Posts published on "mars 2019"

L’inspiration du printemps

Jenna Beekhuis

L’effet printemps se fait vraiment sentir ces jours-ci. On sent plus de légèreté dans la population, une certaine ouverture aux autres et une détente qu’on attendait depuis longtemps. Moralement, on a un peu tous l’impression de sortir d’un isolement forcé. Ça fait des mois qu’on endure les réactions extrêmes de Dame nature, qu’on rêve à la verdure, la chaleur et le soleil passé 16 h.

Et maintenant, qu’on y est, le temps passe plus lentement. Juste de prendre une petite marche d’une vingtaine de minutes hier, musique dans les oreilles, verres fumés sur le nez, et j’avais cette impression de renaître. Je gambadais littéralement, large sourire dans le visage. Enfin, pouvoir se promener sans se geler, quel bonheur!

Et, évidemment, qui dit printemps, dit séduction. Terminée la saison des gros manteaux difformes, les courbes du corps se révèlent peu à peu. Et ça se voit dans le regard des gens, ainsi que dans ma boîte Messenger. Je ne sais pas pour vous mais, pour ma part, depuis une semaine, je reçois plein de messages d’inconnus désireux de faire ma connaissance. Je n’ai jamais compris cette tendance à s’adresser virtuellement ainsi sans gêne à une femme.

On ne parle pas ici de site ou d’application de rencontre. On parle d’agir de manière intrusive via une plateforme numérique. Vous me direz qu’être sur Facebook, c’est déjà avoir un peu vendu son âme au diable. Certes, mais de là à aller à la pêche à la dynamite, il y a une marge. Et je me pose la question : est-ce que ça a déjà fonctionné pour quelqu’un? Sérieusement, est-ce qu’un seul couple au Québec a déjà été formé par cette technique?

Il y a longtemps que j’ai retiré mon statut amoureux de mon profil pour éviter justement de donner envie à quiconque de m’aborder. Je vous parlais hier de mon célibat assumé et, bien que je ne revendique pas ce statut à vie, ça m’agace un peu de me faire interpeller fréquemment par des hommes qui croient (à tort) que c’est naturel de s’insérer entre mes conversations avec de vrais amis.

Il y a du bon avec les réseaux sociaux mais il y a aussi impact négatif qui implique de devoir accepter des désagréments comme celui-ci. Ça et la publicité agressante, même combat… Je pourrais décider de « tirer la plug » comme on dit, de me retirer complètement. J’y songe parfois car c’est un cercle vicieux et ça gruge du temps. Mais je préfère travailler sur moi et sur ma consommation virtuelle que d’utiliser la méthode extrême.

Alors, avec ce printemps qui s’installe tranquillement, je m’adapte et c’est avec grand plaisir que je m’excite devant toutes les activités que je pourrai faire sous peu. Planifier le jardin figure en tête de liste mais on y retrouve aussi quelques terrasses à essayer, des randonnées qui m’attirent et de nouveaux sports extérieurs à expérimenter. J’ai surtout envie de partir à la découverte de moi-même, des autres, de mes capacités et intérêts.

Pour évoluer, on dit souvent qu’il faut sortir de sa zone de confort. Mais pour cela, il faut se motiver, se grouiller le popotin et foncer. Quand on n’a que soit à convaincre, il n’y a plus de défaite qui tienne. Je peux seulement m’en vouloir si je ne vais pas au-delà de mes limites. Vous me direz que c’est la même chose pour les gens en couple. C’est vrai mais la tentation de vouloir faire des trucs à deux est souvent grande.

Bref, que vous soyez solo, duo ou avec loupiots, c’est le temps de penser à changer de rythme et à planifier les sorties pour faire le plein de vitamine D et d’air pur. Et pourquoi pas élargir le cercle d’amis? Terminées les soirées Netflix, on sort, on bouge et on déplie nos corps trop longtemps recroquevillés par le froid et le vent glacial. On a attendu pendant des mois ce moment alors ne perdons pas une minute, c’est maintenant que ça se passe. Allez hop, on savoure!

Photo : Unsplash | Jenna Beekhuis

Le célibat par choix

Kristopher Roller

Hier, la chroniqueuse Josée Blanchette a partagé un article que j’avais lu avec grand intérêt l’an dernier. Vous pouvez le trouver ici. La thématique est révélée de but en blanc dans le titre : ces célibataires qui dérangent. Une rencontre avec 7 femmes célibataires (et assumées) qui met en lumière les commentaires et réactions face à ce statut ainsi que les impacts d’une telle décision dans une vie.

La plupart de ces femmes ont vécu en couple, pendant plus ou moins longtemps. Mais sans grand succès. Toutefois, c’est surtout les rétroactions de leur entourage qui ressortent de ces témoignages. En fait, bien souvent, c’est la peur de la solitude de l’autre qui surgit. Et en tant que célibataire, je confirme tout à fait ce phénomène. Soit on veut nous présenter quelqu’un, soit on nous demande comment se fait-il qu’une femme comme nous soi seule. Comme si c’était impossible que ce soit un choix.

J’en ai déjà parlé ici et je constate que les choses ne changent pas. Le célibat d’une femme, ça dérange. Je précise « d’une femme » pour la simple raison que je ne peux pas me prononcer pour la gente masculine. Mais mon petit doigt me dit que, sans être aussi forte, la réaction doit être similaire. En cette ère d’accessibilité absolue, ça perturbe les gens en couple de constater qu’on peut souhaiter rester célibataire.

Il faut tout de même préciser une chose : ne pas être en couple ne signifie pas être triste, esseulée, isolée ou aigrie. C’est d’ailleurs de qui ressort de l’article de Châtelaine et que je corrobore. Personnellement, je n’ai jamais senti ma vie aussi équilibrée que maintenant alors que personne ne partage mon lit. Je ne vante pas le célibat, je constate seulement que, pour moi, en ce moment, ça me convient.

Une des participantes à l’enquête maison du magazine populaire révèle qu’en couple, elle s’oublie, s’efface et finit par devenir frustrée car elle se met de côté lorsqu’elle partage sa vie avec un homme. Il n’est pas question ici de reprocher quoi que ce soit à quiconque a partagé sa vie : elle se connaît, elle est comme ça et elle préfère être seule que d’ainsi s’éteindre. Ça demande quand même une certaine introspection pour comprendre et admettre cela.

Ces femmes parlent beaucoup de liberté et d’authenticité dans leurs propos et ça me rejoint beaucoup. Être soi, sans compromis, ça nous permet d’apprendre à se connaître sous toutes nos coutures. Quand on doit se débrouiller avec ses seules compétences, ça nous pousse hors de notre zone de confort. Et ça demande aussi une certaine autodérision. Car personne n’est là pour nous soutenir, pour prendre notre défense ou même pour nous permettre de voir plus clair quand on est dans le brouillard.

Il faut avoir un bon cercle d’amis et un entourage solide pour compenser cette « absence ». Car oui, la société est conçue pour cadrer sur le modèle de couple. Quand on va en solo quelque part, ça fait jaser. Comme le mentionne une femme de la troupe interrogée, c’est comme si on devait se justifier. Être en couple, c’est la norme. Être seule, ça détonne.

Depuis que les femmes sont arrivées sur le marché du travail, il n’y a jamais autant eu de femmes autonomes mais ça dérange encore beaucoup. On a l’impression de vivre à une époque où toutes les mœurs sont admises mais ce n’est pas le cas. Il n’y a pas un mois qui passe sans que quelqu’un, quelque part, me demande pourquoi je vis en solo. Souvent, je balaie ça sous le tapis mais il suffit que je sois plus fatiguée ou émotive une journée pour que ça vienne me chicoter. Ben oui, pourquoi, hein?

J’ai compris que je n’acceptais plus de me plier à ce qu’on veut que je sois, que je n’ai pas envie de défaire l’harmonie que j’ai atteinte et qu’au bout du compte, je suis heureuse comme je ne l’ai jamais été. J’ai plus à perdre qu’avant et, bien que je sois ouverte à rencontrer quelqu’un, ce n’est pas à n’importe quel prix. Et ça, plusieurs personnes ne peuvent pas le concevoir. Heureusement, elles ne sont pas dans mes souliers. Vivre et laisser vivre, c’est aussi ça, non?

Photo : Unsplash | Kristopher Roller

L’abondance a un prix

riii

Ce matin, j’arrive au bureau après un trajet sans embûche (lire ici : pas trop de trafic et pas trop de monde dans le métro pour un mardi matin). Comme j’arrive toujours trop tôt pour les droits attribués à ma carte magnétique de visiteur, je m’installe tranquillement à la mezzanine, espace aménagé avec des banquettes, tables et quelques restaurants (plutôt ordinaires). J’apporte toujours mon petit-déjeuner (yogourt + fruits + muesli) parce que je préfère savoir ce que je mange et parce que mon système digestif est un peu capricieux.

Bon, jusque-là, vous vous dites surement « elle ne va tout de même pas décrire chacun de ses faits et gestes matinaux? » Ne vous inquiétez pas, ça se termine bientôt 😉 En fait, c’est que j’arrive toujours face au comptoir de services, là où les gens abandonnent leur cabaret après avoir dévoré leur repas en vitesse. Et je me désole à chaque fois de voir le gaspillage qui est fait.

Une bonne partie de ces gens prend un déjeuner classique « 2 œufs, bacon, patates et toasts » comme on en voit mille. Mais la moitié du contenu se retrouve à la poubelle (1 toast sur deux, les patates servies en trop grande quantité, un peu de bacon trop gras et le ketchup ajouté pour faire passer les patates). Quand je vois cela, je me désole certes mais je me questionne aussi.

Pourquoi payer (trop cher) pour un déjeuner (pas très bon) et en laisser une bonne partie finir aux ordures? Déjà, je ne comprendrai jamais quiconque mange ces trucs trop gras à tous les matins mais passons. Je suis peut-être trop conscientisée par la cause mais quand je pense que plein de gens ne mangent pas et qu’on jette des tonnes de nourriture chaque année, ça m’interpelle.

C’est quoi cette pratique de toujours nous servir des assiettes qui débordent sachant que personne ne peut passer au travers autant de nourriture? N’est-on pas rendu au point où on devrait dire non à l’abondance inutile? Le commentaire du type « ça me coûte le même prix alors je vais tout prendre ce qu’on m’offre » ne tient plus… Payer pour jeter, c’est ridicule.

Ça me fait penser à cette initiative qui s’installera sous peu dans ma ville : l’utilisateur-payeur pour le ramassage des ordures. J’entends déjà de nombreux citoyens chialer que c’est un service public mais, mes chers amis, quand on abuse, on finit par en payer le prix. Quand je vois mon voisin qui a fait des pieds et des mains pour conserver le « gros » modèle de bac à ordures alors que la ville nous les a remplacés par un format plus petit lors de l’introduction du bac à compost, je sais déjà que lui, il râle en ce moment.

Personnellement, je salue ce changement car c’est insultant de faire des efforts méticuleux pour limiter sa production de déchets alors que d’autres en abusent allègrement sans souci. Ça prend des transformations radicales pour modifier les comportements des plus récalcitrants et celle-ci en est une. Alors merci pour cette décision de faire payer à la « levée » et surtout, à l’entreprise qui a eu la brillante idée de faire des bacs avec une puce électronique intégrée!

Faire des efforts pour, non seulement ralentir le dérapage environnemental actuel, mais aussi pour réutiliser nos ressources et en user de manière cohérente, respectueuse de la planète et intelligente, ça devrait aller de soi. L’attitude du nombriliste qui se balance de son impact, c’est out, ok? Et si vous n’aimez pas vous le faire dire, désolée, mais c’est la triste réalité après tant d’années d’abus et d’actes inconscients.

Les jeunes prennent la rue ces temps-ci pour nous signifier leurs craintes et nous souligner à quel point on n’a pas été cool avec eux. Parce qu’on leur lègue une planète maganée, amoindrie, usée, sale et fatiguée. Ce serait la moindre des choses aujourd’hui de mettre les bouchées doubles avec tout ce que l’on sait et les initiatives auxquelles on peut prendre part. Alors, à votre prochain déjeuner au restaurant, vous pouvez dire « je vais prendre une seule toast et quelques patates seulement, merci ». Ok?

Photo : Unsplash | riii

Écouter les signes

Guilherme Romano

Dernièrement, un ami a vécu des moments stressants quand son corps, pourtant en forme, a cessé momentanément de collaborer comme à l’habitude. Sans qu’on parle de paralysie, il s’est réveillé un matin avec de gros engourdissements de tout son côté droit. Il me décrivait le tout comme une étrange sensation de perte de contrôle et de traîner un boulet avec soi.

Au-delà de l’inquiétude qui peut accompagner de telles expériences, il y a ce que ça cache : un manque d’écoute de soi. Car, après avoir passé des examens plus ou moins poussés, le constat est souvent révélateur : le corps a besoin de repos. On abuse souvent de notre système, pas toujours à l’écoute des signaux et souvent pas en recherche d’harmonie. Mais notre corps, lui, tente constamment de retrouver cet équilibre qui lui assure un fonctionnement optimal. Alors quand on exagère, il envoie des signes plus clairs.

Que ça vous soit déjà arrivé ou non, je suis convaincue que vous comprenez de quoi je parle. Ce peut-être simplement cette sensation de fatigue lancinante qui vous suit pendant plusieurs jours ou un mal de tête constant qui s’étire trop longtemps. Mais tous ces symptômes ont en commun de nous faire prendre conscience qu’on n’est pas invincible. On oublie qu’on doit prendre soin de soi et, selon notre capacité à déceler les indices, on se rend plus ou moins loin dans le dérapage.

S’il y a bien une chose qui ne s’achète pas, c’est la santé (malgré toutes les recettes miracles qui pullulent sur Internet). Se reposer, bien s’alimenter, faire du sport, se détendre, entretenir des relations harmonieuses, éviter le stress et favoriser les plaisirs sains, voilà des éléments-clés d’un bien-être constant. Et pour que notre corps demeure un allié, on doit être à son service et non l’inverse, lui fournir le carburant et les conditions gagnantes pour qu’il nous mène là où l’on veut aller.

Mais le sait-on vraiment? Connaît-on cette destination? Si la réponse est non, ne vous flagellez surtout pas. C’est correct, ce n’est pas une obligation d’avoir un plan quinquennal. Il faut cesser de se mettre une pression monstre et de toujours vouloir correspondre aux standards de la société. Personnellement, je préfère me sentir bien sans avoir de plan précis que de stresser pendant 20 ans pour atteindre mes objectifs. Si j’arrive usée, sur les genoux, à ma retraite, j’aurais l’impression d’avoir ratée quelque chose.

Étirer l’élastique, que ce soit sur le plan physique ou mental, c’est toujours risqué. Il y a dans l’air du temps cette tendance au dépassement. Mais, si on n’est pas accompagné dans cet exercice, on peut surcharger son système et le faire déraper. Vouloir prouver sa performance, sa vivacité, ça peut devenir exigeant, trop exigeant pour nous. Et si les signes ne sont pas décelés à temps, la chute peut être brutale.

On refoule beaucoup de choses de peur de paraître faible : émotions, tensions, colères, peines, déceptions et blessures. Ajoutez à cela des excès d’alcool et de nourriture, un manque de sommeil, un environnement hostile et stressant, des exigences qui ne font qu’augmenter… Et vous avez le cocktail parfait pour frapper le mur de plein fouet.

Pourtant, on le sait. On lit tous les jours des histoires de gens qui ont poussé la machine trop loin, qui ont perdu pied et qui regrette de ne pas avoir été assez alertes pour voir venir la vague qui les a engloutis. On lit de manière détachée ces textes qui nous disent que la santé est ce qu’on de plus précieux, on fait des résolutions de nouvel an en trinquant sans trop y croire. Puis un jour, ça nous happe.

Je ne veux en aucun cas être moralisatrice ce matin, au contraire. J’ai envie qu’on lève le nez de nos écrans et qu’on respire à plein poumon cette vie qui nous entoure et celle qui est en nous. Qu’on se souvienne que tout est possible quand on est en santé et que l’important, c’est de se connecter à ce merveilleux véhicule qu’est notre corps. Parce que ce serait dommage d’attendre de perdre la santé pour enfin l’apprécier.

Photo : Unsplash | Guilherme Romano

Célébrer la différence

Matteo Paganelli

Vous avez sans doute vu, sur les réseaux sociaux, plusieurs vedettes et personnalités publiques arborer le fameux gaminet « différent comme toi ». C’est la campagne de la Fondation Véro & Louis qui est de retour pour une deuxième année. Comme on peut le lire sur le site Web de la fondation, en mettant de l’avant l’unicité de tous et chacun, l’expression  »Différent comme toi » célèbre la différence!

Dans cette même ligne de pensée, je suis tombée par hasard sur le coup de gueule d’une famille qui se bat pour faire accepter la différence de leur fils : la trisomie 21. Et leur façon de réagir aux critiques des gens qui font preuve d’une incompréhension crasse devant les campagnes de financement et autres types de sollicitation est, qu’aujourd’hui, ils nous invitent à porter des chaussettes de couleurs distinctes en appui à la cause.

Pourquoi me demanderez-vous? Pour justement signifier qu’une différence, ça ne fait de mal à personne. Que la différence, on devrait l’embrasser au lieu de la juger. Que c’est cette différence qui fait de nous un peuple fier et heureux. Car si on était tous pareils, on s’emmerderait solide! C’est parce qu’on est différents qu’on se complète et qu’on est en mesure de former des équipes équilibrées. Imaginez être avec des gens qui sont comme vous 24/7… Je parie que vous finiriez par faire une crise 😉 Je blague mais vous comprenez ce que je veux dire je crois.

Je me souviens, dans ma tendre jeunesse, mon père habitait à côté d’une maison où résidait une famille d’accueil. Cette famille, au lieu d’accueillir les enfants faciles à gérer, avait décidé de s’investir dans les soins aux enfants handicapés. Le plus vieux de la troupe, Jean-François, était lourdement atteint et malgré sa majorité, il avait un « âge mental » très jeune. Mais ce qui était le plus surprenant, c’était son regard. On y voyait toute la bonté du monde.

Mon père lui confiait des petites tâches à la maison : tonte du gazon, ramassage des feuilles à l’automne, lavage de l’auto… Et il m’avait expliqué un jour qu’au début il se sentait mal car il ne voulait pas qu’on pense qu’il exploitait ce jeune homme. Mais ce qu’il ne soupçonnait pas, c’est à quel point il valorisait Jean-François. Ce dernier jubilait à chaque nouvelle tâche et ne manquait pas de me dire à quel point il était heureux de « travailler ».

Ce qui m’avait surtout marqué à cette époque, c’est le jugement que les gens portaient sur cet homme différent. Il marchait péniblement, ses gestes étaient très saccadés et maladroits et il voulait souvent faire des câlins ce qui rendait l’entourage frileux à lui parler ou lui accorder de l’attention. Sa différence faisait peur. En lui expliquant, on finissait par lui faire prendre conscience qu’il pouvait être un peu trop intrusif. J’ai souvenir d’un après-midi d’été où on avait pratiqué la poignée de main pour qu’il puisse entrer en contact de manière moins intrusive.

Bref, accueillir la différence, ça demande une dose d’altruisme, ça demande de sortir de son nombril et de se mettre à la place de l’autre pendant quelques minutes. On ne pourra jamais comprendre à 100% ce que vit la personne mais on peut mettre de côté son jugement, ses idées préconçues et son carcan rigide pour voir autrement, à travers des yeux nouveaux et surtout, avec notre cœur.

L’humain est une bête merveilleuse, dotée d’une conscience, d’émotions et de capacités infinies. Mais on doit parfois faire en sorte qu’il utilise son cerveau dans un but positif au lieu d’en user malicieusement. Acceptons-nous, faisons preuve de tolérance et d’ouverture et percevons la beauté en chacun de nous au lieu de s’attarder sur les petits détails qui nous dérangent. On en sortira tous grandit.

Photo : Unsplash | Matteo Paganelli