Posts published on "novembre 2016"

L’humain, au coeur de tout

Alexander Dimitrov

Je ne sais pas pour vous mais moi, quand je lis les nouvelles le matin, j’essaie de ne pas me laisser atteindre personnellement car avec toutes les catastrophes, les abus, les malversations et autres nouvelles négatives, on pourrait vite devenir déprimé. Je trouve qu’il est important de comprendre l’état du monde, de voir ce qui se passe autour de nous, de près ou de loin, de prendre connaissance des enjeux de notre société et de s’intéresser aux débats en cours. Mais il faut aussi garder une certaine distance face à tout cela pour ne pas que ça nous mine le moral.

Je ne crois pas non plus qu’on doive absolument s’investir dans un parti ou dans une cause pour nécessairement se sentir impliqué dans notre société. Je crois, en fait, beaucoup plus à l’action citoyenne qu’aux grosses machines politiques où l’intérêt de certains est plus central que celui des militants et avec le cynisme actuel, j’aurais bien de la difficulté à m’associer à une seule tête d’affiche. Mais tout cela est mon humble opinion et je suis pleinement consciente que ça prend tout de même des gens pour gouverner, et d’autres pour s’opposer et remettre en question les décisions.

Mais au cœur de tout cela, il y a l’humain et c’est selon moi la notion la plus importante de toute l’histoire. Comment peut-on faire en sorte que chaque humain puisse vivre dans la dignité, qu’il puisse se réaliser et subvenir à ses besoins ? Comment chacun peut-il contribuer, avec son potentiel, à l’avancement de sa communauté ?

Quand je vois un député de la CAQ, François Paradis pour ne pas le nommer, abuser littéralement de la pauvreté de 2 citoyennes pour se faire du capital politique sans gêne, ça me met très mal à l’aise et je me questionne sérieusement sur ces élus et leur capacité de réfléchir avec leur cœur. Je ne partagerai pas ici la vidéo car je n’ai même pas envie d’augmenter ses vues mais si vous y tenez, allez sur sa page Facebook, ils ont cru bon de l’épingler « en vedette ».

Je trouve qu’on encourage le cynisme par de tels gestes déplacés et j’aimerais profondément que, peu importe le parti ou les allégeances, les gens qui ont été élus et/ou qui tentent de nous représenter pensent avec leur cœur, mettent leur égo et leurs intérêts personnels de côté et se mettent dans les souliers des réels citoyens qui, tous les matins, se lèvent aux aurores pour gagner leur pain. Si plus de gens altruistes s’impliquaient en politique, il y aurait moins de scandales dans nos journaux…

Bref, loin de moi l’envie de faire un topo politique et comme je le mentionnais en introduction, il est parfois ardu de ne pas se laisser teinter par le tourbillon négatif, mais je pense qu’en tant que citoyen, nous devons réfléchir et se positionner.

Être un citoyen responsable, ce n’est pas seulement voter aux 4 ans, ni signer une pétition en ligne une fois de temps en temps. C’est s’ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure, c’est prendre conscience des enjeux dans notre ville, notre MRC, notre région, notre province et notre pays. C’est de pas s’arrêter à un seul article pour comprendre le fond d’une histoire.

C’est inquiétant de voir que la source d’information de bien des gens est Facebook sachant le nombre de fausses nouvelles qui y circulent. Sachez déceler le faux dans cette masse, vérifiez les sources et contre-validez les propos, ce sont les meilleurs conseils que je peux vous donner.

Mais surtout, intéressons-nous à la vie autour de nous, au-delà des écrans et des fils d’actualités qui polluent nos vies. Car l’humain, lui, est toujours là, bien présent, avec son sourire et ses yeux qui brillent. Et lui, sachez-le, est authentique.

 

Photo : Unsplash | Alexander Dimitrov

Le coeur bien ouvert

Tim Marshall

Aujourd’hui, c’est #MardiJeDonne, la journée internationale du don. Votre Facebook vous l’a surement signalé mais si jamais ce n’est pas le cas, je vous en informe. Car à mes yeux, ce qui fait la force d’une communauté et d’une société, c’est sa capacité de s’entraider, de tendre la main à quiconque en a besoin, de s’allier pour être plus forts, ensemble.

Ensemble, ce mot qui paraît presque utopique en cette ère virtuelle où les gens se voient dans la réalité de moins en moins, préférant les Facetime, les SMS, les Messenger et autres moyens de « communication ». Mais est-ce vraiment de la communication ? Je comprends très bien l’utilité des appels Skype ou Facetime quand un parent est à l’étranger et veut souhaiter bonne nuit à son enfant, ou qu’un couple se voit séparé pendant quelques jours et désire se voir autrement qu’en photo.

Mais dans le quotidien, il me parait difficile d’entretenir des relations solides quand tout passe via un écran, quand on n’a pas le senti, le feeling de la rencontre, de l’énergie qui passe entre les gens, quand on ne peut pas déceler le langage du corps, ce qui transparaît dans un regard, ce qui se cache derrière un petit sourire.

Donner, c’est aussi ça, être soi. Donner un sourire ou un bonjour, c’est déjà s’investir. Combien de fois a-t-on lu dans l’itinéraire qu’une personne qui fait la quête aimerait au moins qu’on la regarde, qu’on la remarque, qu’on cesse de faire comme si elle n’existait pas. Qu’y a-t-il de plus triste que ne pas exister ? Que personne n’ose nous regarder doit être terriblement souffrant et dégradant.

Parfois, on n’a pas les moyens de donner financièrement ou en temps mais on a tous la capacité de donner de la considération aux gens qui nous entoure. Que ce soit la réceptionniste au bureau, celle qui fait le ménage, le préposé à l’accueil, le responsable de la sécurité de notre immeuble ou un pur inconnu que l’on croise dans l’ascenseur. Ne soyons pas timides et sourions, ayons le courage de se regarder, de se saluer. Ça fait du bien autant à nous qu’aux autres, ça égaie une journée, ça change la vibe comme on dit…

Bien entendu, si nous en sommes capables, donner du temps, des denrées (oui, la guignolée des médias s’en vient !) ou des sous pour une cause qui nous tient à cœur, c’est particulièrement gentil et ça aidera assurément des gens dans le besoin. Pourquoi ne pas remplacer quelques cafés à 3$ d’ici Noël par un don de 20$ à l’organisme de notre choix, ou faire le tour de son garde-manger pour donner des cannes de soupes et de légumes ?

Quand on voit les besoins criant de Moisson Montréal qui peine à répondre à la demande, on peut se questionner sur les raisons de cette perpétuelle progression de la pauvreté dans notre coin du monde, nous qui sommes considérés comme une population riche et aisée. Mais derrière cette image de pays florissant se cache pourtant des gens qui vivent dans la rue, qui ne mangent pas à leur faim et qui cumulent les boulots ingrats pour nourrir leur famille, péniblement. Et pour qui, souvent, le sourire n’est pas monnaie courante…

En cette journée internationale du don, soyons généreux, ouvrons notre cœur et rappelons-nous que ça peut arriver à tout le monde de tomber et de ne pas pouvoir se relever seul. Et si vous en avez les capacités, donnez de votre temps, même si c’est seulement une heure par semaine. Ce sera surement une heure de bonheur pour une personne qui en a besoin.

Merci!

 

Photo : Unsplash | Tim Marshall

Vivre dans la paix

averie woodard

Ce matin, après deux mois et demi de pause et de farniente (pas tant), je débute une nouvelle aventure, un nouveau mandat. Je pensais que le lever du corps serait plus pénible mais je crois que tout le repos accumulé m’a clairement démontré ses bénéfices. L’énergie que j’ai emmagasinée grâce à de longues nuits de sommeil jumelée à l’effet revigorant de la course à pied et la détente du yoga m’a permis d’amener ma santé à son plein potentiel.

Depuis le temps que je suis consultante, l’inconnu ne m’effraie plus et je n’ai plus ce vertige devant le vide. C’est plutôt une excitation devant la nouveauté et la découverte qui m’habite. C’est grisant de rencontrer des nouveaux collègues, d’embarquer dans un nouveau projet, de se plonger dans un nouvel univers.

La vie nous apporte toujours son lot de défis et l’année 2016 m’a encore une fois prouvé cet état de fait. Sans rentrer dans les détails, je peux dire que j’ai poussé mes limites à leur maximum dans la première demie de l’année et que je ne me suis pas toujours écoutée comme j’aurais dû le faire. Mais ça aussi, c’est un bel apprentissage et une leçon de vie. Écouter son instinct, c’est primordial pour demeurer soi-même. L’épuisement mène invariablement à un manque de vigilance et les erreurs sont inévitables.

Je ne suis pas quelqu’un qui vit dans le regret ni dans les « j’aurais donc dû… » et quand une situation ne me convient plus, j’agis. C’est d’ailleurs la raison qui m’a fait arrêter pour prendre ces semaines de repos car je sentais que mon corps ne suivait plus et que ma tête débordait d’un surplus d’informations inutiles et drainantes. Avec le recul, je suis très heureuse d’avoir eu la maturité d’agir ainsi, chose que je n’ai pas fait par le passé et qui m’a coûté cher.

C’est probablement un des rares avantages de prendre de l’âge, cette faculté de mesurer le moment de se retirer, la capacité d’écouter sa petite voix intérieure et de suivre son instinct. J’imagine qu’on peut surement nier tout cela malgré les années qui passent mais dans mon cas, c’était carrément impossible, comme un gros panneau lumineux devant moi sur la route.

Je n’aime pas faire des prédictions ni prendre des résolutions préférant toujours m’ouvrir au monde et sentir les opportunités quand elles me frôlent, mais pour 2017, je me souhaite la paix. La paix d’esprit, la paix dans le cœur, la paix dans mon entourage… Poursuivre mes objectifs personnels, garder mon cœur jeune et alerte, ma tête lucide et enjouée… Ça ressemblerait à cela si j’avais à me proposer des vœux pour l’année qui vient.

Mais comme je n’aime ni les dates programmées, les obligations sociétales ou les chemins tracés d’avance, je vais simplement poursuivre ma route, comme je l’ai entreprise et tenter de rester moi-même, avec ma couleur, mon énergie et ma curiosité.

Si vous êtes du type bilan de fin d’année, grand bien vous en fasse mais pourquoi ne pas vous concentrer sur l’état de votre être, sur ce que votre corps vous lance comme messages, sur ce que votre tête vous dicte. On met souvent l’emphase sur l’état de nos finances ou notre carrière mais entre vous et moi, ce qui compte, ce n’est pas le montant dans notre compte de banque qui décidera si nous sommes heureux ou non.

Le bonheur, ça ne se calcule pas, ça ne se mesure pas, ça se sent, ça se vit et ça se partage. Alors je nous souhaite à tous une belle bulle de bonheur pour le futur. Cessons d’être pressés et prenons le temps de vivre, de nous aimer, de nous parler. Prenons le pouls des gens autour de nous, savourons chaque petite parcelle de joie et quand la vie nous fait vivre des difficultés, rappelons-nous ces éclaircies pour reprendre des forces et passer au travers des tourments. On a tous en nous la capacité d’être heureux, il faut parfois juste chercher un peu plus.

 

Photo : Unsplash | averie woodard

L’esprit libre

Annie Spratt

Quand j’ai commencé à courir (sérieusement) il y a de cela plusieurs semaines, je faisais part à mon entraineuse de ma crainte face à l’hiver, face au froid et à ma tolérance. En d’autres termes, j’avais la chienne… Et comme je n’ai jamais réellement aimé cette saison froide, j’avais doublement peur de ma réaction.

Hier, avec une petite neige qui tombait tout doucement, j’ai attaqué ma course, sans trop me poser de questions. Et à ma grande surprise, j’ai adoré ! J’en étais même à me dire que je préfère le froid que la chaleur de l’été qui écrase et épuise rapidement. Je me suis amusée, j’ai respecté mon rythme, et surtout j’ai couru avec le sourire.

De retour chez-moi, fière et gonflée à bloc, j’ai réalisé encore une fois à quel point notre mental peut nous empêcher d’avancer parfois et que si on s’arrête trop à penser, on peut très bien passer à côté de belles expériences. La peur de l’échec ou du jugement est tellement présente aujourd’hui que même seule avec soi-même, ça nous pollue la vie.

Car je me disais : même si c’est difficile, même si ça demande une adaptation avec la neige, la glace, le vent, le froid et le nez qui coule, que peut-il réellement m’arriver ? Je veux dire, à part être plus lente, il n’y aura pas mort d’homme !

La quête de la performance est si profondément ancrée dans nos vies qu’on ne se rend même plus compte que ça nous bloque. Et je parle d’un « on » inclusif ici. Et je parle au « on » car je sais pertinemment que je ne suis pas seule dans cette situation. On a tous des petits moments de craintes où on se dit : qu’est-ce que les gens vont penser ? Ou bien : est-ce que je vais avoir l’air fou ?

C’est terrible de penser qu’on s’en remet souvent à l’image plutôt qu’au sentiment réel que l’on ressent. Je réalise plus que jamais qu’on se prive de belles sensations et d’apprentissages riches de peur de paraître faible ou inadéquat dans le cadre Instagram parfait de la vie. La peur de l’échec est réellement présente et castrante. L’échec est vu comme négatif. Et pourtant, on a une tonne d’exemples de gens qui se sont royalement plantés dans leurs projets et qui aujourd’hui nous disent que c’est l’une des plus belles choses qui leur soit arrivées car ils ont appris de cela plus que dans bien des réussites.

Alors pourquoi est-on encore si porté à croire que si ça ne fonctionne pas comme prévu, on est nul ? Pourquoi a-t-on encore l’impression que seul le succès est louable et que l’excellence est la seule option ? Pourquoi le plaisir n’est-il que rarement un critère dans nos choix ? C’est presque rendu que même faire l’épicerie doit être efficace et chic…

Je ne sais pas si c’est le fait d’avoir pris une pause qui m’amène à nous observer de manière plus critique mais j’ai l’impression que l’on s’use plus rapidement à force de trop vouloir la perfection à tout prix. Au détriment de notre santé, mentale et physique…

J’espère que, malgré mon retour au travail lundi, je saurai garder cet état de détachement face aux exigences de performance et que le plaisir sera un élément de décision plus prioritaire. En fait, moins me poser de question et laisser mon instinct me guider a souvent été ma meilleure stratégie.

Et je vous le souhaite aussi car on se sent plus détendu et moins oppressé quand on s’écoute sincèrement et qu’on cesse de tenter de correspondre au modèle. Être soi et garder son esprit libre, c’est d’ailleurs le plus beau cadeau que l’on peut s’offrir et ce n’est pas nuisible sur notre budget 😉

 

Photo : Unsplash | Annie Spratt

Le miroir de notre tolérance

Chad Madden

Dans la vie, il y a une expression qui dit : ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse. Quand je regarde le ministre de la santé Gaétan Barrette aller avec son show de boucane dans les CHSLD cette semaine, je me demande quel genre de personne il est. Il ne faut pas être trop réveillé pour se rendre compte que tout cela est une immense mascarade ou comme je l’ai lu sur plusieurs sites, des patates en poudre aux yeux. Merci pour le jeu de mot, l’ironie est de mise…

Utiliser comme des otages des gens affaiblis en leur promettant un repas plus savoureux en sachant pertinemment que le budget alloué arrivera à peine à ajouter un peu de sel, c’est mentir carrément dans la face du monde. Comment réagirait cet homme si, dans sa vie personnelle, il se faisait traiter ainsi? Il serait probablement enragé noir…

Quand je regarde comment on traite les lieux qui accueillent les enfants pour leur éducation et les personnes qui ont besoin de soins, dans les CHSLD et les hôpitaux, je me questionne sur nos priorités en tant que société. Car on va se le dire, on chiale un peu quand un scandale éclate mais on est loin de monter aux barricades. Quand on a eu le printemps érable, les gens se sont mobilisés pour assurer une éducation supérieure accessible aux générations futures. Encore faut-il que ces jeunes s’y rendent…

En lisant la chronique de Patrick Lagacé ce matin, j’avais un peu le moral à terre. Les tests d’admission dans les écoles privées et même publiques révèlent un dégoût généralisé et une perception extrêmement négative du réseau public. Les parents se disent que si une école met un concept de sélection, c’est que ça doit être fort comme niveau. Et surtout, les écoles de quartier n’ont pas du tout la cote, ayant la réputation de former des batailleurs et d’être des ruches d’intimidation.

À force de tasser la poussière sous le tapis, on finit par accumuler tellement de problèmes que ça nous éclate au visage, ça nous étouffe. Les magouilles nous coûtent cher, les médecins s’enrichissent au profit des patients, les écoles se dégradent, les soins et services s’amenuisent et pendant ce temps, les ministres pavanent et se tapent dans le dos.

Mais qu’est-ce que ça nous prend pour réagir? Plus de morts? Une génération en manque d’éducation adéquate qui peinera à se placer dans la vie? Une fois qu’on aura besoin de soins nous aussi et qu’on sera dans un centre qui nous servira des patates en poudre, on n’aura probablement plus l’énergie de se battre et de crier notre malaise face à ces conditions.

J’ai un réel inconfort avec l’état de notre société et je n’ai malheureusement pas de solution ce matin… Mais une phrase me trotte dans la tête et c’est sans appui à aucun parti ou aucune allégeance que je le dis mais simplement car c’est la triste réalité de notre société souffrante : Faut qu’on se parle.

La montagne n’est jamais trop grande quand on l’aborde un pas à la fois…

 

Photo : Unsplash | Chad Madden