L’inventaire du bonheur

Jeremy Bishop
  1. Malgré la pluie, malgré la grisaille, malgré le trafic, il faut garder le sourire. Parce que si on laisse ce genre de détails incontrôlables nous miner le moral, qu’en sera-t-il lorsque une grosse tuile nous tombera sur la tête? Certains me diront qu’ils arriveront en retard à une rencontre importante, que leur jardin perd de son lustre ou qu’ils se sont fait asperger d’eau par une voiture… Et? Êtes-vous morts? Est-ce que votre vie est en danger?

Sérieusement, au Québec, on a une véritable habitude de « chialage » qui est ancrée bien en nous par moment et parfois, ça m’énerve un peu. Parce qu’on dirait qu’on oublie qu’à force de toujours critiquer et voir le verre à moitié vide, on attire le malheur. Ce à quoi on occupe notre temps et notre esprit devient notre réalité, inévitablement. C’est comme si on l’appelait en quelque sorte…

Aristote disait :

Être heureux ne signifie pas que tout est parfait. Cela signifie que vous avez décidé de regarder au-delà des imperfections.

Alors, oui, c’est d’une certaine façon un choix d’être heureux, malgré les difficultés de la vie. Je ne parle pas ici des catastrophes naturelles ou des maladies chroniques. Et j’entends déjà certaines personnes me dire : oui, mais moi, j’ai telle ou telle situation, ce n’est pas ma faute et ça me gâche la vie… ok… Mais après avoir affirmé ceci, vous faites quoi pour rendre votre vie meilleure? Je veux dire… On vit tous des trucs moins cool dans notre vie, personne n’a atteint la perfection ultime, qui d’ailleurs est une sacrée lubie qu’on devrait cesser d’espérer.

Certaines personnes vivent avec très peu de moyens, sans voiture ni maison, et sont parfaitement heureuses. Alors pourquoi avec notre bungalow et notre voyage dans le sud l’hiver on ne pourrait pas y arriver? Je crois sincèrement que c’est une disposition de l’esprit et que comme tout dans la vie, on doit le pratiquer, notre esprit, à voir le bon côté des choses, à déceler les petites parcelles de bonté chez les autres, à apprécier les moments de joie parmi ceux qui peuvent être ordinaires. Voir le beau et sentir le bien, c’est très difficile si on concentre notre esprit sur ce qui ne fonctionne pas.

Je ne veux aucunement faire la morale à quiconque ce matin mais c’est que j’entends parfois des gens se demander comment on fait pour être heureux ou chercher à tout prix LA formule du bonheur. Et j’ai tendance à répondre dans ce temps-là que la réponse, elle se cache bien loin à l’intérieur. Il faut cesser de chercher en dehors et plutôt ralentir pour entendre et ressentir en soi ce qui est beau et bon. Aucune voiture, aucun bien matériel ne vous rendra plus heureux. Parfois, ça peut combler un vide, ça peut donner le sourire pendant un moment, ça peut donner la sensation du bonheur pour quelques minutes mais vous savez très bien que ce nouveau vêtement rejoindra tous les autres et ce petit bonheur éphémère s’évanouira, lui aussi.

Alors, si malgré la pluie ce matin, vous preniez quelques instants pour penser à votre vie, vos amis et votre famille et que vous savouriez ce que vous avez, comme amour autour de vous, comme bien-être, comme joie, ça ressemblerait à quoi?

C’est un petit exercice que je m’amuse à faire de plus en plus souvent, un genre d’inventaire du bonheur et, franchement, c’est assez efficace! Ça ramène sur terre, ça relativise, ça permet de mettre de côté le moins beau pour focaliser son énergie sur ce qui en vaut vraiment la peine. Et ça, ben, on en a toujours besoin. Parce que du bonheur, on n’en a jamais trop!

 

Photo : Unsplash | Jeremy Bishop

Related Posts

Matthew Wiebe Regarder en arrière 19 juillet 2016
Jessica Polar La liberté 8 juin 2017