Posts in "Réflexion" Category — Page 147

Un second souffle…

Redd Angelo

Je vous fais une confession ce matin, je suis la parfaite victime de la surconsommation. J’achète une quantité immense de vêtements dans une année. C’est mon dada comme on dit… Ça me détend, ça me fait plaisir, ça me divertit… Bref, j’aime vraiment beaucoup ça. Certains diront que je pourrais donner à des œuvres de charité et que ça me ferait encore plus de bien. Peut-être ont-ils raison.

Mais il y a une habitude que j’ai prise et que peu de gens de mon entourage ont. C’est celle de faire réparer mes chaussures chez le cordonnier jusqu’à ce qu’il n’y ait vraiment plus rien à faire. Car j’ai beau être très variée dans mes choix vestimentaires, j’ai un mal fou à trouver des chaussures que j’apprécie vraiment. Bon, mes pieds sont un peu difficiles, je l’avoue mais au-delà de cela, il y a une question de style et de confort. Mes amis proches peuvent en témoigner, je peux passer facilement 3 ans à chercher la paire de bottes parfaite.

Alors quand j’en ai une que j’aime, je la fait retaper par les spécialistes avec grand plaisir et enthousiasme. Et je trouve sincèrement que c’est un métier valorisant. Donner une seconde vie à des chaussures, participer à la sauvegarde de l’environnement en retardant le moment où ces souliers iront aux ordures, ça me semble très noble. On en connaît peu, ils sont discrets, méticuleux et efficaces. Je n’ai jamais rencontré de cordonnier brouillon ou incompétent. Tous m’ont toujours offert un service impeccable et ont fait un travail de qualité. Je me suis même déjà fait inviter à souper par un cordonnier, mais ça, c’est une autre histoire…

Dans le même ordre d’idée de réutilisation, j’ai découvert il y a quelques années la teinture à vêtements. Car s’il y a une chose qui m’arrive inévitablement, c’est d’avoir le parfait pantalon noir plus si noir que ça. Il voit incontestablement sa couleur le quitter lentement, malgré le confort toujours aussi présent. Alors j’ai remédié à cette situation en reteignant mes vêtements à la maison afin de leur donner un second souffle. Et honnêtement, je n’ai jamais été déçue!

Je ne raccommode pas mes bas comme ma mère le faisant dans mon enfance, je n’ai pas la patience de tricoter mes propres foulards (et de toute façon je trouve cela trop chaud un foulard de laine) et j’ai beaucoup de difficulté à réparer moi-même mes vêtements (surtout quand on connaît une bonne couturière, c’est dur de s’en priver!) mais j’essaie de faire de mon mieux pour prolonger la vie de mes biens, surtout en ce qui a trait au monde vestimentaire.

Et quand vraiment, ça ne me va plus ou ne me plait plus, je les donne à des amies ou à Renaissance. Ne vous laissez surtout pas berner par ces fausses boîtes de dons qui pullulent dans les stationnements des commerces car de façon générale, ce ne sont aucunement des organismes d’entraide qui sont derrière ça. C’est purement lucratif et aucun don n’est fait pour aider les gens dans le besoin.

Je vous invite à utiliser vous aussi les moyens à notre disposition afin que vêtements et chaussures ne finissent pas trop rapidement aux déchets (ou en guenille comme je le fais parfois 😉 et si le style ne vous convient plus, déplacez-vous chez Renaissance ou participez à ces soirées d’échanges. Ce n’est pas parce que ça ne vous convient plus que plus personne n’en veut!

 

Photo : Unsplash | Redd Angelo

Au-delà du chocolat…

Hello Goodbye

Février, le mois de l’amour et du chocolat… Je suis incapable de dissocier les 2 car depuis quelques temps déjà, les épiceries, pharmacies et autres commerces de nécessité se voient submergés de boîtes rouges, en forme de cœur, remplies de chocolat bon marché. Les fabricants font preuve d’une imagination débordante d’année en année pour offrir une nouvelle version de ce qui demeure, au bout du compte, un chocolat…

J’ai toujours été très mitigée concernant cette fête. Tout d’abord, j’ai pour mon dire que si une personne a besoin d’une fête pour signifier son amour, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche. Si le seul moment dans l’année où votre chum fait un effort pour vous faire plaisir c’est ce 14 février, je suis désolée de vous le dire mais personnellement, j’aurais tendance à croire qu’il ne vous aime pas.

Chacun a sa façon d’aimer et de le démontrer mais l’amour, ça doit se sentir 365 jours par année, pas 1 ou 2. Par contre, si vos attentes sont démesurées, là, c’est vous que vous devez remettre en question. Et, on ne le dira jamais assez, avant d’aimer quelqu’un d’autre, il faut d’abord s’aimer soi-même. Car si, à l’intérieur de soi, on se sent comme une merde, il peut être très difficile pour quelqu’un d’autre d’arriver à nous convaincre qu’il nous aime. Et ça se peut qu’à nos yeux, ça ne soit jamais assez… Et ça, ben c’est comme un cercle infernal qui n’aboutit jamais. L’insatiable besoin d’être aimé : le mal du siècle!

Les versions de Cupidon divergent autant que les types de relations possibles dans notre monde. Mais ce petit homme qui répand l’amour à grand coup de flèches tapisse les vitrines des boutiques et fait vendre beaucoup. C’est ce côté mercantile de la fête de l’amour qui me dérange le plus. Car l’amour, ça ne s’achète pas, peu importe la valeur du cadeau ou la grosseur de la boîte…

Faites appel à votre imagination pour surprendre votre tendre moitié, que ce soit par un poème de votre cru, par un montage vidéo ou photos de vos meilleurs moments, une liste de musique qu’elle aime,  un copieux repas concocté de vos propres mains, un jeu coquin ou un message… Peu importe, mais de grâce, laissez tomber les fleurs et le chocolat s’ils ne sont que des choix faciles pour vous sauver la face. J’en ai vu faire des chasses au trésor à travers la ville, d’autres aller patiner dans le Vieux-Port de Montréal avec dans le dos la photo de l’être aimé épinglée au manteau, j’ai vu des pique-niques dans la neige sur le Mont-Royal, des balades en calèche ou en traineaux à chiens et même en montgolfière!

Croyez-moi, sortir de l’ordinaire et du commun vous vaudra des souvenirs merveilleux, pour l’un comme pour l’autre.

Et si vous êtes seul, ne déprimez pas! Gâtez-vous, au restaurant ou à la maison, avec des amis. Car la Saint-Valentin c’est aussi la fête de l’amitié! Vous pouvez aussi participer à une activité de groupe. Qu’il soit sportif ou créatif, ce passe-temps vous fera assurément plus de bien que de rester enfermer à regarder tristement des films d’amour dans votre salon.

Et rappelez-vous que s’il y a des moments où l’on préfèrerait être en couple, il y a aussi, en couple, des moments où l’on voudrait bien être célibataire. Des situations parfaites, ça n’existe pas. L’important, quel que soit le statut, c’est de s’approcher le plus près possible du bonheur.

 

Photo : Unsplash | Hello Goodbye

Que faire de tout ce temps?

William Iven

Dans la vie, tout est une question d’attitude. On peut décider d’aborder les choses nonchalamment ou plutôt férocement. On peut choisir de donner le meilleur de nous-même ou le strict minimum. Et selon les situations et les événements, notre approche change et d’adapte au contexte. Certains ont, à la base, plus d’intensité que d’autres et de ce fait, leur échelle d’implication est différente.

Peu importe comment on choisit de regarder la vie, je crois que ce qui est le plus important réside dans notre conscience, dans l’acceptation de notre façon d’être. Choisir de se mettre la tête dans le sable ou de foncer sans penser une minute nous amène parfois déceptions et conséquences négatives. Et on ne peut que s’en vouloir de ne pas avoir pris le temps de regarder le tout dans son ensemble avant de s’investir.

Nous n’avons que 24 heures dans une journée et sur celle-ci on en dort en moyenne 8. Il en reste donc 16 pour vivre notre vie. C’est beaucoup et si peu à la fois. Qu’ai-je envie de faire de ces heures? Comment ai-je envie de les dépenser? On ne cesse de nous répéter que le temps c’est de l’argent… Donc à mes yeux, déterminer ce que l’on fera de notre temps revient à l’investir, selon une stratégie. Si on agit comme la cigale et qu’on ne fait que regarder le temps passer, sans jamais se demander de quoi demain sera fait, ne risque-ton pas de se retrouver le bec à l’eau un jour ou l’autre? Et à vouloir trop tout prévoir, passe-t-on à côté d’une certaine liberté?

Chacun a sa personnalité et donc chacun a son point d’équilibre qui lui convient. Il serait faux de croire qu’une seule formule pourrait s’appliquer à tous et assurer un niveau de bonheur élevé à l’ensemble de la population. Qu’on soit plus bohème ou plus conservateur, plus énergique ou plus discret, s’écouter et trouver ce qui favorise notre paix intérieure et notre stabilité permet de diriger nos actions, de choisir  nos activités, notre emploi, nos fréquentations… Quand on arrive à se reconnaître et à être bien dans notre vie, les épreuves qui nous arrivent deviennent des montagnes moins pénibles à surmonter.

Je pense à une amie donc le mari a un cancer à un stade très avancé. Je tairai son nom  et sa profession par respect et discrétion mais souvent mon esprit ne peut s’empêcher d’imaginer la situation. Et ce qui me console tient du fait que je sais pertinemment qu’elle a la force et la détermination de faire face à la situation. Elle a trouvé son équilibre, ce qui la nourrit pleinement et lui donne l’énergie et le courage de passer par-dessus les contraintes qu’impose cette maladie.

Je suis remplie d’empathie pour cette femme qui demeure ancrée et zen malgré la tornade qui fait rage autour d’elle. C’est un exemple de résilience, de volonté et de richesse à mes yeux et j’espère de tout cœur que la vie sera bonne avec elle et son conjoint. On prend tellement pour acquis ce qu’on a et pourtant on devrait, chaque jour, remercier la vie de nous apporter autant de joie et de plaisir.

Je vous souhaite de savourer chaque minute et de vous rappeler ces moments enrichissants quand un petit nuage se pointe à l’horizon. Réalisez vos rêves et ne remettez pas à demain ce que vous pouvez faire aujourd’hui. Car on ne sait jamais ce que demain nous réserve.

 

Photo : Unsplash | William Iven

La motivation a bien meilleur goût

Carli Jean

En défilant les publications Facebook sur mon fil d’actualités ce matin, mon œil a été accroché par une image, partagée par ma voisine Louise qui contenait une citation de Pablo Picasso : Chaque enfant est un artiste. Le problème, c’est de rester un artiste lorsqu’on grandit. Et je me suis regardée, assise à mon ordinateur, à faire des analyses, répondre à des courriels… à faire ma job quoi!

Et j’ai réalisé qu’il y a très peu de créatif dans mon travail et que ça me manque. La rédaction est une forme de création pour moi et c’est ce qui me fait du bien. Ce blogue est né justement d’un désir d’expression. Parfois, j’ai envie de partager des découvertes musicales ou littéraires et d’autres fois ce sont des partages plus émotifs, des réactions à des situations de vie ou des nouvelles d’actualités.

Écrire est un exutoire très puissant et assure un équilibre dans ma vie. Pour certains, c’est le sport qui libère l’esprit, pour d’autres ce sont les activités culturelles. J’ai réalisé dernièrement que je suis très versatile dans ma façon de me changer les idées et que selon mon humeur, le contexte et une multitude de facteurs, j’opte pour différents moyens pour garder mon esprit sain.

Actuellement, je suis sur un mandat passionnant mais exigeant et si je n’avais pas l’écriture et le yoga, je serais probablement au bord de la folie (j’exagère à peine, mes collègues peuvent en témoigner). Mais j’ai aussi pris conscience que je suis comme ça, que ça fait partie de moi, ce désir de me dépasser professionnellement, d’aller au-delà des attentes, de livrer la marchandise et d’être fière du travail accompli tout en aidant mes compatriotes à briller et à donner le meilleur d’eux-mêmes. C’est très satisfaisant de savoir que les gens sont inspirés et sont engagés et c’est une roue qui tourne et qui influence l’entourage.

Ce n’est pas nécessairement donné à tous d’avoir ce que j’appelle de la « drive » et de pouvoir stimuler les troupes et ça fait partie des caractéristiques que j’ai appris à apprécier de ma personne. Le syndrome de l’imposteur ou le manque de confiance a parfois diminué mon implication et aujourd’hui, avec l’expérience, je suis pleinement en mesure de profiter de ces acquis et d’en faire bon usage.

Pendant un temps, j’étais un peu usée et je remettais en question mon désir de poursuivre dans le milieu numérique. Aujourd’hui, en tant que consultante, j’ai entièrement retrouvée ma flamme et ma passion pour ce domaine qui évolue à une vitesse folle et surtout qui fait partie de la vie de la majorité des gens. Produire des sites ou des outils en ligne qui aideront des gens à trouver des solutions ou qui les divertiront et leur donneront envie d’en découvrir plus sur un sujet, développer des outils de travail performant pour des équipes, améliorer la performance des commandes en ligne… Tous ces exemples me permettent d’être heureuse dans ce que je fais.

Et être heureux, c’est le plus beau salaire du monde…

 

Photo : Unsplash | Carli Jean

Accepter ce qui est…

Matthew Wiebe

On a beau être à l’aise financièrement, ne pas dépendre de qui que ce soit, avoir une maison, une voiture, une vie paisible vue de l’extérieur… Personne ne sait ce qui se cache derrière les apparences, derrière la carapace lustrée et immaculée que l’on projette. J’ai souvent dit qu’il vaut mieux vivre sa vie pleinement à tous les jours plutôt que d’accumuler pour ses vieux jours et ne plus avoir la force d’en profiter. Mais je me demande à quel point on peut vivre à 100 milles à l’heure sans que ceci ait un impact un jour ou l’autre.

Il y a de ces maux que l’on dit du siècle mais qui font des ravages depuis la nuit des temps. À mes yeux, le plus grand destructeur de la santé humaine est le stress. Chez l’animal, le stress permet la survie, la réaction soudaine qui en une seconde assure à la bête une porte de sortie. Pour l’humain, un stress vécu sur une longue période agit comme un accélérateur sur un feu : il détruit sans arrêt et sans donner le temps de comprendre ce qui se passe. Les effets, sournois et vicieux, peuvent s’accumuler pendant des années avant de sortir au grand jour, souvent lorsqu’il est trop tard.

L’an dernier, à pareille date, on m’hospitalisait pour ce que je croyais être simplement un virus attrapé dans le sud… 5 jours plus tard, la réalité me frappait de plein fouet : maladie de Crohn. Une maladie chronique inflammatoire qui est toujours mystérieuse aux yeux de la science et de ceux qui en souffre.

Est-ce le tabac qui a fait partie de ma vie pendant quelques années au début de l’âge adulte? Ou cette relation toxique qui m’a grugé les viscères pendant plusieurs mois et qui m’a privé de mon énergie? Ou est-ce plus général comme mon anxiété sur laquelle j’ai travaillé pendant la dernière décennie?

Je ne le saurai jamais et c’est extrêmement frustrant… Un peu comme celui qui se retrouve avec un cancer du poumon sans jamais avoir fumé. Je sais très bien que mon cas est loin d’être du même degré mais l’incompréhension est similaire. Ma seule consolation est que ce n’est pas mortel dans mon cas comparativement aux cancers qui détruisent des vies sur leur passage.

L’idée même de prendre des pilules pour le reste de ma vie me répugne et j’ai consciemment choisi de refuser la médication. Je sais toutefois que je vis avec une épée au-dessus de la tête et qu’une crise peut se pointer à tout moment…

La santé fait partie des choses que l’on prend pour acquis et qui peut nous être volé sans crier gare. On a cette pensée magique que le malheur n’arrive qu’aux autres… Mais parfois la vie nous ramène à l’ordre, nous envoie des messages clairs. Et quand cela arrive, on peut vivre dans le déni ou refuser de se soumettre. Mais une chose est certaine : il n’y a rien qui arrive pour rien. Dans toutes épreuves, il y a un apprentissage. Ce qui survient est une façon de nous faire comprendre ce que nous devons saisir.

J’ose croire qu’à travers tout cela, je sortirai grandie car en ce moment même, je me sens complètement déboussolée. Je partirais à l’autre bout du monde pour fuir ce sentiment de perte de contrôle et d’impuissance. J’imagine que cela fait partie du chemin que je dois parcourir… Accepter ce qui est, comme le dirait ma prof de yoga… J’essaie ma belle Lise, j’essaie…

 

Photo : Unsplash | Matthew Wiebe