Pas de recette miracle

Priscilla Du Preez

Hier, une publication a attiré mon attention dans mon fil d’actualités Facebook et en m’y attardant, j’ai été complètement horrifiée de constater le propos et son auteure. Il s’agit du « récit » de l’animatrice Isabelle Racicot sur son expérience du coolsculpting, une nouvelle tendance mode qui consiste à détruire le gras du corps grâce à une espèce de ventouse. Je ne m’éterniserai pas sur la méthode puisque je ne veux ni leur faire de la publicité, ni en savoir plus.

Ce qui m’a dérangé dans cette histoire, c’est qu’une personnalité publique fasse la promotion d’une méthode que je considère comme dangereuse car on n’a aucune idée de l’effet de cette technique et surtout, cela donne l’impression qu’on peut se bourrer de croustilles et de cola pour ensuite aller se faire « sucer » le gras par une machine… Les effets d’une mauvaise hygiène de vie ne se trouvent pas seulement dans les poignées d’amour. Ce sont les organes qui doivent gérer ce qu’on ingère et de faire disparaître les petits dépassements adipeux disgracieux ne règlent pas tout.

Je l’ai partagé sur mon mur et une amie d’enfance a réagi. Cette amie a décidé de prendre un virage santé dans les dernières semaines et c’est à coup d’efforts, de détermination et de fierté pour chaque petit pas qu’elle a réussi à atteindre son but. Et je crois franchement que c’est dans ce processus que se trouve la clé, dans le chemin pour se rendre et non pas dans le résultat.

Car si on se met à utiliser des méthodes « faciles » pour faire disparaître les bourrelets, il n’y a plus de sentiment d’accomplissement, de dépassement de soi. On ne découvre plus sa force et sa volonté. La prochaine sera quoi? Un décrassage de poumons pour les fumeurs? C’est totalement absurde…

Vous pourriez me dire que je n’ai qu’à ne pas m’occuper de ce genre de message et passer mon chemin mais je sais que des jeunes femmes complexées liront ce texte et se diront : wow, on peut facilement sculpter son corps sur demande. Au lieu de comprendre que l’alimentation, l’activité physique et de saines habitudes de vie permettent de se sentir bien dans son corps et d’en être responsable.

Une animatrice qui diffuse ce genre de message, je trouve ça irresponsable car elle a une influence. Si au minimum elle parlait des changements qu’elle a fait dans sa vie pour « compléter » ce traitement et éviter que ses poignées d’amour reviennent… Mais non. En fait, comme l’a mentionné mon amie, elle ose se plaindre de son 5 minutes de souffrance quand la machine démarre sa succion.

Je l’inviterais à aller faire des séances d’entraînement intenses pour constater que 60 minutes de dépassement de soi sont moins souffrantes que son traitement et qu’elle y découvrira une source d’énergie jusque-là inconnue. En fait, les bienfaits se ressentent sur des jours et malgré la difficulté, on en sort complètement revigoré.

Alors, en ce vendredi coup de gueule, je vous invite à planifier de belles sorties pour cette fin de semaine que l’on prévoit ensoleillée et disons-le, parfaite. Allez marcher, courir, pédaler, nager… Peu importe mais prenez soin de vous. Aucun traitement miracle ne vous donnera autant qu’un moment passé à utiliser votre corps à son plein potentiel. Le corps est fait pour bouger, on a simplement perdu le réflexe parfois. Se reconnecter à soi, c’est aussi se donner l’occasion de découvrir ce qu’on aime, de s’aérer l’esprit, de faire la paix avec ses complexes et d’apprécier d’être en vie, tout simplement…

P.S. Bravo Karo pour ton parcours, c’est très inspirant! Et pour ceux qui ont besoin d’une source de motivation, suivez-la, vous ne le regretterez pas!

 

Photo : Unsplash | Priscilla Du Preez