Après la pluie, le beau temps?

Gabriel Santiago

Petit vendredi tout gris, pluie froide et ambiance morose… Seule consolation : un beau week-end de 3 jours de congé nous attend! Je suis assise dans le métro à lire ma Presse+ sans grande concentration. Mes pensées divaguent un peu. Et en naviguant, la chronique de Rima Elkouri se présente devant moi. Et je soupire… Je lis avec dégoût les citations du club des vieux mononcles « co-présidé » par Réjean Tremblay et Marcel Aubut.

Qu’ils se considèrent comme des victimes de la société et de pauvres incompris me sidère. Alors je vais une fois pour toute exprimer la réalité face à ce type d’attitude. Par le passé les femmes se taisaient, ne confrontaient pas, avaient peur des réactions, de perdre leur poste ou même de ne plus jamais trouver d’emploi. Par le passé, les femmes n’étaient pas encore solides de leur droits récemment reconnus, de leur position d’égalité parce trop longtemps on leur avait martelé qu’elles n’étaient bonnes que pour rester à la maison. Trop longtemps, la société a fermé les yeux sur des attitudes machistes et misogynes. C’est ça la différence.

Non ce n’est pas la société qui est intolérante, ce sont des gens qui sont crétins, tout simplement. Croire qu’on peut, d’un rire gras, sortir des commentaires sexistes à une femme comme si on parlait d’une voiture, c’est ça qui est inacceptable. Un humain, ça mérite le respect. Et non, un décolleté n’est pas une invitation.

Laisser les hommes autour de vous se vanter de tripoter leur employée, c’est endosser cette attitude. Critiquer une femme qui réagit face aux propos déplacés d’un collègue, c’est vraiment n’avoir rien compris à la notion de respect et d’égalité.

Ce qui est le plus aberrant dans tout cela, c’est que quand il s’agit de votre fille, votre nièce ou même votre blonde, là c’est différent. Là vous êtes prêts et prêtes à monter aux barricades pour défendre leur droit et réclamer justice. Et oui il y a aussi des hommes qui subissent du harcèlement. Des patronnes qui dépassent les bornes, ça existe aussi!

Mais ça prend quoi pour que les gens comprennent? C’est le cas classique de « ça n’arrive qu’aux autres », ça ne me concerne pas… Mais oui ça nous concerne tous. La société est composée de NOUS, tous et chacun faisons partie de cette belle mascarade. C’est une danse collective et on a le choix de se marcher sur les pieds ou de s’arrimer, de faire en sorte que notre rythme s’accorde.

À chaque fois que je vois un homme dans le métro se frotter contre une femme ou l’importuner, j’agis. Et je me fais dévisager! Comme si je devais la laisser se débrouiller! Et bien non… j’ai peut-être un sale caractère pour certains mais je ne laisserai jamais personne se faire agresser sous mes yeux. Et j’espère que je verrai de plus en de gens agir. Parce que moi aussi j’ai déjà été celle qui ne disait rien et qui subissait. Et avec les années j’ai compris qu’on ne peut pas laisser faire ça.

Et oui, c’est un vendredi gris et je suis déçue de notre société. Mais ma meilleure arme encore aujourd’hui, c’est ma bonne humeur et mon sourire. Car j’ai toujours espoir… Et comme on dit : après la pluie, le beau temps!

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Photo : Unsplash | Gabriel Santiago