Vivre léger

Federica Galli

J’ai récemment parlé de désencombrement et des bienfaits psychologiques que procure l’exercice d’épurer sa demeure et de se débarrasser du superflu. Cette pratique apporte aussi un sentiment d’implication puisque le fait de donner aux autres, que ce soit à des proches ou à des organismes, ça fait du bien à notre cœur et à notre âme et ça nous connecte avec ceux qui nous entoure. Mais, on peut aussi décider d’aérer notre esprit, notre mental, pour le nettoyer des idées et pensées négatives, pour se dégager des soucis persistants qui ne font que gruger notre énergie.

On a tous nos petites bêtes noires, ces vieux réflexes, ces émotions ou ces « patterns » qu’on traîne et qu’on sait nuisibles dans notre vie, sans pour autant qu’on ait la force, l’énergie ou l’audace de s’y attaquer. Mais, et je parle par expérience, il n’y a rien de plus satisfaisant et d’émancipateur que de se libérer de ces chaînes et de pouvoir avancer, d’un pas léger. Bien entendu, ça demande des efforts et parfois, ça vient brasser très profondément de vieilles blessures souffrantes, mais c’est dans ce processus difficile qu’on arrive à se soigner et à changer réellement.

Quand on parvient à atténuer une émotion qui nous suit depuis longtemps et qui perturbe notre existence, on allège notre esprit et on peut espérer vivre plus harmonieusement. Et, ainsi, on devient un humain plus agréable et apte à aider, à écouter et à partager avec les autres. C’est une roue qui tourne, un cercle vertueux. Chacun, à l’échelle de sa propre vie, peut participer à l’amélioration collective de nos conditions. Je crois qu’il faut cesser de se regarder le nombril et toujours garder en tête l’impact que nous avons et la place que nous occupons dans la communauté.

S’embourber, que ce soit mentalement ou avec des objets, j’ai l’impression que ça peut réconforter par moment, comme si on comble un vide qui nous fait peur. Mais, à moyen et long terme, ça devient plus néfaste car on peut facilement s’accrocher à des biens ou des pensées et rester dans le déni. Se voiler la face sur la réalité n’a jamais été une bonne solution. Ce n’est pas toujours facile, parfois ça fait mal et ça peut prendre un petit choc pour passer à autre chose.

Vivre léger pour moi, c’est se lever le matin sans sentir de lourdeur, c’est apprécier les petites choses de la vie et ne pas toujours vivre dans l’attente de mieux. Vous savez, ce fameux phénomène du « je serai heureux quand… » qui fait qu’on attend toujours après un moment ou quelque chose pour être bien, au lieu de simplement apprécier ce que l’on a, maintenant. Comme on se fait créer des besoins à la vitesse de l’éclair aujourd’hui, ça devient difficile d’apprécier tout bonnement ce que l’on a et ce que l’on est. La comparaison constante peut devenir maladive et les produits sur le marché nous sont proposés comme des solutions à tous nos enjeux…

Mais rien ne peut nous combler autant que la base essentielle à la vie : la nourriture, un toit, l’amour… Être capable de se développer, de s’accomplir, être aimé, se sentir en sécurité, pouvoir se reposer sans crainte, sentir qu’on est utile, tout cela, ce sont de vrais besoins. Pas la dernière technologie, le vêtement dernier cri, la bébelle magique qui est supposée changer ta vie…

Finalement, l’important, c’est de prendre le temps de savoir ce qui nous correspond vraiment, ce qui vient nous apaiser et nous faire sentir bien. Le reste, c’est du superflu et de l’inutile. C’est le travail d’une vie de savoir se contenter de ce que l’on a au lieu de toujours chercher ailleurs le bonheur. Et on peut tous s’entraider dans ce cheminement, un jour à la fois : apprendre ensemble à être plutôt que d’avoir.

 

Photo : Unsplash | Federica Galli

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