Peur de l’échec, vraiment?

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Quelle est votre relation face à l’échec? Avez-vous tendance à vous terrer quand vous faites une erreur, à trouver une façon de la cacher, à en faire trop pour compenser? Avouez-vous facilement que vous vous êtes trompés? Je réfléchis ces jours-ci à ce rapport que nous avons avec l’inverse du succès. Les réseaux sociaux étant omniprésents dans nos vies, diffusant plus souvent qu’autrement le bon côté de la médaille, j’ai l’impression qu’il est devenu difficile d’admettre un revers.

D’ailleurs, des conférences sont données depuis quelques mois par des entrepreneurs qui ont connus plusieurs défaites avant de réussir en affaires et ils tentent de faire comprendre à leur auditoire que c’est souvent un passage obligé et surtout, une route d’apprentissage essentielle. Pour plusieurs, sans ces contraintes, ils ne seraient pas là où ils sont aujourd’hui.

Mais plusieurs rétorquent : c’est facile de le dire maintenant que vous avez du succès! Et je comprends cette réflexion même si je ne l’appuie pas. Le lustre permanent appliqué sur chaque publication et partage sur Facebook a implanté dans nos esprits ce réflexe de masquer le moins beau, le moins glamour. Les photos Pinterest de maisons trop bien rangées donnent déjà des complexes alors imaginez quand il s’agit de l’âme…

Mais je crois que si on enseignait plus la valeur de l’échec dans nos écoles, les complexes tomberaient et on accepterait collectivement mieux ces petits détours de la vie. Comprendre que l’on grandit dans un mauvais choix plus que si tout était facile n’est pas toujours évident à saisir. Mais pourquoi pensez-vous que beaucoup de gens disent que c’est dans la quarantaine qu’ils se sont sentis le plus en contrôle de leur vie? Parce qu’ils ont expérimenté, qu’ils ont appris ce qui les animaient, ce qui les faisaient vibrer ou les rebutaient. Et pour ça, il n’y a rien comme l’essai-erreur pour le découvrir…

Je ne parle pas de parcours périlleux ou d’enfance difficile et je ne souhaite à personne d’avoir mal ou de devoir tout perdre pour réussir. Mais par moment, se planter, ça remet l’égo à sa place, ça vous brasse un orgueil mal placé et surtout, ça vous fait découvrir l’art de la résilience.

Vous pouvez passer votre vie à ne rien tenter, à suivre le courant, à prendre le moins de risque possible et c’est votre choix. Mais j’ai tendance à penser qu’arriver à un certain moment, vous allez vous sentir à l’étroit dans votre vie, avoir l’impression d’être passé à côté de quelque chose de beau : la rencontre avec vous-mêmes.

C’est dans les moments surprenants, déroutants, que l’on découvre parfois des facettes de notre personnalité que l’on ne soupçonnait même pas. Parlez-en à Mylène Paquette qui a relevé un immense défi en traversant l’Atlantique à bord de sa minuscule embarcation, elle qui avait peur de l’eau.

Je ne veux ni faire la morale ni faire sentir coupable qui que ce soit mais j’en envie que collectivement, hommes et femmes, on se dépasse un peu plus, on franchisse cette limite mentale que notre égo nous fixe par peur de perdre la face, par crainte de salir un peu son image de perfection. Briser le moule, ça peut être terriblement effrayant mais aussi totalement salvateur. Chose certaine, si on ne l’essaie pas, on ne le saura jamais.

Et comme Theodore Roosevelt le disait :

Il est difficile d’échouer. Mais il est encore plus difficile de ne pas avoir essayé de réussir.

 

Photo : Unsplash | NordWood Themes

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