M. l’égo, ce grand trouillard

Leo Rivas-Micoud

Avoir confiance en soi et en ses capacités, c’est un travail de tous les jours. Par moment, on se sent pleinement dans notre élément et on ne doute pas alors que d’autres fois, on craint de se planter, de ne pas être à la hauteur. Et notre mental a un grand pouvoir d’influence sur nos aptitudes à réussir.

Hier, j’avais un cap important dans ma progression en course à pied : mon premier bloc de trente minutes de course consécutives. J’avais eu, la semaine dernière, l’étape des vingt minutes qui m’avait donné beaucoup de fil à retorde et que j’ai cru pendant un moment ne jamais parvenir à faire. Comme j’avais une rencontre de suivi avec mon entraîneuse hier, je lui ai d’emblée fait part de cette difficulté et de ma crainte devant cette demi-heure qui m’apparaissait comme une montagne insurmontable.

Et elle a su me rassurer en me rappelant que ces vingt minutes pénibles était un passage obligé et une préparation à ce qui s’en venait. En réalité, cette étape cruciale était beaucoup plus difficile que ma prochaine course. Je doutais mais j’ai décidé de lui faire confiance, elle qui m’accompagne si bien depuis le début, autant par ses encouragements que par son professionnalisme et ses exemples concrets. Et je ne cessais de me répéter : elle fait des marathons alors elle sait de quoi elle parle.

Alors j’ai pris mon courage à deux mains et je suis allée courir, attaquant chaque tranche de cinq minutes de manière isolée, en étant en contact avec mon corps et surtout en prenant cela à la légère, en admirant le paysage et les arbres magnifiques des rues paisibles de ma belle ville. Mon état d’esprit étant revigoré par les paroles de ma coach, je suis parvenue à faire cette course sans trop de douleur, sans épuisement et surtout dans la joie et le plaisir.

Et ça m’a fait réaliser à quel point notre mental peut être nuisible quand on le laisse partir en vrille dans une spirale de doute et de négativisme. C’est facile de laisser notre esprit nous dicter qu’on est incapable de faire quelque chose, qu’on n’a pas ce qu’il faut, qu’on n’est pas apte. Car l’égo prend tellement de place et ne veut tellement pas se planter qu’il préfère fuir et  se cacher dans sa zone de confort.

C’est réllement important de prendre conscience de cela pour avancer. Si on ne fait que se laisser guider par l’égo, on reste sur place, on ne tente rien et surtout, on se prive de plein de belles découvertes et expériences de vie enrichissantes. Se mettre à risque, partir à l’aventure, se confronter à l’inconnu, c’est se découvrir. Et c’est dans ces situations qu’on grandit le plus, qu’on évolue et qu’on gagne en maturité.

Il y a six semaines, je courais à peine trois fois cinq minutes et j’étais épuisée. Aujourd’hui, je cours  trente minutes dans le plaisir. Alors, simplement avec cet apprentissage, je sais maintenant que je ne dois pas garder dans mon esprit l’aspect difficile de la chose mais plutôt me laisser aller et avancer, sans réfléchir ni porter mon attention sur les pensées qui traversent mon esprit.

Ayons confiance en nos capacités et mettons de côté notre égo trouillard pour grandir et devenir meilleur. Comme quand on était enfant et qu’on ne réfléchissait pas avant de courir, de jouer, de s’amuser…

 

Photo : Unsplash | Leo Rivas-Micoud

Related Posts

Justin Luebke Laisser la vie décider 6 octobre 2017
Cerys Lowe Faire son possible 23 août 2018