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La gratitude : un gage de bonheur intérieur

Mr. Marco

Gratitude… Un  mot qu’on devrait avoir beaucoup plus souvent à l’esprit. Une marque de reconnaissance envers la vie, les gens et tout ce qui nous entoure. C’est aussi un état d’esprit et une attitude qui amène une paix intérieure et un sentiment de bonheur. Quand on reconnaît ce qui est, quand on ressent de l’intérieur la vie qui nous entoure, nous comble et nous nourrit, notre esprit est empreint de calme.

La gratitude manque à notre société. Ça ne coûte pourtant rien mais beaucoup de gens préfèrent se complaire dans l’arrogance, la violence et l’égoïsme plutôt que d’apprécier de qui est. Toutes ces guerres et ces conflits seraient sans doute moins virulents si au lieu d’être dans un esprit de compétition, la planète visait la communion, l’égalité et le partage. Je me désole de voir tant de gens mourir pour des causes complètement aberrantes. La souffrance est proportionnelle au niveau d’incompréhension de l’autre, malheureusement.

Hier, en arrivant chez-moi, j’avais, sur mon îlot de cuisine, un joli cadeau de la part de ma femme de ménage. J’ai trouvé ce geste vraiment généreux et automatiquement, tous les soucis de la journée sont disparus. Je n’ai pas eu besoin d’un voyage dans le sud, d’un nouveau véhicule ou quoi que ce soit de majeur. En fait, c’est le geste qui compte. Et le fait qu’elle ait pensé à m’offrir un présent me touche beaucoup. Je la connais depuis peu, elle fait un excellent travail et j’apprécie qu’elle prenne soin de ma maison comme si c’était la sienne.

Ça m’a fait réfléchir sur mes valeurs et sur le fait que je ne suis pas toujours alignée avec celles-ci. Je cours beaucoup dans une journée, mes collègues peuvent en témoigner. Je m’investis à fond dans mes mandats car, à mes yeux, livrer un service de qualité est primordial pour que ma réputation reflète ma personnalité. Mon travail occupe une grande place dans ma vie, peut-être trop imposante, mais il me satisfait beaucoup. Par contre, trouver le temps de voir mes amis et ma famille est parfois ardu quand, rendu au samedi matin, je n’ai qu’une envie, c’est de flâner au lit.

Cette année, j’ai décidé d’aller voir ma famille dans mon patelin d’origine afin de m’imprégner de cet esprit festif, jovial et surtout chaleureux. La famille change et évolue mais je sais que j’y suis toujours bien et à ma place et ce sentiment est primordial. On peut fréquenter des milliers de gens dans une année mais la chaleur que procure le cocon familial a une valeur inestimable.

J’ai envie de ces sourires sincères, de ces blagues et taquineries dont ma famille est championne, de savourer ces moments qui viennent toucher directement le cœur et de faire une réserve de bonheur pour les mois d’hiver à venir. J’ai envie de sentir l’air pur du nord et les étoiles dans le ciel sombre.

Et je me dis que j’ai la chance de pouvoir visiter ma famille qui n’est qu’à quelques heures de route alors que tant de gens en ont été séparée ou ont dû la laisser derrière eux, comme ces syriens qui nous rejoignent, mitigés entre la paix que leur procure notre pays et la tristesse de devoir repartir à zéro.

Gratitude…

 

Photo : Unsplash | Mr. Marco

Être seule et heureuse…

lee Scott

À une certaine époque, être en couple, fonder une famille, c’était chose courante et même souhaitable. Sinon, on vous jugeait et catégorisait vigoureusement de vieille fille et ça en était presque fini pour vous. J’exagère à peine… Le seul recours envisageable était d’entrer chez les sœurs…

De nos jours, les moyens de rencontrer, les types de relations et la vie de famille ont tous autant de modèles que d’humains sur terre! Les célibataires ne sont plus (autant) jugés, les familles recomposées font légion, les couples gais adoptent, les maisons bi-générationnelles intègrent les grands-parents dans le ménage et si vous vous ennuyez, en quelques clics vous pouvez être en (possible) charmante compagnie en vous croisant les doigts ou du moins, ne pas être seul. Parce qu’être seul en 2015, avec toutes les possibilités inimaginables qui vous sont offertes, ça peut paraître aux yeux de certains comme un problème.

Hier, je lisais un article sur la solitude, qui nous apporte le silence dont nous avons besoin pour intégrer les informations et apprentissages et comprendre les choses. Et je suis assez d’accord avec ce point de vue. Le tourbillon constant de la vie empêche parfois un recul nécessaire à l’absorption de l’information, à l’assimilation des connaissances, au discernement et à l’accueil de concepts cruciaux de la vie. Si on court toujours, comment peut-on espérer évoluer? Pour avancer, à mes yeux, on doit d’abord prendre le temps de s’arrêter, de se déposer, de faire le tri dans tout ce qui nous a sollicité et faire la part des choses.

Car tout cela, c’est extérieur à nous. Et pour être bien, pour ressentir une certaine paix intérieure, on doit se connaître, s’accepter et se comprendre. Et pour cela, la solitude et le calme sont des alliés de taille. Pour qu’il y ait une harmonie entre nos paroles et nos gestes, entre notre corps et notre esprit, entre notre sourire et ce qui se cache derrière, on doit savoir qui l’on est, connaître nos limites, nos acquis, nos opinions, nos forces et nos faiblesses.

Et dans tout cela, se connaître permet aussi à l’autre de nous connaître. Car, selon moi, si on est toujours dans le tumulte et qu’on ne prend pas le temps d’être qui on est vraiment, la personne qui sera à nos côtés sera faite pour la personne qu’on n’est pas. Par expérience, je peux vous dire qu’il est facile d’être quelqu’un d’autre, d’être accompagné de la mauvaise personne, de se laisser embarquer dans une histoire qui n’est pas la nôtre et qui ne résonne pas en nous comme elle le devrait. Et en ce sens, la solitude est pour moi d’une grande douceur comparativement à une vie en décalage.

Chère solitude, tu es parfois trop là, parfois on te cherche en vain, parfois on te craint, parfois on t’admire, par moment on voudrait que tu nous donne une pause, que tu nous quitte pour de bon… Mais malgré tout, ton utilité est indéniable et tu nous permets de nous apprivoiser et de comprendre que tout part de nous à la base. Ce n’est souvent pas à l’extérieur qu’on peut agir et pour qu’on se sente bien, c’est en dedans qu’on doit bouger. Et pour ça, tu es notre amie, notre partenaire de jeu.

 

Photo : Unsplash | lee Scott

Cher père-noël…

Noël

Mettre le réveille-matin, se doucher, se préparer, déjeuner, se déplacer au travail, performer, retourner à la maison, relaxer, se coucher… Puis recommencer…

C’est le quotidien de bien des gens, parents, couples, célibataires… Peu importe votre statut social, votre routine vous suit bien souvent du lundi au vendredi, comme une ombre.

Le samedi matin on est heureux de pouvoir rester au lit, on paresse un peu mais pas trop car on a tant à faire durant le week-end qui dure seulement 2 jours… Les courses, l’épicerie, le ménage, le lavage, voir les amis, la famille… Le cycle est différent mais la liste de choses à faire est tout aussi prenante que le boulot.

C’est le lot d’une grande partie de la population, le classique métro-boulot-dodo qui se décline en multiples versions. À cela peut s’ajouter des cours, les activités des enfants, le bénévolat… Tous ces petits « plus » qui nous nourrissent mais contribue aussi, parfois, à un certain épuisement. L’être humain est-il réellement compatible avec ce patron, ce canevas de vie?

Certains décident de tout vendre pour aller élever du bétail ou cueillir des fleurs à l’autre bout du monde. D’autres prennent une sabbatique et ne reviennent jamais, ayant croisé sur leur route aléatoire une voie plus stimulante, ayant trouvé un sens à leur vie.

Peu importe ce que l’on fait de notre vie, on devrait à mes yeux sentir qu’on apporte quelque chose au monde, se sentir utile et apprécié de nos pairs. Sinon à quoi bon tout ce manège? Les années passent et on peut vite se sentir engouffrés, pris dans un engrenage lourd, celui du salaire nécessaire aux 2 semaines, du train-train qui draine et des vacances qui peinent à suffire.

Il n’est pas encore 7 h et je suis assise au bureau, à terminer ce billet entamé dans le métro, avant de me plonger dans le sprint avant les fêtes… Les vacances, on paye souvent le prix avant et après. On doit tout planifier avant et rattraper le retard au retour.

Je sais, vous me direz que j’ai choisi cette condition, je suis consultante et j’ai la possibilité de choisir mes clients. En effet et honnêtement je ne me plains pas de ma réalité. Je l’assume. Mais je suis entourée de gens qui courent après leur vie, sont malheureux et ne voient pas le bout de ce parcours infernal.

Bien souvent, ces gens ne se reconnaissent plus, empreints de nostalgie du temps où les responsabilités étaient une notion floue dans leur esprit libre et quelque peu naïf. On dit souvent que les jeunes bénéficient d’une innocence, qu’ils ne sont pas encore teintés des contraintes de la vie d’adulte. Pourquoi ne pourrait-on pas conserver une part de cette magie?

J’ose croire en l’humain et en sa capacité de se trouver. On a tous des talents, des facultés et des compétences qu’on peut mettre à profit d’une cause ou du bien commun. Dans mon monde de rêve, le sourire aux lèvres, chacun aurait sa place et y serait très heureux, en phase avec ses désirs et ambitions.

C’est mon souhait demandé au père-noël…

 

Chacun apprend à son rythme…

Tim Swaan

On est tous différents et à force de se côtoyer, on réalise que c’est vraiment très bien ainsi. Imaginez si tout le monde pensait pareil et agissait dans le même sens… Comment aurait-on évolué? Comment en serait-on arrivé à des révolutions, des changements majeurs et un quelconque  progrès? Quand je regarde les gens aller avec du recul, je souris car souvent personne ne réalise qu’il ou elle fait peut-être partie d’un mouvement précurseur.

Se questionner est extrêmement sain et enrichissant et je me dis souvent que quiconque ne se remet pas un peu en question doit être en quelque sorte un peu triste. Bouger, évoluer, grandir, ne serait-ce qu’au contact des autres et sans grands efforts, ça fait du bien. Il y a de ceux qui osent et qui foncent, qui vont changer les choses avec leurs grandes idées ou leurs idées de grandeur. Il y a aussi ceux qui, au quotidien, font une différence dans la vie des autres. Et aussi, certaines personnes qui, de par leur parcours inspirant, vont influencer positivement, sans envergure ni campagnes de marketing. Simplement en étant qui ils sont.

Chacun à sa manière peut façonner le monde qui l’entoure. En prenant position, en ouvrant son esprit ou son cœur à quelqu’un… Ce qu’il y a de beau dans ce bas monde, ce sont les possibilités et ce que l’on en fait. On entend souvent des gens dire qu’ils ont hésité longtemps et ont eu une trouille d’enfer avant de sauter dans le vide mais que c’est aussi la meilleure chose qu’ils ont fait. Le plaisir de réaliser qu’on est capable de tout est très euphorisant. Et c’est aussi dans nos erreurs que l’on grandît énormément. Il s’agit là de l’apprentissage le plus révélateur qui soit. On a beau nous dire de ne pas faire ceci ou cela, c’est souvent quand on l’a tenté par nous-mêmes qu’on aura le plus retenu la leçon et acquis le plus de bagage pour la suite.

La métaphore du coffre à outils demeure, malgré sa surutilisation, très pertinente. Au fur et à mesure que l’on avance, on accumule de nouveaux outils et notre expérience devient un levier puissant. Souvenez-vous au début de la vingtaine à quel point vous n’aviez pas de repères! C’est quand on réalise qu’on a acquis tout cet attirail en cours de route qu’on comprend à quel point c’est un parcours nécessaire.

Chacun apprend à son rythme et le chemin de chacun est unique. Si la vie était comme c’est livre dont vous êtes le héros, nous n’aurions que quelques choix possibles et en fonction de ceux-ci, notre route serait déjà tracée. Je suis plutôt d’avis qu’on est en quelque sorte maître de notre destin même si cette formule est elle aussi utilisée à outrance… Ce que j’y vois, c’est l’aspect positif de la chose que peu importe ce qu’il vous est arrivé dans la vie, il est toujours possible de prendre une nouvelle tangente et d’aborder le tout d’un nouvel angle. Peut-être suis-je utopiste mais j’aime croire qu’on peut se surprendre soi-même.

Bientôt déferlera sur nous la vague des résolutions et des promesses que beaucoup d’entre nous ne se tiendrons pas. Pourquoi ne pas plutôt simplement se regarder, comme si nous étions nouveaux dans notre propre vie. Comment se décrirait-on? Et qu’aurions-nous envie de savoir à propos de nous? Parfois, ça aide à voir les choses autrement et à mieux se comprendre.

 

Photo : Unsplash | Tim Swaan

Le mirage de nos vies

Ivan Slade

En ce beau petit week-end tout doux de décembre, j’ai pris du temps pour moi, j’ai relaxé, j’ai dormi, j’ai cuisiné, j’ai écouté la voix apaisante de René Homier-Roy à Culture Club, j’ai mangé une bagatelle aux pommes (miam!) et j’ai bouquiné… Des fins de semaine comme celle-là, j’en prendrais plus souvent. Ça fait tellement du bien de pouvoir s’arrêter pour refaire ses énergies et être complètement absorbée par son propre petit bonheur. Égoïste peut-être? Il n’en demeure pas moins qu’une fois de temps en temps, j’ai besoin de ça…

J’ai aussi regardé, dans le confort de mon foyer, le film Le mirage. J’en avais parlé lors de sa sortie en cinéma car l’approche préconisée me plaisait et les féministes aguerries avaient crié haut et fort qu’une certaine scène d’agression était de trop. Vous savez quoi? Moi je pense qu’elle est tout à fait pertinente et calculée. Est-ce que j’ai adoré le film? Non… J’ai trouvé qu’il était prévisible par moment, et qu’il a manqué de profondeur à d’autres mais en général, j’ai trouvé intéressant l’angle masculin sur la foutue tendance à la performance et à la perfection de notre société actuelle.

On parle beaucoup de la souffrance et la dérive vécue par une bonne partie des gens, qui se bourrent de pilules et d’antidépresseurs, comme le rôle de la jolie Julie Perreault qui incarne la femme de Louis Morissette dans ce long métrage. On la sent complètement décalée de sa vie et prise dans un tourbillon de consommation en tout genre qui ne comble jamais le vide intérieur.

Le personnage de Louis Morissette, un homme qui est dans l’excès le plus total, de la consommation de porno, aux milles et uns gadgets et aux cours multiples pour les enfants, qui zieute les popotins féminins à outrance ne semble jamais satisfait de rien. Son ami, joué par Patrice Robitaille, qui en rajoute avec son extracteur à jus qui permet d’avoir le paradis dans un verre de jus d’orange est tout à fait à propos. Cette scène m’a fait beaucoup rire car je la considère comme l’incarnation pure et simple de notre propension à chercher le bonheur dans tellement de choses éphémères au lieu de comprendre que c’est à l’intérieur de nous que l’on doit se concentrer.

Comédie dramatique, c’est un qualificatif que j’ai toujours trouvé un peu étrange mais qui s’applique bien à ce film qui fait sourire mais aussi grincer des dents. La petite vie de banlieue bien rangée avec ses voisins gonflables et ses abus en tout genre est parfaitement calquée ici et fait réaliser que l’équilibre ne tient qu’à un fil. Souvent sur la corde raide, les personnages se révèlent tous un peu superficiels et on sent une détresse dans les bas-fonds de leur vie.

Devrait-on en faire plus dans ce genre pour nous faire prendre conscience de cette vie surfaite qu’on s’impose? Entre les livres de psycho pop, les films de ce genre, les conférences new age et les émissions de télé qui nous bombardent de concepts nouveaux et améliorés pour être plus heureux, je crois qu’on a surtout besoin de moments de calme et de retrait du brouhaha pour se retrouver. Et pas besoin d’aller sur une île déserte pour cela, notre salon est parfois l’endroit idéal pour s’arrêter. Chose certaine, ça fait toujours du bien de se faire mettre en pleine face les incohérences de notre société… Bonne semaine!

 

Photo : Unsplash | Ivan Slade