Oser essayer

Adam Griffith

Un sujet revient souvent sur mon blogue et c’est celui de ne pas vivre dans le regret. Personnellement je trouve que c’est malsain de ressasser le passé et de se taper la tête constamment, à grands coups de « j’aurais dû » ou « j’aurais pu ». Le passé appartient au passé et s’il y a bien une chose qu’on ne peut pas changer, c’est bien lui. Laissons-le donc en paix derrière nous et regardons vers l’avant.

Par contre, il ne faut pas oublier les enseignements de notre passé. Chaque expérience, chaque épreuve et chaque rencontre a pour but de nous apprendre quelque chose. Ce peut être positif ou négatif, ça peut aller dans le coffre à outils pour construire ou ça peut enrichir notre protection contre les gens toxiques. Être confronté au même type de difficultés constamment, à mes yeux, ça veut dire qu’on ne comprend peut-être pas le message, qu’on a peut-être pas saisi ce qu’on doit retirer de tout cela.

Certaines personnes me diront qu’elles ont un mauvais karma, que la vie s’acharne sur elle, que le petit nuage noir les poursuit. Mais pour avoir été dans une de ces phases sombres où on a l’impression d’avoir le malheur collé aux fesses, je peux vous dire que rien n’arrive pour rien. Et que, honnêtement, si vous pensez que la vie devrait toujours être simple et facile, il faudrait peut-être revoir vos attentes, à la base.

Les hauts et les bas, ça fait partie de la vie. C’est comme une marée qui monte et redescend, comme le vent qui souffle et se calme, qui parfois surprend et d’autres fois rafraîchit. Ce n’est pas uniforme, ce n’est pas constant. Et c’est ce qui fait qu’on apprécie les beaux moments et qu’il faut garder dans son cœur les parcelles de bonheur. Elles nous servent à affronter les coups durs, à se rappeler que c’est aussi beau, la vie.

Je parle aussi souvent qu’on devrait occuper ses pensées avec ce qui compte réellement pour nous. À mes yeux, si on ne fait que penser au malheur, il y a de fortes chances que c’est ce qu’on croisera sur notre route. Et parlant de route, si on ne fait jamais de pas en avant, il ne faut pas se surprendre que le paysage ne change pas.

Je sais que tout cela peut paraître ésotérique ou inaccessible pour certaines personnes qui se sentent prises au piège dans une situation difficile. Mais parfois, il suffit de le lire pour enclancher le changement, pour se donner l’élan pour oser avancer. Ne pensez pas à la montagne qu’il y a à gravir. Regardez vos pieds avancer un pas après l’autre. Regardez à droite et à gauche pour admirer la vie qui se transforme sous vos yeux. Et vous constaterez rapidement que vous avancez, sans en avoir eu réellement conscience.

Il ne faut pas non plus hésiter à prendre une pause quand on en ressent le réel besoin. S’arrêter, ce n’est pas un signe de faiblesse. C’est plutôt un signe de connaissance de soi. Refaire ses forces, pour mieux s’enraciner et trouver la source d’énergie nécessaire pour attaquer le prochain pan de sa vie.

Et par moment, il faut savoir demander de l’aide, avouer avoir besoin de autres. Un ancien patron m’avait dit un jour : si tu ne demandes jamais rien, la réponse sera assurément négative. Ose demander et tu seras surprise du nombre de fois où les gens te diront oui. Ça m’a pris des années avant d’être capable de demander de l’aide, avant d’oser déranger les autres avec mes soucis. Car oui, je voyais cela ainsi. Ils avaient leurs problèmes et j’avais l’impression d’en ajouter une couche en leur demandant de m’aider. Mais finalement, j’ai réalisé que ça leur faisait plaisir de me donner un coup de main et que ça les sortait de leur propre situation. Par moment, ça leur a même donné des idées pour régler leur propre problème, et à d’autres occasions, j’ai pu leur rendre la pareille et nous avons tous deux réglé notre situation.

Quand on n’essaie rien, on ne récolte rien. S’ouvrir aux autres et accepter ce qui est, c’est se donner la chance de vivre mieux. Ce n’est pas nécessairement facile, mais c’est franchement mieux que de ne jamais essayer. On n’apprend pas en faisant du surplace. Et s’il y a une chose que j’ai comprise, c’est que quand on ose s’aventurer vers la nouveauté, la vie se charge toujours de nous donner ce qu’il faut pour continuer notre route.

 

Photo : Unsplash | Adam Griffith

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