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Choisir ses priorités

Ivana Cajina

À quoi accordez-vous votre énergie, en quoi investissez-vous votre temps? Est-ce que, ce qui prend de la place dans votre vie vous semble être prioritaire? Est-ce que les personnes que vous côtoyez le plus souvent sont réellement celles qui vous procurent le plus de bien, avec qui vous vous sentez 100% vous-mêmes? Ça peut sembler étrange à se poser comme question mais après plusieurs échanges avec différentes personnes de mon entourage, je réalise que ce n’est pas toujours équilibré dans nos vies.

On fait des dizaines de rencontres dans nos vies, et il y en a des plus marquantes que d’autres. Comme si cette vie nous mettait au défi de mordre aux bons hameçons, comme si elle nous tendait des perches pour qu’on s’accroche aux plus solides et qu’on évite les leurres. Comme si, en expérimentant et en se confrontant aux autres, on devait apprendre sur nous et surtout sur la qualité de relation que l’on s’accorde, qu’on l’on ose se permettre.

Parce que oui, parfois, il faut oser. Les gens qui nous ressemblent le plus ne sont pas toujours ceux qui nous font le plus grandir. Et ceux qui, à première vue semblent si différents peuvent nous apprendre de grandes choses. Différents univers, différents points de vue, cela importe peu. C’est le langage du cœur qui est primordial, c’est de vibrer à la même fréquence, sans jugement ni concession.

On dit souvent qu’on doit choisir nos batailles dans la vie mais à mes yeux, une relation, ça ne devrait jamais en être une. Oui, il y a bien quelques compromis à faire, quelques moments moins glorieux mais, pouvoir être soi, ça devrait être un prérequis dans toute relation, qu’elle soit amicale, professionnelle ou amoureuse. Être dans la retenue, devoir se priver et ne pas pouvoir se laisser aller, ça n’a jamais créé des moments mémorables. C’est quand on lâche notre fou, qu’on se préoccupe peu de notre allure ou des opinions qu’on brille et qu’on se fait du bien.

J’ai eu la chance de rencontrer des gens merveilleux dans ma vie et chaque fois que je les vois, je me sens privilégiée. Je pense à tout ceux qui vivent sans cette richesse dans leur quotidien et je ne peux faire autrement que remercier la vie pour ce cadeau précieux. On me dit parfois qu’on attire ce qui nous convient et qu’on récolte ce que l’on sème. C’est vrai, mais je crois qu’il y a quelque chose de plus grand qui décide aussi.

Alors à tous mes amis, ceux que je vois souvent et ceux qui sont au loin, je vous remercie d’être là. Chaque journée de ma vie est enrichie de votre présence, de vos conseils, de nos fous rires et de nos échanges. Se fréquenter, c’est s’ouvrir, c’est choisir de prendre un risque d’être chamboulée, de se transformer constamment. Je n’ai jamais aimé stagner et grâce à vous tous, j’évolue et j’avance sereinement.

Choisir ses priorités, c’est choisir qui ont laisse entrer dans sa vie. Les hasards sont beaux et bons pour nous mais il faut savoir ouvrir ses yeux et son âme pour connecter avec les autres. En levant le nez de notre cellulaire, en regardant dans les yeux ces êtres merveilleux, on peut vivre de belles émotions et se laisser surprendre.

L’argent, les biens matériels et les gros salaires, ça n’a jamais comblé autant qu’une personne fabuleuse qui nous prend dans ses bras. On ne le répétera jamais assez. Je suis riche de ces relations et je ne prends rien pour acquis. La vie est ainsi faite, on doit savourer chaque minute de bonheur qui se pointe.

Photo : Unsplash | Ivana Cajina

Faire fi du déni

Thought Catalog

Je ne sais pas pour vous, mais pour ma part, parfois, je réalise que je vis dans un certain déni. Déni de mes émotions, déni de mon instinct, déni de mes rêves les plus fous, déni de mes désirs et ambitions et j’en passe. C’est facile de se voiler la face, de faire comme si de rien n’était, de jouer le jeu, d’avancer sans se retourner, sans ressentir. Mais tôt ou tard, la réalité nous rattrape, parfois intensément, parfois tout doucement.

Ces temps-ci, je réalise qu’une partie de moi a été mise de côté, presque en pénitence dans son coin. Cette part qui se protège, de peur d’être blessée ou troublée. Mais quand on s’enferme ou qu’on se brime, ça crée un inconfort et des éléments extérieurs viennent nous rappeler que cette parcelle de soi existe, veut exister, veut grandir. Alors il faut être à l’écoute, sinon, on en souffre, on se sent mal, on est perturbé.

Le déni est un mécanisme de défense du « moi » et tire son origine de certains traumatismes, de blessures du passé, d’expériences désagréables qui nous ont laissé un goût amer. Il nous sert par moment mais, plus souvent qu’autrement, il nous nuit et nous coupe de nos émotions. Ce qui n’est pas sans conséquence, du moins à long terme.

Alors parfois, malgré la peur et les doutes, il faut se fouetter et oser dépasser ses limites, sauter par-dessus le mur des craintes pour embrasser la vie, malgré les risques pour notre cœur. Des fois c’est beau, des fois on trébuche et on doit réapprendre à se faire confiance. Mais la vie, c’est ça. Si on n’essaie rien, on n’a rien. On peut choisir de s’emmurer dans un confort rassurant, de ne rien oser vivre. Mais la vie, elle est courte et elle se doit d’être savourée. C’est la différence entre vivre et survivre.

Vivre, exister, c’est ressentir ce que la vie met sur notre route, tirer les leçons de chaque petite chose, de chaque rencontre, de chaque opportunité. On peut préférer ne rien voir de toutes ces possibilités d’apprentissage mais je peux vous garantir que ça reviendra, tel un boomerang qu’on lance au loin et qui revient constamment, pour nous rappeler qu’on a une âme et qu’elle veut être nourrie, enrichie.

Faire fi du déni, c’est s’aimer avant tout et se donner la chance de vivre de belles choses. Certains passeront leur vie à tout tenter, à se pousser à l’extrême pour ne rien rater. D’autres auront besoin de cycles, de moments forts et intenses suivis de périodes plus calmes pour panser les plaies, pour intégrer la matière, pour se déposer et se préparer à la prochaine aventure. Je suis plutôt de ce deuxième type, malgré mon intensité quotidienne et ma soif de vivre.

On peut aussi s’étourdir dans milles choses à faire, occuper son esprit au point de ne plus avoir le temps de se centrer. Mais encore là, cette mascarade ne fait que repousser le moment où l’on sentira les effets de nos choix et décisions. Aujourd’hui, les possibilités de fuite sont infinies. On peut se « geler » à tout, du voyage aux drogues, de la consommation en tout genre aux relations sans lendemain. Mais il ne faut jamais oublier que la nourriture qu’on fournit à notre âme est à l’image du respect que l’on se porte…

Ces temps-ci, je me connecte à des parts de moi que je protégeais, trop blessée par le passé, trop peureuse pour oser les laisser émerger. Mais je savais que tôt ou tard, ça viendrait. Est-ce la quarantaine qui me propulse, m’indique qu’il est temps d’oser et de vivre pleinement? Aucune idée. Je sais que je suis rendue là, peu importe ce qu’il m’en coûtera en émotions, peu importe si ça fait mal, si ça fait peur ou si je me trompe. Car, au bout du compte, j’aurai existé.

Photo : Unsplash | Thought Catalog