Quelques minutes de bonheur

William Felker

J’adore l’art, sous toutes ses formes, dans tous ses styles d’expression. Et ce matin, je me réjouissais d’entendre la nouvelle concernant Corno qui exposera à l’Art Basel de Miami, là où les meilleurs se rassemblent. C’est très valorisant pour cette artiste québécoise qui s’est établit à New York et qui vit de son art depuis 40 ans. Et c’est aussi une belle leçon de persévérance et de courage que cette artiste nous démontre. Décider de partir ainsi, s’installer dans une telle ville, s’inspirer de cette métropole aux multiples facettes demandait beaucoup de bravoure et d’audace et cela réclame le respect.

Mon moyen d’expression de prédilection est l’écriture et je me réjouis chaque jour d’avoir cette aisance à me raconter. Mais peu importe le moyen, je crois qu’il est très sain de laisser libre court à son esprit. Certains le feront par des travaux manuels, d’autres par le chant, la danse, la peinture ou le tricot. Peu importe le véhicule choisi, le résultat sur la personne ne peut qu’être bénéfique. Corno réussit à utiliser de son art comme métier et peu de gens peuvent le faire. Souvent plus un hobby, notre créativité nous mène rarement sur une scène ou dans une salle d’exposition.

Mais c’est le trajet qui compte, le parcours, les transitions, l’effort et le plaisir que nous procurent ces instants qui souvent nous révèle à nous-mêmes des facettes insoupçonnées. Encore une fois, ce n’est pas une question d’exploit, de reconnaissance absolue ou de gains financiers. C’est une question d’équilibre, de bien-être et de connaissance de soi. Tant mieux  si on peut en tirer quelque chose mais l’expérience en soi me semble suffire à justifier la tâche.

Il n’y a qu’à regarder le plaisir qu’ont les enfants à faire de la peinture, du dessin, à danser, à s’amuser de toutes les façons possibles pour se rappeler à quel point ça peut faire du bien. On perd souvent cette naïveté en grandissant et la peur du jugement vient souvent nous bloquer dans nos élans. Mais si on arrêtait de se juger soi-même et qu’on laissait ressurgir un peu nos cœurs d’enfants, le stress ferait peut-être place à une détente, une joie et un amusement qu’on avait mis de côté.

Se laisser aller, se laisser emporter sans se restreindre ou se censurer, comme quand nous étions jeunes et encore dans l’innocence de l’enfance. Prendre plaisir avec de petites choses, e pas se laisser submerger par le quotidien parfois lourd et oppressant. Pour un instant, ne pas penser au lendemain et être purement dans le moment présent. Le temps d’un coup de pinceau, d’une page à écrire, d’un morceau au piano… Ces quelques minutes peuvent parfois changer le cours d’une journée mais on ne s’accorde que rarement le temps de se divertir.

Avant que la folie de Noël nous embarque dans son tourbillon, pourquoi ne pas s’octroyer des petits moments de plaisirs pour sa rappeler à quel point ça fait du bien. On arrivera peut-être plus détendus aux nombreux partys. On a tendance à remettre à plus tard car il y a toujours quelque chose à faire. Et si ce qu’on avait à faire, c’est justement de se donner du temps à soi?

Quelques minutes dans une journée… que pourrait-il arriver mis à part un peu de bonheur?

 

Photo : Unsplash | William Felker

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