L’importance de l’autocompassion

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Avez-vous tendance à vous juger sévèrement, à vous taper sur la tête et à vous reprocher vos faits et gestes régulièrement? Personnellement, j’ai longtemps été très dure envers moi-même, ayant un niveau d’auto-critique frôlant le masochisme. Je le dis sans gêne car j’ai découvert, un jour, l’autocompassion. Certains diront peut-être qu’il s’agit d’une méthode un peu psycho-pop qui ne sert qu’à remplir les poches de certains auteurs. Mais je peux vous dire qu’à force de lire sur le sujet, j’ai compris que j’avais un travail à faire sur moi-même.

Donc, peu importe que cette technique soit approuvée ou pas par les grandes sommités de la psychologie; quand le moyen fonctionne, c’est ce qui compte à mes yeux. Si je voulais vous résumer la chose, je dirais que ça permet, petit à petit, de se voir sous un meilleur jour. Au lieu de se reprocher constamment erreurs et échecs, on apprend à diminuer la comparaison et à comprendre ce qui nous pousse à être si exigeant envers soi. Car tout part de soi, de ce qui nous a construit, ce qui nous a blessé et la souffrance que l’on traîne dans son petit baluchon de vie.

Si on a été taquiné sans cesse au primaire pour une caractéristique physique, on peut avoir gardé une trace de cette accumulation, de cette gêne d’être différent. Et, il se peut que plus tard, on réagisse fortement si notre corps ne répond pas aux normes sociétales établies (surtout qu’on est bombardé d’images de corps de rêve en permanence). Apprendre à attendrir notre cœur, à avoir pour soi la même compassion et la même bienveillance qu’on a pour les autres, ça ne se fait pas en 10 jours mais ça se travaille, au fur et à mesure.

C’est comme si on détournait notre regard, notre attention, de ce qui ne nous plaît pas, pour se concentrer sur ce qu’on a de beau. Au lieu de regarder le bourrelet, pourquoi ne pas contempler notre regard, doux et chaleureux? Et ce regard, à force d’y accorder de l’importance, on finit par lui permettre de voir autrement ce corps qui nous perturbe, qui n’est pas parfait. Et, au bout du compte, on comprend que l’importance n’est pas dans la perfection mais dans l’acceptation.

Renforcer son positivisme au lieu d’entretenir le cercle vicieux du défaitisme, ça semble magique mais ça demande des efforts. Toutefois, quand on sent qu’on est sur la bonne voie, on ne veut plus arrêter, on se réveille le matin en étant plus léger et plus joyeux et notre vie nous semble plus agréable. Avec le temps, on réalise que ce regard critique qu’on avait sur nous n’est que le reflet de la distorsion mentale qu’on a entretenue pendant des années, résultat de nos expériences peu glorieuses qui ont laissé des marques profondes sur notre âme.

On souhaite toujours le meilleur aux autres, on décrocherait souvent la lune pour nos proches et on leur pardonne facilement leurs faux pas, leurs erreurs et leurs oublis. Mais on se rend vite compte qu’on a de la difficulté à avoir, pour soi, la même sollicitude, le même réconfort.

La vie est un long chemin qui nous permet de se découvrir, d’apprendre à se connaître, à se pardonner et à s’aimer. On peut vivre dans le déni, on peut vivre sans ressentir, en restant loin de ses émotions. Mais on peut aussi s’ouvrir à soi, se donner l’amour, le respect, le calme et la douceur que l’on mérite. Et quand on décide de prendre cette direction, de voir les choses sous cet angle, la colère, la fatigue et la douleur s’amenuise pour laisser place à une paix difficile à décrire.

Soyons donc dans l’acceptation et cessons de vouloir correspondre à tout à ce qu’on n’est pas. La vie est si belle avec notre unicité, notre différence et nos couleurs. Parce qu’au fond, on est tous originaux, singuliers et surtout, aimables.

 

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