Le bonheur ne s’achète pas

Kawin Harasai

Ces temps-ci, je vous en ai vaguement parlé dans mes derniers billets, je réfléchis beaucoup à ma consommation en général. Que ce soit les vêtements, les produits cosmétiques, les aliments, je passe tout en revue, question de distinguer le nécessaire du superflu, de faire ressortir mes impulsions versus mes réels besoins. Et plus je passe au crible mes achats ou mes envies, plus je réalise à quel point j’ai été sous l’emprise du marketing incessant.

J’ai toujours su que j’achetais trop, que j’aimais dépenser pour me faire du bien. J’étais peut-être un peu dans le déni mais pas au point de ne rien comprendre. J’avais les moyens de mes ambitions comme on dit et je me gâtais, comme je gâtais mes proches, me disant que ça ne servait à rien de bien gagner sa vie si c’était pour tout garder pour soi. Et je crois quand même avoir fait du bien, autant à moi qu’aux autres.

Sauf que derrière ces habitudes se cachait quand même un inconfort, un mécanisme qui s’implantait de plus en plus profondément. Une journée plus difficile? Je surfais sur le web et pouvais me commander un vêtement, un livre ou un accessoire déco pour embellir mon environnement. Un événement à fêter : je me faisais un joyeux plaisir de me procurer une bouteille de vin bio fabuleux… et souvent onéreux.

Puis, à l’automne, j’ai décidé que j’avais besoin d’une pause, je me suis accordée quelques semaines de vacances pour refaire mes forces et profiter de la vie un peu. Et ça m’a donné l’occasion, ou l’opportunité, de me regarder aller comme on dit. J’y ai vu beaucoup de réflexes malsains et de consommation abusive en tout genre, pour compenser certains aspects que j’appréciais moins de ma vie. Je le dis en toute transparence car j’ai l’impression que beaucoup de gens vivent ce genre de cercle vicieux, consciemment ou non.

Quand on prend le temps de regarder où va notre argent, on réalise parfois qu’on n’a pas une vision réaliste de notre niveau de dépenses inutiles. Quand je parle d’inutile, c’est en fait que sur le coup on trouve cela satisfaisant, ça comble un besoin à court terme de nouveauté mais on se rend vite compte que dans la vie, ça ne nous apporte pas de réel bonheur.

J’ai fait le tour de ma maison à plusieurs reprises dans les derniers mois pour faire un grand ménage, un tri dans mes possessions et si je me mets à calculer le prix de chaque item que je donne, je réalise que quelques semaines de salaire s’en vont directement à Renaissance. Je n’ai pas pu m’empêcher de me dire que si j’avais fait un tel don en argent, j’aurais au moins eu un retour d’impôt.

Peut-être vous direz-vous que vous n’avez pas ce problème, que vous êtes super économe et que rien dans votre budget ne fait l’objet d’une telle réaction. Tant mieux si c’est le cas, je suis très sincère quand je dis cela. Et, de grâce, inculquez ces valeurs à vos enfants. Car je peux vous jurer que ce n’est pas à l’école qu’on nous apprend le sens de l’économie!

Si vous êtes comme moi, je vous invite à prendre le temps de réfléchir sur vos réflexes de consommation. Comme dans tout, c’est la prise de conscience qui constitue la première étape vers le changement. Fixez-vous des objectifs afin de vous inciter à économiser et surtout à moins dépenser. Mais soyez conscients et présents d’esprit à chaque fois que vous sortez de l’argent de votre portefeuille. C’est très facile aujourd’hui avec les cartes de crédit et l’achat en ligne, c’est beaucoup moins flagrant mais c’est tout aussi nocif.

C’est le temps des impôts et rares seront mes billets à saveur économique mais je trouvais que ça valait la peine de partager cette réflexion. Car comme on dit, mieux vaut prévenir que guérir!

 

Photo : Unsplash | Kawin Harasai

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