À chacun son combat…

Tim Stief

On rencontre des gens dans la vie de tous les styles, de toutes les sources et de tous les coins du monde. On dit souvent qu’on n’a jamais une deuxième chance de faire une première impression. Mais malheureusement, parfois, on ne voit pas plus loin que le bout de son nez et on juge aux premiers contacts une personne sans effort de compréhension.

J’ai vu passer une phrase il y a quelques années qui ressurgit fréquemment dans mon esprit :

Everyone you meet is fighting a battle you know nothing about. Be Kind. Always.

On n’a aucune idée du parcours des gens avant de s’intéresser à eux. On ne sait pas par quel chemin ils sont passés, quelles épreuves la vie a mis sur leur route, quel combat ils mènent. Alors pourquoi se permet-on si facilement de les juger? Et je ne parle pas ici de politiciens ou de personnalités connues. Ceux-ci ont choisi de se mettre dans la ligne de mire de la critique. Ils doivent accepter les risques qui viennent avec ce choix, dans les limites de l’acceptable bien entendu.

Mais le commun des mortels, celui qui travaille au salaire minimum, qui a une famille, qui tente de s’en sortir, qui fait son petit bonhomme de chemin, pourtant  le juge-t-on si sans scrupule? Quelqu’un s’enfarge, dérive du droit chemin, commet une petite erreur et on se lance dessus pour le critiquer. Alors que certains politiciens ou grands hommes d’affaires abusent du système sans qu’on ne prenne le temps de s’insurger…

En lisant ce matin la chronique de Patrick Lagacé sur l’éducation, fruit d’un dossier qu’il nourrit depuis un an, je me suis sentie lasse de cet état de fait : l’éducation, c’est un sujet sur lequel on chiale mais aussi une sphère dans laquelle on s’implique peu. Il y aura encore des coupures dans les services spécialisés et c’est à peine si ça fait réagir. Nos écoles tombent en ruine, les services sont sabrés, on peine à trouver sa place dans ce monde de fou mais on s’en préoccupe autant que de l’itinérant qui quémande à manger.

On juge le parent qui laisse son enfant trop longtemps au service de garde mais on ne dit rien contre le gouvernement qui force les commissions scolaires à couper dans les services d’orthopédagogues et autres professionnels essentiels? Est-ce que c’est ça qu’on appelle deux poids, deux mesures?

La plupart des parents mènent un combat qu’on ne connaît pas. Ils ont leurs parents vieillissants à s’occuper, ils ont un enfant qui éprouvent des difficultés ou souffrent d’un syndrome quelconque, ils tentent de boucler le budget sans trop s’endetter, sont parfois à court de solutions pour faire arriver tout cela. On ne doit pas les juger mais plutôt les soutenir, les aider, les accompagner. Avec des services, avec des spécialistes et avec notre présence.

Une des plus belles armes d’une société face aux politiques d’austérité est la solidarité. En étant solidaires, on peut faire comprendre à ces dirigeants que NOS fonds publics doivent servir NOS intérêts. Pas ceux de leurs amis à cravate qui dirigent leurs méga-entreprises dans leur grosse tour de verre.

 

Photo : Unsplash | Tim Stief

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