Posts published on "février 2022"

Le dur chemin vers l’acceptation

Jan Baborák

Ce matin, un article de La Presse+ m’a fait un peu sursauter (je mets le lien en référence à la fin de ce billet). En résumé, on y aborde le fait que les gens vivent de l’anxiété face au retour au travail, sur place, car ils s’inquiètent de leur image corporelle. Il est vrai qu’avec la pandémie, nous avons été nombreux à compenser l’angoisse par la nourriture et l’alcool, sans nécessairement garder un équilibre dans nos habitudes. De nombreux répondant au sondage mentionné dans l’article avouent être déçus d’eux-mêmes et craindre les commentaires sur une certaine prise de poids ou des changements corporels.

On le sait, on se focalise bien souvent sur ce qu’on n’aime pas de notre corps quand on se regarde dans le miroir, sans porter attention au reste. La petite ride qui nous agace, le petit pli de peau qui nous exaspère; ce sont les éléments sur lesquels on se juge fortement au lieu de se concentrer sur l’harmonie de notre corps, sur l’étincelle de notre regard ou la chaleur de notre sourire.

En fait, on s’attarde à un polaroid doublé d’une loupe pointant sur des zones de notre corps, alors que dans la vie, on le sait pertinemment, c’est souvent ce que la personne dégage qui importe. Un canon de beauté à l’attitude froide, on l’admire de loin mais on n’en fait pas notre meilleure amie, à qui on se confie… J’y vais avec une image exagérée mais ça illustre le propos.

En réalité, ce qui me chicote dans cette étude et à propos de ce sujet en général, c’est qu’encore une fois, on constate à quel point l’image corporelle devient un frein dans l’émancipation, dans l’atteinte du bonheur. Combien de fois a-t-on entendu une personne dire qu’elle sera plus heureuse avec dix livres en moins? La réponse : trop. Tout simplement.

Car le bonheur ne se pèse pas, n’a pas de poids ou d’allure. Le bonheur, on le sait, c’est dans la tête. Mais l’impact du poids sur ce qui se passe entre nos deux oreilles, les ravages que font les millions d’images partagées sur les réseaux sociaux qui magnifient les gens, c’est terrible. On sait tout ça, on le rationnalise quand ça nous chante mais la nuit, ça nous empêche tout de même de dormir parfois. Et ça crée, le constate-t-on par l’article d’aujourd’hui, une grande anxiété face à un retour « en personne » après deux ans de rencontres à travers un écran où l’on voyait à peine plus bas que les épaules.

Deux années d’enfermement, deux années de confinement, de privation, de compromis et de chamboulements et on va se laisser miner le moral et gruger l’intérieur pour quelques livres en trop? Je trouve ça infiniment triste. On arrive enfin à cette foutue lumière au bout du tunnel, à une sortie en grande, à une libération, à pouvoir se voir en vrai, à regarder les yeux brillants et les sourires autrement que devant un écran… Je trouverais dommage que tout ce qui nous occupe l’esprit c’est ce petit bourrelet qui nous tracasse.

En toute transparence, dans les derniers mois, j’ai repris de bonnes habitudes de vie qui m’avaient temporairement quittées, pour une autre raison que la pandémie. Je fais aussi le défi 28 jours sans alcool… Mais tout cela m’apporte un bien-être qui, même si la balance me montre un changement, n’a rien avoir avec le poids. C’est ce qui se passe dans ma tête qui m’amène à garder ces saines habitudes. La qualité de mon sommeil, l’état de mon esprit au réveil, la vivacité de mon cerveau, l’impression d’être sortie d’un brouillard… et j’en passe!

J’ai bon espoir qu’avec les effets positifs de revoir les nôtres, on balayera rapidement du revers de la main nos préoccupations futiles de gestion de poids et qu’on se concentrera sur le bonheur x 1000 que nous procurent les vraies rencontres, les fous rires, les sensations que l’on ressent quand on est au contact des autres. Car c’est ça qui nous a le plus manqué et j’ai l’impression que c’est ça qu’on a compensé pendant cette pandémie. Le manque de contact physique et de sensation d’enchantement qu’amènent les rencontres humaines.

Alors que vous décidiez de commencer à pratiquer un sport, à changer votre alimentation ou autre changement de routine, ça importe peu. C’est la raison pour laquelle vous le faites qui compte. Si c’est pour votre bien-être mental, allez-y mais allez-y doucement, dans la bienveillance et en pleine conscience. Pas en sauvage avec l’espoir qu’en un mois, votre taille de guêpe apparaîtra magiquement. Car ça, c’est malsain et ça fera juste vous déprimer… Car ça ne perdure jamais.

Et surtout, sachez que les gens ont tellement hâte de vous voir que votre poids ne changera rien au plaisir qu’ils auront de vous serrer dans leurs bras. Après ce qu’on vient de vivre, est-ce qu’on peut juste se donner le temps de s’apprécier, comme on est? Il me semble que c’est la moindre des choses…

Lien vers l’article ici

Photo : Unsplash \ Jan Baborák

Toujours en vie

Sixteen Miles Out

Dernièrement, on m’a beaucoup parlé de mon blogue et surtout du fait que je n’écrivais plus. Bien qu’il y ait un aspect flatteur au fait qu’on me dise que mes écrits manquent à certaines personnes, que j’ai aidé des humains à réfléchir, à avancer, à se remettre en question ou simplement que j’ai été un divertissement, il n’en demeure pas moins que j’avais moins envie d’écrire. La pandémie a pesé lourd dans la balance, car à mes yeux, il s’est dit et écrit beaucoup (trop) de choses pour que ma parole ajoute quoi que ce soit au discours ambiant.

Depuis deux ans, nous vivons un traumatisme collectif qui a impacté de façon majeure nos vies, notre quotidien, notre routine. Personnellement, j’ai eu besoin de me déposer dans les derniers mois, de prendre du recul, de regarder ma vie et ses composantes afin de déterminer ce qui allait devenir mon nouveau quotidien. Car, c’est mon humble opinion, mais je ne crois sincèrement pas qu’on va « revenir à la vie d’avant » comme certains le prétendent.

Et honnêtement, je n’y tiens pas tant que cela. Tout d’abord, parce que je suis une personne qui ne regarde pas derrière, qui n’est pas nostalgique et qui ne vit pas dans le regret. Pour moi, ce qui compte, c’est ce qu’il y a ici et maintenant et ce que je peux faire pour améliorer le futur. Ce qui est passé est passé, je ne peux rien y changer. Mais je sais que le métro-boulot-dodo, la course folle d’avant, je n’en veux plus. J’étais déjà une fervente adepte du télétravail et je suis très heureuse d’avoir maintenant des milliers d’acolytes dans mon camp 😉
Outre les transformations subites à cause de la pandémie, j’ai vécu toute sorte de bouleversements sur le plan personnel qui m’ont amenée à me pencher sur ma façon d’aborder les gens et la vie. Je n’entrerai pas dans les détails intimes mais j’ai vécu une des plus grandes épreuves de ma vie. Je ne m’apitoie pas sur mon sort, au contraire. Je reconnais dans cette histoire mes erreurs et mes errances et, petite pointe d’ésotérisme ici, je sais que c’est arrivé pour une bonne raison : pour me faire avancer.

J’aurais peut-être pris un ou deux degrés de drame de moins mais c’est la vie. Et aujourd’hui, je sais que je demeure une personne privilégiée qui a sa maison, qui travaille et qui mange à sa faim alors jamais je ne vais me plaindre. Je tente simplement de rassurer ceux qui se sont inquiétés de mon silence radio. I’m alive! 🙂

Est-ce que je vais reprendre l’écriture de manière assidue? Je ne le sais pas. Je suis très transparente sur cet aspect car je ne veux pas créer d’attentes, encore moins des frustrations. Ça m’a toutefois touchée de savoir que des gens à qui je parle rarement ou même jamais auraient aimé avoir ma petite touche personnelle dans leur quotidien, parfois sombre.

Alors je voulais prendre quelques minutes ce matin pour vous dire que je vais bien et que oui, je réfléchis à la reprise d’une façon quelconque de mon blogue, sous une forme ou une autre. Je me donne le temps et le droit de trouver une formule qui me conviendra, qui sera assurément moins fréquente qu’avant.

Donc si vous avez des suggestions, des commentaires ou des sujets que vous voulez que j’aborde, il me fera plaisir de vous lire.

D’ici là, je vous souhaite du bonheur, de la santé (!) et surtout, du détachement… Parce que ça fait un bien fou!

Photo : Unsplash / Sixteen Miles Out