’hui où le simple reflet du soleil sur les immeubles du centre-ville me comble. C’est quand même beau la vie, non?

 

Photo : Unsplash | Maxim Polishtchouk