Posts published on "octobre 2015"

Perplexité, quand tu nous tiens!

Michael Fertig

Je suis un peu perplexe ce matin devant une chose que je trouve à la fois drôle, à la fois touchant, à la fois triste et à la fois loufoque… C’est la Journée mondiale de la vie… Aujourd’hui…

Dans un sens, je trouve cette initiative intéressante car on a parfois tendance à oublier que la vie est à la base de tout et qu’il y a de la vie partout autour de nous. Le rythme effréné de nos vies nous empêche bien souvent de savourer pleinement cette vie qui se transforme et qui bouge.

D’un autre côté, je trouve cela un peu triste qu’on en soit rendu à devoir « planifier » une journée de la vie pour se rappeler qu’elle est bien là, à l’origine de tout et qu’on doit y faire très attention. Prendre pour acquis que nous serons en vie encore longtemps nous fait parfois agir en cabochon et c’est bon de se le rappeler mais j’aurais tendance à croire que ça prend plus qu’une journée dans l’année. Cynique, suis-je? Peut-être…

Mais bon, comme on dit, on choisit nos batailles… Et en même temps, si ça peut rappeler à certains conducteurs téméraires, que la vie ne tient qu’à un fil, profitons-en! (Oui, toi, le stressé de la vie qui tentait d’embarquer sur mon parechoc arrière ce matin à 6 h 30 comme si ta vie dépendait du 50 cm de libre entre mon véhicule et celui que je suivais…)

Quand je regarde les enfants dans mon entourage qui grandissent à la vitesse de l’éclair, dans un monde oh combien plus technologique que dans mon temps, je me dis que leur vie à eux sera bien différente. J’ai eu le privilège de grandir au contact de la nature, de passer les étés de mon enfance au chalet sur le bord du lac, à respirer l’air pur et à courir partout sans stress ni contrainte. La vie, je la savourais à chaque instant et alors que je n’étais absolument pas consciente qu’un avenir se dessinait devant moi, je savais profiter du moment présent.

Aujourd’hui, du haut de mes 36 ans, je sens que je passe parfois, même trop souvent, à côté de quelque chose. Je travaille fort, j’ai des amis formidables, je voyage, je découvre le monde sous toutes ses formes… Mais je n’ai plus cette innocence de la jeunesse qui venait avec le fait de n’avoir aucune responsabilité. Je suis maître de mon destin, certes, mais, entre vous et moi, ça vient avec un maudit paquet de troubles!

Je pourrais faire comme certains et tout vendre, tout quitter, pour aller découvrir le monde et enrichir mon cerveau. En serais-je plus heureuse? Peut-être pour un temps mais tout finit par devenir routine et habitude… je finirais surement par me lasser de cette vie de bohème.

Alors je dois trouver l’équilibre, la façon qui me gardera les pieds sur terre, la tête fraîche et dispose et l’esprit ouvert et sain. Beau défi tout de même…

Mais pour moi, c’est ça la vie.

Alors à 13 h aujourd’hui, on dit merci à la vie. Une petite minute pour prendre conscience de notre chance d’être ici et maintenant.

 

Photo : Unsplash | Michael Fertig

Que ferait-on aujourd’hui sans Internet?

Jay Wennington

Hier, je me suis mise à penser à la place d’Internet dans nos vies d’aujourd’hui… En analysant ma propre utilisation, ça m’a amené à réfléchir au caractère insidieux et sournois de la chose. Sans qu’on s’en rende vraiment compte, on est maintenant dépendant de cet univers virtuel.

Il n’y a jamais eu autant de communications électroniques, de messages envoyés et reçus, toutes plateformes confondues. Le nombre de recherche faites sur Google est littéralement inimaginable et combien de fois on dit : Google est ton ami? On a pris pour acquis que TOUT se trouve dans Google et on est rendu au point que c’est notre bible, notre référence, notre source d’information inépuisable.

Un exemple… Mon thermostat électronique, installé cet été lors de l’ajout de la climatisation centrale chez-moi, fait des siennes ces jours-ci. En fait, son thermomètre interne a des chaleurs car il m’indique 27 degrés dans la maison alors qu’il en fait en réalité 21 (vive le vieux thermomètre au mercure qui traînait dans le fond du sous-sol!). J’ai pris environ 30 secondes pour voir si je pourrais mettre la main sur le manuel d’utilisation qui doit se trouver quelque part dans la maison… Mais, sachant pertinemment qu’il existe « sur la toile » (ça doit bien être rendue vintage cette expression, non?), j’ai pris mon iPad et j’ai cherché en fonction du numéro de modèle. 12 secondes plus tard, j’avais les instructions pour ajuster sa boussole de température. N’est-ce pas merveilleux?

Mais en même temps, je me suis dit : en 1980, j’aurais fait quoi? J’aurais eu froid hahaha Mais plus sérieusement, j’aurais probablement été plus ordonnée lorsque l’on m’a remis le manuel car j’aurais voulu prévoir le coup. Mais il y a aujourd’hui certains aspects que je sais pertinemment que je n’ai plus à prévoir car Google sera toujours là pour moi… C’est tout de même perturbant de constater ma dépendance en ce système ultra-puissant!

Vous devez organiser une fête? Vous créez un groupe Facebook pour inviter tout le monde, ou, à la limite, vous envoyez un courriel à tous les invités. Avant? Vous auriez pris le téléphone et appelé chacun leur tour vos invités. Ou vous auriez écrit une lettre et posté en multiples exemplaires celle-ci à vos convives. Aujourd’hui, tout cela se règle en quelques clics. Fascinant mais déroutant en même temps…

On voulait être plus efficace avec la technologie mais j’ai l’impression qu’on n’a pas gagné une minute, on est seulement plus occupé et surtout toujours disponible. C’est un rapport un peu malsain et j’ai l’impression qu’on en paie fort le prix sur notre santé, autant physique que mentale. Combien de personne ais-je vu en état de panique, croyant qu’ils avaient perdu leur téléphone « intelligent »? Beaucoup trop…

Portrait de notre époque? Mal nécessaire? Je ne sais pas trop… Mais je trouve cela tout de même préoccupant. Pas vous?

 

Photo : Unsplash | Jay Wennington

Et si nous changions le visage du monde?

Greg Rakozy

 

La société me trouble, m’inquiète, me préoccupe… Je lis beaucoup, je m’informe et je tente de comprendre. Et parfois, le portrait que je dresse de ma communauté, du monde dans lequel je vis, me rend triste.

Loin de moi l’idée de vous déprimer mais laissez-moi vous partager certains aspects atterrants qui m’ont particulièrement interpellée dernièrement.

La psychologue Stéphanie Léonard a rencontré plusieurs artistes et personnalités publiques afin de publier un recueil de leurs témoignages sur le sujet de l’image corporelle et le rapport avec le corps. Je n’ai même pas parcouru l’ouvrage que j’en ai des frissons… Toutes ces personnes ou presque révèle, parfois sans même en être pleinement conscients, surveiller leur ligne et avoir fait un régime.

Et on parle de gens qu’on idolâtre, qu’on met sur un piédestal… Et je trouve cela réellement préoccupant que ces personnes que l’on admire soient aussi tourmentées par leur image corporelle car cela ne fait que démontrer que la société est malade du paraître. Être qui on est, s’accepter, faire la paix avec son corps semble relever de l’impossible ou du moins de l’exploit dans notre monde actuel.

Et j’en vois certains me dire : « ben voyons, moi je n’en fais pas tout un plat », en direction vers le gym…

Savoir que Sébastien Benoit s’entraîne 6 à 7 fois par semaine nous démontre aussi que ce n’est pas qu’une histoire féminine… C’est bien beau être en forme mais rendu là, ça frôle l’obsession quand on n’est pas un athlète olympique. Et que dire de ces vedettes du sport qui confient se sentir perpétuellement au régime?

Je le répète… Ça me trouble…

Je vous invite à lire l’article de Silvia Galipeau sur la sortie de cet ouvrage révélateur :
http://plus.lapresse.ca/screens/b611f572-e249-4ef7-b7e6-f84a079b45a8%7C_0.html

Dans un autre ordre d’idée, toutes ces histoires de harcèlement qui nous sont présentées en rafale. Oui je sais, les nouvelles en continu nous donnent la fausse impression que tout est pire aujourd’hui… Mais justement! Comment se fait-il qu’en tant que société on tolère ça?

Si vous n’avez pas été mis au parfum de la dernière chronique émouvante… Lisez la chronique de Michèle Ouimet de ce matin :
http://plus.lapresse.ca/screens/f7aefa77-2b4d-4291-a38d-c3c170e0548a%7C_0.html

Je n’ai aucunement été surprise par cette histoire car j’ai assisté nombre de fois à ce type de dynamique malsaine. Mais de le lire noir sur blanc et de constater les dégâts que cela peut causer m’a profondément interpellé sur la réaction de la société dans ce type de situation.

Je n’énumèrerai pas tous les sujets qui me préoccupent en ce moment car je pourrais en faire un livre. Mais j’ai envie de mettre la table à la réflexion profonde sur ce que nous sommes en tant que citoyens qui prennent part à cette mascarade. Si on veut que nos enfants vivent dans un monde sain et respectueux, si on veut nous même être respecté et se sentir en sécurité, si on désire que notre vie soit plus équilibrée… Ne devrait-on pas prendre un temps d’arrêt et se positionner soi-même, apprendre à se connaître et à s’accepter? On dit souvent que tout part de soi… Si on n’est pas heureux avec soi-même, si on n’arrive pas à s’aimer ou même à se tolérer… Comment peut-on exiger cela des autres? Est-ce la fameuse spirale négative qui tourne et nous emporte?

Et si nous changions le visage de notre monde en se regardant et en se souriant à soi-même?

 

Photo : Unsplash : Greg Rakozy

Un modèle différent, ça vous dit?

Oscar Nilsson

Il y a des matins, comme aujourd’hui, où j’aimerais beaucoup travailler de la maison. Me lever un peu plus tard afin de rattraper le sommeil qu’un système d’alarme de voiture, déclenché en pleine nuit, m’a volé… Prendre le temps de savourer le silence matinal, un latté bien chaud en main… Pouvoir lire tranquillement les nouvelles, blottie dans mon canapé, mon chat ronronnant à mes côtés…

J’ai déjà goûté à ce bonheur donc mes repères sont bien réels, bien sentis. Malheureusement, je constate avec tristesse que peu d’employeurs ou de clients ont saisi la valeur du télétravail. Lorsque j’avais ce privilège, j’étais beaucoup plus productive, n’étant pas interrompue régulièrement et ayant la possibilité de me concentrer pleinement sur mes analyses, dans un environnement qui me ressemble et qui reflète ma personnalité.

Être dans ma demeure représente pour moi une source d’inspiration. J’ai la chance d’avoir mon bureau au 2e étage de ma maison, avec une vue sur le parc et le rire des enfants de l’école primaire tout près lors de la récréation. Que demander de plus comme environnement? Souvent, je ne vois pas le temps passer quand je m’affaire à la tâche dans cette pièce lumineuse et tempérée.

J’aime mon travail, j’adore ce que je fais. Mais j’apprécie particulièrement pouvoir le faire dans mon domicile. Honnêtement, je suis dans le numérique, dans le « virtuel », donc peu importe où je suis, le travail est le même. J’apprécie de côtoyer mes collègues et des rencontres physiques sont toujours nécessaires. Mais a-t-on réellement besoin d’être constamment présent au bureau? N’est-ce pas pour les employeurs un sentiment de contrôle?

Je lisais ce matin, dans La Presse+ Affaires, l’article sur cette avocate qui, après 2 accouchements, a réalisé que les conditions de travail « classiques » ne lui convenaient plus, ne correspondaient plus à sa réalité. Je suis entourée de gens qui me disent trouver très difficile la conciliation travail-famille. Cette dame a pris le taureau par les cornes et a fondé sa propre entreprise, afin de se créer des conditions gagnantes et moulées à sa réalité et d’en faire profiter ses employés. Et ça fonctionne à merveille!

Mais est-on obligé de créer une entreprise pour en arriver à ces conditions? Ne devrait-on pas en tant que société se donner les outils pour désengorger les routes et du même coup rendre les employés plus heureux? J’ai la forte impression qu’il y a derrière le phénomène du « ça ne peut pas s’appliquer à nous » que j’entends fréquemment, une certaine crainte de l’inconnu et une peur du changement. Faire confiance à ses employés, se baser sur le résultat et non sur la façon de faire les choses, ce ne sont pas des réflexes chez la plupart des gestionnaires.

J’ose espérer qu’avec la nouvelle génération de dirigeants, il y aura plus de modèles ouverts et flexibles. Sinon, on continuera de construire des routes et des immenses tours à bureaux, les gens devront se lever de plus en plus tôt pour « éviter » le trafic et par le fait même, déposer les enfants au service de garde pour une période encore plus longue… C’est vraiment cela que l’on veut pour notre société? Je ne crois pas…

Soyons créatifs, inventifs et ouverts d’esprit! Trouvons des modèles hybrides, des solutions différentes! En 2015, toutes les technologies sont là pour rester en contact avec collègues et clients malgré la distance. On doit seulement tenter l’expérience!

Alors, ça vous tente?

 

Photo : Unsplash | Oscar Nilsson

Je suis prête!

Pablo Basagoiti

Dans la vie, si on devait se laisser teinter de ce que l’on lit dans les journaux, je crois qu’on serait tous dépressifs… Ce matin, en lisant ma Presse+, je sentais que je devais me protéger de toute cette morosité car ma journée en serait affectée.

Que ce soit le scandale révélé au grand jour sur la maltraitance et les problèmes sociaux des autochtones de Val d’Or, les tremblements de terre et autres catastrophes naturelles, les enjeux politiques nombreux, les conditions de vies déplorables de milliers de syriens qui doivent fuir leur pays… Bref, il n’y a pas grand-chose de joyeux… Et ce mois de novembre qui s’en vient à grands pas, mois des morts et de la grisaille. Tout pour nous donner le sourire, quoi!

Dans ce genre de situation, je me remémore une citation de Samuel Beckett :

Quand on est dans la merde jusqu’au cou, il ne reste plus qu’à chanter.

Et c’est ce que j’ai fait hier, en ce dimanche après-midi tristounet, qui me rendait un peu triste de voir les dernières feuilles abandonner mon bel arbre. Quand peu de belles choses arrivent autour de toi, que la nature s’épure pour laisser l’hiver reprendre ses aises et que tu n’as qu’une envie, c’est de partir sur une île au chaud… Je te suggère fortement d’écouter l’album Rendez-vous rose des Lost Fingers, tout particulièrement la reprise de La Compagnie Créole : Ça fait rire les oiseaux…

Je vous garantis un sourire, voire un fou rire, et surtout une légèreté dans le cœur et un oubli temporaire de vos soucis. Il ne s’agit pas de se mettre la tête dans le sable, de fuir la réalité ou de procrastiner… Mais simplement d’amener un peu de douceur et de joie afin d’affronter la réalité et de se préparer à la saison du chialage perpétuel. Car on va se le dire, l’hiver, on en chiale un coup! Et je fais pleinement partie de la mascarade! J’ai beau être née dans le nord, on dirait que mon corps n’a jamais accepté son climat.

Je fais partie de ceux qui souffrent de « dépression saisonnière » comme on dit. Alors de octobre à avril, je me bourre de vitamines B, C, D, de magnésium, d’échinacée et j’en passe. Ça m’évite de vouloir tout balancer à bout de bras dès la première neige et de prendre mon mal en patience le temps que ça passe… Et vous aurez beau me dire : fais des sports d’hiver, profites-en pour lire, part en voyage… J’ai tout essayé et j’ai accepté. Point à la ligne.

Comme on dit, on choisit nos batailles. Eh bien moi celle-là, j’ai abdiqué! Je vais chialer, je vais partir dans le sud me réchauffer, revenir et chialer encore… That’s it! Mais au moins je le sais… Et je n’arriverai pas sur les genoux en mars en me demandant où va ma vie (chose que je faisais avant)… Je vais seulement attendre les premières lueurs du printemps pour sourire béatement et trouver la vie tellement belle.

Finalement, c’est merveilleux ce cycle de saisons… Car sinon, est-ce que j’apprécierais autant le retour de la verdure, du soleil, des terrasses et de la chaleur?

 

Photo Unsplash | Pablo Basagoiti