Posts published on "mai 2016"

Mettre un pied devant l’autre…

joel herzog

On dit souvent que ça prend toute sorte de monde pour faire un monde. Et quand on regarde autour de nous, que ce soit au travail ou dans le métro, on ne peut qu’être d’accord avec ce proverbe. Des types de personnalités aux styles vestimentaires, le spectre de la diversité s’expose et explose devant nos yeux. Il y a de tout pour tous les goûts!

Et je crois que c’est ce qui fait la beauté du monde. Cette variété, cette bigarrure nous permet de découvrir et de grandir, au contact des autres et de s’ouvrir à des univers jusque-là inconnu. Pour certain, ça peut parfois être source de stress ou d’anxiété mais je crois qu’il est très sain de se confronter aux autres visions du monde pour faire évoluer sa propre ligne de pensée. Après tout, si on était tous semblables ou si on restait terré dans notre coin sans aller vers l’autre, comment pourrait-on croître?

Dans certaines situations, on se rend compte que tous ne sont pas égaux dans la gestion du stress ou de la pression. En fait, chacun réagit à sa façon quand la tension monte et je présume que c’est correct ainsi. Il faut parfois bien respirer et prendre le temps de se poser avant de poursuivre. L’effervescence peut être source de motivation pour certains et d’angoisse pour d’autres. Mais c’est le tout qui est beau à voir. La complémentarité, le choc des mentalités, la complicité, l’apport de chacun au bien commun d’un projet ou d’une société.

Sans la confrontation des idéaux, on serait encore bien loin de certaines évolutions que nous avons vécus. Quand je pense aux améliorations concernant l’environnement et à la consommation, je me dis qu’on est vraiment chanceux d’avoir eu des gens qui avaient le courage de débattre et de défendre leurs idées et idéaux. Le recyclage, le compostage, la voiture électrique, les aliments bios… Tout ça ne ferait pas partie de notre quotidien s’il n’y avait pas eu des fervents croyants dans un monde meilleur!

Malheureusement, aujourd’hui on a parfois tendance à se préoccuper plus de notre image que de notre empreinte écologique. Mais en prenant un pas de recul et en analysant notre mode de vie, on se rend souvent compte que certains gestes ou certaines habitudes sont nocifs à notre environnement et à la nature qui nous est si chère.

Pourquoi ne pas profiter de la saison estivale tant attendue et désirée pour se questionner sur notre façon de vivre au quotidien? Et si, au lieu de passer une grande partie de notre vie à travailler pour des choses matérielles, on se concentrait sur nos relations, notre bien-être et notre qualité de vie intérieure?

On passe tellement de temps à embellir l’extérieur, ce serait dommage que notre intérieur n’en profite pas. Prendre le temps de respirer profondément, de sentir notre corps, de cuisiner de bons plats maison qui nous comblent et sont bons pour notre corps. N’est-ce pas un bon départ, un bon élan vers le mieux-être qu’on prêche sans trouver la voie pour y parvenir? C’est en mettant un pied devant l’autre qu’on va avancer, tout simplement…

 

Photo : Unsplash | joel herzog

Au-delà du formulaire…

davide ragusa

Il y a, dans le processus de découverte des gens, une sphère exaltante. L’attrait de la nouveauté, de démystifier l’inconnu et de tenter de voir si affinités il y a. Parfois, au bout de seulement quelques phrases, on sait qu’il n’y a rien à tirer, que ni complicité ni attirance il y a. À d’autres moments, quelque chose se dessine, une possibilité se pointe. Dans notre esprit, les neurones s’agitent et  on se met à croire que ça peut arriver.

La plupart des gens de mon entourage qui sont en couple depuis longtemps me disent qu’ils ne savent pas comment ils feraient si, demain matin, ils se retrouvaient célibataires. Devoir rencontrer, trouver une personne avec qui on a envie d’être, c’est une mission ardue et exigeante. On doit être disponible, d’horaire et d’esprit, savoir déceler les magouilleurs, se décrire de façon précise et charmante, aller au-delà des idées préconçues que notre expérience de vie a imprégnée dans notre tête.

Que ce soit l’âge, la culture, la ville ou le métier, certains critères nous paraissent, à la base, comme un défi insurmontable ou une incompatibilité évidente. Mais il faut temporairement mettre tout cela de côté pour éviter de se priver de belles rencontres. Certaines finiront par un flop total, une rigolade dans un souper au mieux ou une déception grave. Des fois, c’est l’amitié qui l’emporte et on se dit qu’on a gagné au change.

Malheureusement, on ne repère pas toujours l’imposteur dès le départ et on peut perdre de l’énergie précieuse en croyant qu’une histoire en vaut la peine. Et pourtant, notre cœur sait que quelque chose cloche mais ne veut pas l’entendre. Le désir peut parfois être plus fort que les signes. Et c’est d’autant plus difficile aujourd’hui car tout se passe souvent, d’abord, dans le virtuel. La vie peut être montée de toute pièce pour nous séduire et aucun moyen, ou presque, de vérifier les faits.

On n’est plus à l’époque où tout le monde se connaissait et où, le grand frère de l’un pouvait nous renseigner sur le prospect. L’aspect incognito de tout un chacun rend la tâche ardue et plus risquée. Et plus on vieillit, moins on a envie de perdre de l’énergie et on devient vite lasse des tromperies. On acquière une certaine autonomie et une stabilité émotionnelle en vieillissant qui font en sorte qu’un partenaire devient réellement la cerise sur le sunday de notre vie. Il n’est pas question d’avoir besoin de quelqu’un mais d’avoir envie de partager de bons moments, des activités, des découvertes, des sentiments et de sentir qu’une personne nous accepte comme on est. Quand on est jeune, on veut être aimé, parfois à tout prix. Mais quand on prend en maturité, la perception de l’amour change et on doit adapter nos façons de faire pour que nos critères de recherche reflètent notre personnalité.

Critères de recherche… N’est-ce pas un peu triste de parler de rencontre et d’y accoler des principes venu tout droit du commerce électronique? On ne peut pas chercher un partenaire de vie comme on cherche un vélo, une paire de chaussures ou une bouteille de vin…

Je dois être une éternelle romantique ou une âme sensible mais j’ose croire qu’il est possible que des esprits se rencontrent et se connectent au-delà des champs d’un formulaire de recherche…

 

Photo : Unsplash | Davide Ragusa

La musique adoucit les mœurs

Andrei Bocan

Enfin vendredi… Une grosse semaine qui se termine, une belle soirée en perspective, un week-end surement mélangé de repos et de travail… Et mon lilas qui est en fleur agrémentera le tout de son odeur enivrante. C’est sans doute un des parfums floraux que je préfère, avec le muguet et le jasmin. Ces odeurs qui rappellent la nature et la beauté qu’elle nous offre. Dans un autre registre, la terre mouillée me donne aussi cette impression de pureté, d’élément pure.

J’ai parlé récemment des odeurs et de leur effet, directement lié à nos souvenirs et notre passé. C’est un peu comme la musique, quand certaines chansons nous ramènent des années en arrière dès les premières notes. Certaines sont tristes et liées à des moments douloureux alors que d’autres nous inspirent la joie et le bonheur. Mais que ce soit une peine d’amour, un deuil ou un voyage, je trouve toujours cela agréable d’être touchée par une pièce musicale. Ça me permet de se connecter directement avec mes émotions.

On a tous nos repères et nos goûts. Je n’ose pas imaginer ce que ce serait que de perdre le goût ou l’ouïe. Ce doit être vraiment terrible d’avoir eu ces sens et d’en être privé du jour au lendemain ou graduellement. Ne plus pouvoir écouter sa musique préférer, sentir les fleurs, les parfums, les saveurs de la nourriture…

La pièce musicale qui me chavire le plus, c’est La bohème, d’Aznavour. D’abord parce que je l’ai entendu à répétition dans mon enfance et que j’adore le piano. Mais depuis 2012, j’ai eu peine à l’écouter car elle faisait partie des choix à l’église lors des funérailles de mon père. J’ai pleuré ma vie sur cette chanson, mon cœur a explosé en mille morceaux car c’était mon dernier au revoir à mon ami, mon inspiration et mon compagnon de voyage.

D’autres morceaux me calment systématiquement comme Stand By Me. Un classique indémodable interprété de maintes façons mais qui inévitablement atteint le cœur. Je pourrais aussi parler de la compagnie créole qui me fait toujours sourire par la légèreté et la gaieté qui s’en dégage.

La musique nous accompagne, nous soutient, nous détend, nous « crinque » et nous divertit. Pas que je n’aime pas le silence mais disons que j’aime bien avoir une ambiance sonore dans tout ce que je fais. Rare sont les moments chez-moi où il n’y a pas au moins la radio en trame de fond. Ça me permet aussi de découvrir, d’élargir mes horizons et de prendre quelques pauses quand je travaille pour écouter une chanson en particulier.

L’été, en voiture, j’adore installer une atmosphère accordée à mon état d’esprit. Comme si ça complétait le tableau et ajoutait une touche de couleur. Je ne sais pas pour vous mais il me semble que tout est moins grave quand une bonne chanson remplit mes oreilles. Il y a d’ailleurs un proverbe qui dit : La musique adoucit les mœurs. Et c’est tout à fait vrai!

On ne sauve pas des vies…

Paul Gilmore

Il y avait longtemps que je n’avais pas eu à souper au bureau pour une fin de projet intense. Et je confirme un sentiment préalablement ressenti : du St-Hubert, ce n’est pas génial en livraison! C’est mou et semi-froid… Et quand on a déjeuné et dîné aussi devant son écran, disons que ça ajoute une saveur aigre au souper « dégusté » au bureau.

Certains diront : au moins, tu as du travail! Il y en a qui ne travaillent pas, certes, mais je crois que chacun a son histoire et son contexte. Et je suis dans un domaine qui, malheureusement, parfois, exige des heures supplémentaires en quantité non négligeable. Éreintante, ces situations que je tente d’éviter à tout prix me laisse toujours perplexe sur la pertinence de se donner autant pour du virtuel.

Je répète souvent aux gens autour de moi qui stresse pour un projet qu’on ne sauve pas des vies. Et je le pense sincèrement… Je ne fais ni de chirurgies cardiaques, ni de recherche sur le cancer, ni de forage pour de l’eau potable dans un pays sous-développé. Je travaille sur des projets web, intangibles et souvent éphémères, qui disparaissent plus vite que les rides apparaissent sur mon visage.

J’aime malgré tout cette effervescence, quoi qu’à 20 h hier soir, elle me grisait un peu.

On a tous notre histoire, notre parcours, notre route et nos ambitions. J’ai plutôt tendance à me laisser porter par le vent, à m’ouvrir aux opportunités qu’à faire un plan quinquennal. Sans être la cigale de la fable, je suis loin d’être la fourmi. Ça existe un hybride? Il faut croire car je ne corresponds à aucun des deux pôles.

Je mets de l’argent dans mes réer mais je me gâte, en vêtements comme en bon vins et bons restos. J’ai une maison, des sous de côté… Mon rythme de vie ne ressemble pas vraiment à celui des gens qui m’entourent. Parfois, je me demande si je suis hors champs mais après coup, je me dis que c’est le mien ce rythme et que rien ne m’oblige à entrer dans un moule, de correspondre aux standards. De toute façon, je n’y arrive pas alors…

Mais c’est toujours étrange de se sentir différente, d’avoir l’impression de marcher dans un chemin cahoteux alors que certains choisissent la route pavée. Nos choix reflètent notre personnalité je présume et la mienne doit avoir besoin de défis et de nouveautés car je m’en impose sans même m’en rendre compte par moment.

Je fais confiance à la vie et jusqu’à maintenant, elle me le rend bien. Ce que je suis, ce qui m’est arrivé et ce qui surviendra dans ma vie, tout ça m’apparaît correct. Où serais-je demain? Je ne le sais pas et ça ne m’effraie pas. Cette part d’inconnu est stimulante et salvatrice car elle ne m’enferme pas dans de l’acquis ou de l’habitude.

Paulo Coelho disait : Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, essayez la routine… Elle est mortelle.

Et je suis bien d’accord.

 

Photo : Unsplash | Paul Gilmore

S’ouvrir aux autres, sans jugement…

Krista Mangulsone

Malgré une nuit plus ou moins reposante, des petits bobos qui m’emmerdent et un projet en livraison finale, je tente de rester positive et souriante. Et ce matin, en arrivant au bureau, un homme m’a gentiment ouvert la porte de l’immeuble, de façon galante et attentionnée. Un inconnu qui avait simplement envie de faire plaisir. Et des gestes comme ça, ça me fait immanquablement sourire. J’apprécie la gentillesse spontanée, denrée rare de nos jours.

J’ai la triste impression que les gens sont de plus en plus égoïstes, dans leur petite bulle, concentré sur leur petite vie, réelle ou virtuelle. Comme si les gens autour n’existaient pas, comme si on n’avait pas à se préoccuper de nos concitoyens, de nos voisins, de nos collègues. Les gens demeurent surpris quand on leur sourit dans la rue, quand on demande à la caissière si elle va bien… C’est navrant de voir à quel point on peut devenir des petites bêtes asociales par influence.

J’ai aussi tendance à croire que c’est en grande métropole que les gens sont plus « sauvages »… Quand on sort de Montréal, qu’on va à Baie-Saint-Paul ou ailleurs, le rythme est différent, plus modéré, plus enclin à l’échange. J’imagine que c’est d’ailleurs pour ça que j’ai été aussi agréablement surprise de la galanterie dont a fait preuve mon inconnu de ce matin. Et j’ai tout de même quelques exemples de sourires échangés, de regards ou de gestes sympathiques dans les dernières années. Et quand j’y pense, c’est souvent en période estivale… Le soleil nous rend-il plus propice à l’ouverture aux autres?

Chose certaine, la moindre petite action altruiste fait plaisir alors pourquoi s’en priver? On a eu des mouvements de câlins gratuits et autres belles initiatives de chaleur humaine alors pourquoi ne pas faire l’effort de sourire à au moins une personne inconnue par jour? Qu’aurait-on à perdre de l’essayer? Je ne crois pas que le risque soit très élevé… Au pire, on n’a rien en retour? Ne dit-on pas qu’on ne doit pas donner pour recevoir?

Souvent, quand on agit de façon généreuse et désintéressée, on se remplit soit même de joie, comme si de s’ouvrir aux autres nous ouvrait aussi à nous-mêmes. On se sent bien, on est content de nous, on a envie de plus d’amitié. On parle parfois de spirale négative ou positive. S’ouvrir aux autres nous aligne plus vers le positif, vers un effet d’entraînement joyeux et serein. Se refermer, c’est se couper, se pousser soi-même dans la spirale négative…

On n’a pas toujours envie d’aller vers les autres, mais de faire un petit effort peut changer notre état d’esprit et nous apporte du mieux. À soi mais aussi aux autres… Et rendre les autres heureux a un effet de rebond sur nous. Vous comprenez le concept?

Ou, comme on dit en bon québécois : tout est dans tout!

 

Photo : Unsplash | Krista Mangulsone