Chère liberté…

Seth Doyle

Ce matin, j’aurais aimé lire Foglia. J’aurais voulu savoir ce que le roi des mots pensait de ce qu’on peut maintenant appeler le cas Nantel+Ward. Avoir sa réaction face à ce qui est devenu un gros ramassis de n’importe quoi. Car je vais être tout à fait transparente ce matin : je suis profondément déçue de la façon dont a été géré cet épisode. Oui, c’est inquiétant de voir que la liberté d’expression être brimée par une compagnie d’assurance frileuse. Mais non, on ne peut pas utiliser comme un fourre-tout une situation précise pour en faire un faux débat.

Que des humoristes démontrent leur soutien à leurs collègues en se muselant, je peux vivre avec. Mais quand on lit tout ce qui s’est dit, et son contraire, on en devient vite blasé et surtout conscient que la majorité des gens se servent de cette cause pour vomir leur venin sur les réseaux sociaux. Et j’en ai plus que marre que les gens se cachent derrière un écran pour écrire, n’importe comment en plus, des absurdités d’enfants gâtés. Et oui, c’est un lundi montée de lait.

J’ai écrit sur mon blogue que j’y partageais mes coups de cœur et mes coups de gueule et ce matin, j’ai envie de m’exprimer sur le traitement réservé à cette tempête dans un verre d’eau. Il faut savoir départager les choses et à lire ce qui se dit actuellement, j’ai l’impression que cette faculté est en dormance depuis quelques temps. Des numéros d’Yvon Deschamps en passant par RBO et Guillaume Wagner, on en a entendu des vertes et des pas mûres alors calmons-nous le pompon sur l’utilisation du mot dictature. La situation délicate de Mike Ward concernant son « conflit » avec Jérémy Gabriel (que je suis bien tanné d’entendre le petit Jérémy car il a eu le temps de grandir et de vieillir depuis le temps), c’est un sujet en soi. Et qu’une compagnie d’assurance ait la chienne au point d’exiger des modifications au point où le numéro ne tient plus debout, ce n’est pas normal mais c’est de la foutue business. Ils n’avaient pas envie de stresser avec ça… Et c’est vraiment dommage mais un moment donné, il faut en revenir.

Je suis allée visionner le sketch en question sur Youtube et bien honnêtement, et il s’agit ici de mon humble opinion, je ne crois que ce numéro aurait changé l’allure du gala. On est très loin de l’humour intelligent d’Yvon Deschamps qui, même à retardement, nous faisait encore rire. Je suis contente ce matin de lire certains chroniqueurs parler de la réaction un peu gonflée et exagéré face à cette affaire. Et que ceux qui ont comparé cela à Dieudonné se garde une petite gêne…

On dirait que la possibilité de s’exprimer à tout vent sur les médias sociaux a fait du moindre quidam un journaliste. Mais, si jamais le commun des mortels ne le savait pas, la majorité des numéros de télévision ou de radio sont scrutés par des avocats pour éviter des poursuites. Alors on peut se calmer le bouton censure quand une modification est demandée… La liberté d’expression ne signifie pas de pouvoir n’importe quoi. Et elle ne met pas de côté la notion de respect.

J’aimerais terminer sur un petit conseil : quand vous vous apprêtez à publier un commentaire sur internet, que ce soit en réaction à un article ou une opinion sur votre page Facebook, posez-vous la question suivante : si la personne était devant moi, est-ce que je lui dirais exactement la même chose? Pour ma part, je peux vous dire que si vous étiez devant moi actuellement, mon discours serait le même.

 

Unsplash | Seth Doyle

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