Posts published on "août 2015"

Le marathon des écoliers

École

En ce lundi matin de rentrée scolaire officielle, je lisais la chronique de François Cardinal dans La Presse+ et j’ai été désolée de la nature humaine. Notre cher chroniqueur relatait des incidents constatés et appuyés par une étude du CAA : les parents ne sont pas du tout prudent aux abords des écoles. Certains manœuvrent de façon dangereuse, d’autres font fi des panneaux et signaux exigeant vigilance et arrêt et plusieurs semblent croire qu’une fois leur propre progéniture en sécurité, le reste importe peu…

Et cela revient à un sujet que j’aborde depuis un certain temps sur mon blogue : l’empressement généralisé et cette impression de courir après notre vie. On se lève de plus en plus tôt, on est multitâche à outrance, on veut pouvoir se tenir en forme, bien manger, voyager le plus possible, avoir des enfants parfaits qui parlent 3 langues et sont bons autant dans le sport qu’en littérature et avoir une retraite bien assurée… Mais tout cela provoque une mise sous tension, une pression permanente sur chacun pour avoir se sacré modèle de bonheur qui vient de je ne sais où, comme si sans cet ensemble de requis, notre vie était ratée. Mais parfois on s’arrête, et on réalise qu’en cherchant à acquérir tout cela, on passe à côté de notre vie, on met tellement d’emphase sur l’avoir qu’on en oublie l’être. Être présent, voir ses enfants grandir, sentir le parfum de nos fleurs, ressentir l’amour de notre entourage…

Et si un matin, au lieu d’à peine arrêter le véhicule pour que bambin arrive à l’école sain et sauf, on prenait le temps de marcher quelques pas avec lui, en se tenant par la main, en profitant du petit matin, en amenant avec nous un caillou que l’on pousse avec nos pieds comme on le faisait si bien quand nous étions nous-mêmes petits? Et si l’on arrivait quelques minutes plus tard au bureau? Et si on prenait le temps de regarder quelques minutes les enfants jouer dans la cour d’école, notre café à la main, en discutant avec les autres parents au lieu de penser à tous les meetings de la journée?

Je sais, je dis tout cela sans même avoir d’enfant… Mais je vois, j’observe et je suis dans le même rythme effréné que vous, parents  occupés, à courir après l’équilibre. J’habite à quelques mètres d’une école primaire et ayant eu la joie de travailler de la maison pendant quelques mois, je m’ennuie de ces petits cris d’enfants, fébriles et excités le matin de retrouver leurs camarades de classe. Et je me souviens d’ailleurs de voir des parents si pressés qu’ils bousculaient le brigadier pour que leur enfant traverse et qu’ils puissent eux quitter en vitesse, pour courir après leur vie… Triste réalité parfois qu’est la nôtre!

Mais j’ai espoir que nous soyons de plus en plus conscients de ce paradigme boiteux qui ne remplit par sa promesse du bonheur. Car depuis le temps, avouons-le, nous aurions dû être vachement heureux si ce modèle était si parfait, non? Alors puisons au fond de nous pour retrouver l’essence de l’harmonie et la solidité pour repousser cette pression du presque-parfait. J’ai confiance que nous y arriverons…

Sur ce, je vous souhaite une très belle semaine, chaude et estivale. Profitez-en bien, savourez chaque moment avec sourire et prenez le temps de respirer, ça replace toujours les idées J

Le rire, ce médicament efficace

Korine Côté

Depuis quelques années, on se désole dans les médias de la quantité d’antidépresseurs qui sont prescrits sans toutefois trouver de plan B. Combien de gens de notre entourage sont allés voir un médecin pour de la fatigue ou des troubles du sommeil et sont sortis de là avec une prescription après quelques minutes de consultation.

À mon humble avis, il s’agit souvent d’un simple pansement temporaire sur un problème plus profond, qui lui demeure latent et qu’on ne prend pas la peine d’analyser. Est-on conscient qu’en repoussant le moment d’une réelle réflexion, on ne fait que surcharger notre système de produits chimiques qui peuvent avoir un impact parfois majeur sur nos organes? Et que dire de la dépendance à ces foutues pilules…

Je respecte les gens qui choisissent la médication car parfois, dans la vie, nous ne sommes pas prêts à chercher plus loin, nous n’avons pas la force d’affronter les problèmes plus profonds. Il y a aussi des états de santé qui nécessitent un traitement médical. Mais tout cela devrait selon moi être accompagné d’un suivi plus large, une approche plus globale.

Sur un ton plus léger, dans les petits plaisirs de la vie qui peuvent parfois aider à décompresser et relativiser, les spectacles d’humour représentent pour moi une solution gagnante. Pendant plus ou moins deux heures, on se concentre sur les histoires cocasses d’une personne qui a savamment peaufiner la trame de la soirée pour que nous soyons divertis à souhait.

Je suis allée voir hier le spectacle de Korine Côté, humoriste de la relève qui nous offre son premier One Woman Show. J’ai ri à souhait, aux larmes à quelques occasions, et ça m’a amplement fait décroché d’une grosse journée. Un humour parfois cinglant, parfois cru et à mes yeux très savoureux. J’aime particulièrement les femmes humoristes qui ne sont pas coincées et qui n’ont pas peur de parler de sujets souvent plus traités par les hommes en humour, comme le sexe.

Elle nous offre des anecdotes savoureuses, enchaînent avec brio ses sketchs sans que l’on sente les coupures et maîtrise bien l’art de s’adapter à son public. À un prix plus qu’abordable, je vous recommande chaudement cette sortie drôlement distrayante qui vous sortira de votre routine et dont les histoires vous reviendront à l’esprit pour un bon moment tellement elles sont réalistes et auraient pu arriver à tout un chacun.

Photo : page Facebook de l’artiste

 

Le 27 août, j’achète un aliment québécois!

Neha Deshmukh

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé les fruits et légumes frais, portant encore les traces de la terre qui les a accueilli et fait grandir. Quand j’étais petite, notre immense jardin représentait à mes yeux un infini monde de saveur, d’odeur et de plaisir. Cueillir une carotte directement dans le potager, la secouer un peu et y croquer à pleine dent est un souvenir mémorable et je peux encore ressentir tout le bonheur que ce petit moment m’apportait. Avoir sous la main fruits et légumes, fines herbes et fleurs comestibles représente une richesse quand on pense à tout ceux qui peine à trouver de quoi nourrir leur famille dans le monde entier.

Le nutritionniste urbain, Bernard Lavallée pour ne pas le nommer, récidive avec son événement « Le 27 août, j’achète un aliment québécois!« , inspiré du concept similaire pour les livres qui s’est tenu récemment. Le concept est fort simple :

Le 27 août, vous êtes invités à acheter un aliment québécois, à vous prendre en photo avec cet aliment et à partager la photo avec le mot-clic #alimentsQc

Je trouve cette initiative particulièrement intéressante quand on pense à tous nos producteurs et cultivateurs qui travaillent d’arrache-pied pour nous offrir des aliments de grande qualité qui n’auront pas parcouru des milliers de kilomètres avant d’aboutir dans notre assiette. Et que dire de la variété qui nous est offerte? C’est tout simplement fascinant de voir tout ce que l’on est en mesure de produire ici et je vous encourage fortement à faire ce petit effort pour favoriser les aliments du Québec. Que vous désiriez ou non partager la photo de votre achat sur la page de l’événement, là n’est pas la question. Mais d’être conscient de ce que l’on achète et de l’impact que cela peut avoir sur la survie de nos producteurs et sur l’environnement, voilà le message que je trouve pertinent dans tout cela.

Dans le fond, cette journée est un incitatif pour nous rappeler une « bonne pratique » qui devrait se faire à l’année. Parfois, certains diront que ça coûte plus cher mais j’ai le sentiment que plus nous en achèterons, plus le volume sera grand et plus les prix pourront être abordables, pour toutes les bourses et toutes les familles. Collectivement, nous avons ce pouvoir et cet impact. Cette initiative me plaît et quand quelque chose m’allume, j’en parle, je le partage pour que le plus grand nombre de personnes en soit informés et puissent à leur tour diffuser le message. N’est-ce pas ainsi qu’on arrive à faire bouger les choses? Peut-être suis-je utopiste… Mais je m’assume 🙂

Et tiens, tant qu’à y être, je vous invite à consulter le blogue de ce cher nutritionniste urbain. J’y ai trouvé  de biens bons articles et des recettes simples et savoureuses.

Bon appétit!

 

Photo : Unsplash | Neha Deshmukh

 

La vie, seul ou en couple, en 2015

Chris Sardegna

Être célibataire en 2015 est jugé de façon beaucoup moins sévère qu’il y a quelques décennies où l’on qualifiait les femmes trentenaires sans conjoint de « vieilles filles ». Malgré tout, on porte encore un certain jugement sur le célibat et on entend les chuchotements parfois peu subtiles des tables voisines d’une femme mangeant seule dans un restaurant : « pauvre fille, c’est pas drôle de devoir manger seule… Je me demande c’est quoi son problème ». Pour avoir entendu ces commentaires à quelques reprises et m’être fait questionner sur ce qui « clochait » chez-moi pour que je sois encore seule, je peux affirmer que ces opinions gratuits et sans fondement peuvent devenir très lassants à la longue.

Et d’ailleurs, qu’est-ce que le couple en 2015? Quand on regarde le taux de divorce et de séparation en général, je me dis que peut-être n’a-t-on pas la bonne approche ou du moins des attentes réalistes envers nos relations interpersonnelles. Autour de moi, peu de couples se disent pleinement heureux et épanouis. Et ne mettons pas entièrement la faute sur le stress, le trafic, le quotidien surchargé… Revenons à la base… Tout le monde vit un peu le même poids social de courir après son temps, de consommer un peu trop et s’endetter pour compenser… Mais la relation intime n’est-elle pas au-delà de ces tourments de la vie? Ne devrait-elle pas justement être un baume sur tout ça, une zone de réconfort qui se blinde contre le marasme social dans lequel nous vivons?

Je lisais un article sur le célibat de nos jours et la page était surchargée de publicités de sites de rencontre et d’activités pour célibataires et fournissant une liste de trucs et astuces pour bien vivre avec la solitude. J’ai trouvé cela un peu particulier qu’on en soit à un point de devoir dire aux gens comment vivre avec la solitude mais en même temps, dans notre société où, si on a 10 minutes à perdre, on empoigne notre téléphone pour scruter notre fil Facebook, vérifier nos courriels, mettre à jour notre profil LinkedIn et trouver une recette pour le souper de fête du petit dernier, c’est normal qu’on en soit à avoir un certain malaise avec la solitude.

Sait-on encore profiter du moment présent, apprécier le silence, laisser l’air emplir nos poumons et vivre simplement ce qui est, sans précipitation? Comment peut-on espérer être bien à deux si on a tant de difficulté à être avec soi-même, dans le calme et sans se sentir obligé de combler le vide par le virtuel? Le réel a-t-il encore un sens pour nous sans qu’il soit constamment connecté au numérique?

Je n’ai pas de réponse à tout cela, pas de piste à vous donner autre que celle de prendre le temps… Le temps de regarder votre conjoint dans les yeux, réellement, le temps de faire un câlin senti et sincère, le temps d’écouter votre chanson d’amoureux, collé et d’apprécier le moment… On cherche souvent le bonheur bien loin alors qu’on l’a sous nos yeux. Aucun voyage ne rapprochera deux personnes si le matin au réveil elles n’ont pas envie d’être réellement ensemble.

Vous me dirai peut-être (et je l’ai déjà entendu celle-là donc…) : mais de quoi elle parle elle qui n’est même pas en couple?

Être seule, c’est aussi avoir un certain recul et pouvoir observer et constater… Je vous souhaite tout le bonheur du monde et surtout de pouvoir l’apprécier dans tous les petits gestes et moments que la vie nous amènent.

xx

Photo : Unsplash | Chris Sardegna

L’art de relativiser

Leo Rivas-Micoud

En lisant ma Presse+ ce matin, dans le métro (bondé), appuyée à un poteau, je suis tombée sur un article intéressant intitulé : 10 résolutions pour la rentrée. N’ayant pas de progéniture, je n’ai pas encore été confrontée à ce chaos inévitable de la rentrée scolaire : les lunchs avec les mille et une restrictions concernant les allergies de l’un et l’autre, le coût faramineux des fournitures scolaires, les rencontres de parents et tout le tralala quotidien d’une famille classique, sans compter le cœur brisé de maman (et papa) de voir son tout-petit prendre l’autobus jaune pour la première fois.

Mais faute d’avoir des enfants, je vis tout de même un certain chamboulement en cette période de transition. Après avoir pu flâner dans mon lit jusqu’à 7-8 h chaque matin pendant mes vacances (oui je sais je ne suis pas une extrémiste de la paresse matinale mais j’aime profiter de mes journées), je trouve le son du réveil à 5 h 30 légèrement pénible, avec cette impression de me lever au beau milieu de la nuit. Les journées raccourcissant (cette expression m’a toujours fait rire car les journées ont bel et bien toujours 24 h à ce que je sache), mon réveil se fait dans la noirceur pour plusieurs mois…

Donc… Pour en revenir à l’idée de départ (je m’égare, ce doit être la fatigue), cet article m’a interpellé parce que ce type de contenu contient inévitablement un élément que je peux appliquer. Les 5 trucs pour ceci, les 10 étapes pour cela… C’est un vieux truc marketing, ça représente une valeur sûre en termes de contenu populaire et on se laisse tous happer par le titre accrocheur en se disant que peut-être trouvera-t-on LA solution pour une vie meilleure (j’en met un peu mais c’est quand même le réflexe de bien des gens).

Le point qui m’a le plus accroché?

ARRÊTEZ DE VOUS PLAINDRE
Votre fils a mal dormi, vous avez des ballonnements ou vous êtes simplement d’humeur massacrante. Ça arrive. À tout le monde. Oui, se confier aux autres fait du bien, nous sommes d’accord. Se plaindre constamment est une autre histoire. L’important ? Relativiser. « Meilleure santé, relations plus satisfaisantes, avancement professionnel, sérénité et joie, bref, une vie meilleure pour un monde meilleur », explique d’ailleurs Will Bowen dans son ouvrage à succès 21 jours sans se plaindre. Tout est une question d’attitude. Vos problèmes vous paraîtront beaucoup plus faciles à gérer, et à surmonter, s’ils sont pris avec un sourire en coin, une bonne dose de patience et une grande respiration ! Oui, oui, plus facile à dire qu’à faire, vous avez raison. Mais qui a dit qu’une résolution devait se faire sans effort ?

— Florence Turpault-Desroches

Relativiser… Un verbe que je trouve trop souvent difficile à mettre en application. On se laisse prendre par le tourbillon, influencé par l’humeur des autres, bousculé dans le métro, klaxonné sur la route… Tout cela s’accumule et finit par jouer sur notre humeur. Mais avec un peu de recul… En relativisant… Ce sont simplement de petits détails de la vie, auxquels tout le monde fait face, mais qui nous pourrissent l’humeur trop facilement. Et pour faire un lien avec mon billet d’hier… Une bonne respiration profonde vient à bout de bien des petits tracas.

J’ai lu ce passage 2 fois ce matin, entourés de gens déjà stressés à 7 h 15. Et j’ai respiré, pris une pause de se désordre ambiant… Et j’ai souri. Je suis en santé, j’ai un bon travail, une belle maison, un chat adorable (qui trouve que 5 h 30 c’est bien trop tôt pour se lever), des amis formidables et aucun souci majeur donc pourquoi devrais-je laisser les « petits riens » venir gâcher tout cela?

Parfois, je m’ennuie de l’innocence de l’enfance, période pendant laquelle on ne pensait pas à l’argent, au trafic, à l’épicerie et à tout ce qui se bouscule dans notre tête… Comme cette petite fille qui n’a pour objectif que de toucher les bulles de savon qui l’entoure… Objectif… N’est-ce pas un mot d’adulte?

Bonne journée et bonne réflexion!

Pour lire l’article de la presse, cliquez ici.

Photo : Unsplash | Leo Rivas-Micoud