Mon pays, c’est l’hiver

Todd Diemer

Comme à chaque année, la première tempête crée toujours beaucoup d’émoi. On s’excite devant cette belle blancheur qui donne son charme à la saison froide mais en même temps, on dirait que la conduite n’est pas encore adaptée, optimisée pour ces conditions plus dangereuses. À voir certains conducteurs agir de manière téméraire ce matin, j’en conclus que pour plusieurs, ça prend quelques erreurs et accidents avant d’apprendre.

Mon pays, c’est l’hiver chantait Vigneault et on a beau pester contre la neige, elle reviendra à chaque année. Et, cette année, les prévisions sont en faveur d’un hiver tumultueux et mouvementé côté précipitations en tout genre. J’entends déjà les grognons clamer un complot et les environnementalistes rappeler qu’on a notre part de responsabilité sur ces extrêmes climatiques.

Personnellement, mis à part quand je suis prise dans une tempête en voiture et que ça n’avance pas, j’ai appris à aimer l’hiver. Sortir de la ville aide à l’apprécier, marcher en forêt, faire des sports d’hiver ou ne serait-ce que louer un chalet pour regarder la neige tomber tranquillement sur la nature en dormance, ce sont toutes des activités qui aident à changer notre perception de cette saison. Si on reste enfermé dans notre maison à chialer, ça finit par détruire notre humeur et on influence négativement notre entourage.

On est né dans un pays nordique, dans une région du monde qui a réellement quatre saisons bien définies nous offrant une multitude de températures et de conditions différentes. Je crois que rendu là, on doit l’accepter et trouver notre formule gagnante pour s’y habituer. Ça ne mène nulle part de combattre et de vivre dans le déni. L’hiver reviendra à chaque année, peu importe nos faits et gestes. Si vous ne l’acceptez pas, vous pouvez toujours envisager de déménager dans un pays plus chaud.

À l’émission de radio Gravel le matin, l’animateur interroge souvent des expatriés qui ont choisi d’aller vivre aux quatre coins du monde et relatent leur parcours. Et, bien souvent, un point qui revient c’est que ces gens s’ennuient de l’hiver et surtout de la neige. Comme quoi, parfois, il faut être privé de quelque chose pour l’avoir en haute estime. J’avoue que j’aurais personnellement beaucoup plus de difficulté à vivre avec les ouragans et les canicules permanentes que nos froids nordiques mordants.

Pendant longtemps, comme tout jeune adulte qui se respecte et qui soigne son image, je ne m’habillais pas en conséquence, plus soucieuse de mon look que de mon confort. Puis, avec les années, j’ai réalisé que je devais m’ajuster car il n’en tenait qu’à moi d’être bien au chaud. J’ai adapté mon habillement, je me suis équipée et j’ai maintenant beaucoup moins de souci avec le froid. Comme on dit, j’ai pris le taureau par les cornes!

Alors, si comme je l’ai été, vous êtes réfractaire à cette saison, je vous invite à revoir votre relation avec celle-ci. Pensez à ceux qui perdent leur maison lors d’une tempête tropicale ou ceux qui souffrent des grandes sécheresses. Personnellement, la neige et le froid qui nous permettent de manger de la tire, de faire des bonhommes, de skier, de patiner et de voir briller les yeux des enfants, ça me réjouit!

Comme tout dans la vie, il faut relativiser, prendre une grande respiration et se rappeler que la vie, elle est belle et elle est bonne. On doit juste décider de voir les choses du bon angle, de voir le verre à moitié plein et d’agir en conséquence.

 

Photo : Unsplash | Todd Diemer

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