Au-delà du formulaire…

davide ragusa

Il y a, dans le processus de découverte des gens, une sphère exaltante. L’attrait de la nouveauté, de démystifier l’inconnu et de tenter de voir si affinités il y a. Parfois, au bout de seulement quelques phrases, on sait qu’il n’y a rien à tirer, que ni complicité ni attirance il y a. À d’autres moments, quelque chose se dessine, une possibilité se pointe. Dans notre esprit, les neurones s’agitent et  on se met à croire que ça peut arriver.

La plupart des gens de mon entourage qui sont en couple depuis longtemps me disent qu’ils ne savent pas comment ils feraient si, demain matin, ils se retrouvaient célibataires. Devoir rencontrer, trouver une personne avec qui on a envie d’être, c’est une mission ardue et exigeante. On doit être disponible, d’horaire et d’esprit, savoir déceler les magouilleurs, se décrire de façon précise et charmante, aller au-delà des idées préconçues que notre expérience de vie a imprégnée dans notre tête.

Que ce soit l’âge, la culture, la ville ou le métier, certains critères nous paraissent, à la base, comme un défi insurmontable ou une incompatibilité évidente. Mais il faut temporairement mettre tout cela de côté pour éviter de se priver de belles rencontres. Certaines finiront par un flop total, une rigolade dans un souper au mieux ou une déception grave. Des fois, c’est l’amitié qui l’emporte et on se dit qu’on a gagné au change.

Malheureusement, on ne repère pas toujours l’imposteur dès le départ et on peut perdre de l’énergie précieuse en croyant qu’une histoire en vaut la peine. Et pourtant, notre cœur sait que quelque chose cloche mais ne veut pas l’entendre. Le désir peut parfois être plus fort que les signes. Et c’est d’autant plus difficile aujourd’hui car tout se passe souvent, d’abord, dans le virtuel. La vie peut être montée de toute pièce pour nous séduire et aucun moyen, ou presque, de vérifier les faits.

On n’est plus à l’époque où tout le monde se connaissait et où, le grand frère de l’un pouvait nous renseigner sur le prospect. L’aspect incognito de tout un chacun rend la tâche ardue et plus risquée. Et plus on vieillit, moins on a envie de perdre de l’énergie et on devient vite lasse des tromperies. On acquière une certaine autonomie et une stabilité émotionnelle en vieillissant qui font en sorte qu’un partenaire devient réellement la cerise sur le sunday de notre vie. Il n’est pas question d’avoir besoin de quelqu’un mais d’avoir envie de partager de bons moments, des activités, des découvertes, des sentiments et de sentir qu’une personne nous accepte comme on est. Quand on est jeune, on veut être aimé, parfois à tout prix. Mais quand on prend en maturité, la perception de l’amour change et on doit adapter nos façons de faire pour que nos critères de recherche reflètent notre personnalité.

Critères de recherche… N’est-ce pas un peu triste de parler de rencontre et d’y accoler des principes venu tout droit du commerce électronique? On ne peut pas chercher un partenaire de vie comme on cherche un vélo, une paire de chaussures ou une bouteille de vin…

Je dois être une éternelle romantique ou une âme sensible mais j’ose croire qu’il est possible que des esprits se rencontrent et se connectent au-delà des champs d’un formulaire de recherche…

 

Photo : Unsplash | Davide Ragusa

Related Posts

Caroline Hernandez Rien n’est acquis 27 septembre 2017
Linh Nguyen Objectif 2016 : savourer la vie. 22 décembre 2015