Dans la vie, il y a une expression qui dit : ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse. Quand je regarde le ministre de la santé Gaétan Barrette aller avec son show de boucane dans les CHSLD cette semaine, je me demande quel genre de personne il est. Il ne faut pas être trop réveillé pour se rendre compte que tout cela est une immense mascarade ou comme je l’ai lu sur plusieurs sites, des patates en poudre aux yeux. Merci pour le jeu de mot, l’ironie est de mise…
Utiliser comme des otages des gens affaiblis en leur promettant un repas plus savoureux en sachant pertinemment que le budget alloué arrivera à peine à ajouter un peu de sel, c’est mentir carrément dans la face du monde. Comment réagirait cet homme si, dans sa vie personnelle, il se faisait traiter ainsi? Il serait probablement enragé noir…
Quand je regarde comment on traite les lieux qui accueillent les enfants pour leur éducation et les personnes qui ont besoin de soins, dans les CHSLD et les hôpitaux, je me questionne sur nos priorités en tant que société. Car on va se le dire, on chiale un peu quand un scandale éclate mais on est loin de monter aux barricades. Quand on a eu le printemps érable, les gens se sont mobilisés pour assurer une éducation supérieure accessible aux générations futures. Encore faut-il que ces jeunes s’y rendent…
En lisant la chronique de Patrick Lagacé ce matin, j’avais un peu le moral à terre. Les tests d’admission dans les écoles privées et même publiques révèlent un dégoût généralisé et une perception extrêmement négative du réseau public. Les parents se disent que si une école met un concept de sélection, c’est que ça doit être fort comme niveau. Et surtout, les écoles de quartier n’ont pas du tout la cote, ayant la réputation de former des batailleurs et d’être des ruches d’intimidation.
À force de tasser la poussière sous le tapis, on finit par accumuler tellement de problèmes que ça nous éclate au visage, ça nous étouffe. Les magouilles nous coûtent cher, les médecins s’enrichissent au profit des patients, les écoles se dégradent, les soins et services s’amenuisent et pendant ce temps, les ministres pavanent et se tapent dans le dos.
Mais qu’est-ce que ça nous prend pour réagir? Plus de morts? Une génération en manque d’éducation adéquate qui peinera à se placer dans la vie? Une fois qu’on aura besoin de soins nous aussi et qu’on sera dans un centre qui nous servira des patates en poudre, on n’aura probablement plus l’énergie de se battre et de crier notre malaise face à ces conditions.
J’ai un réel inconfort avec l’état de notre société et je n’ai malheureusement pas de solution ce matin… Mais une phrase me trotte dans la tête et c’est sans appui à aucun parti ou aucune allégeance que je le dis mais simplement car c’est la triste réalité de notre société souffrante : Faut qu’on se parle.
La montagne n’est jamais trop grande quand on l’aborde un pas à la fois…
Photo : Unsplash | Chad Madden