Ça m’a pris de nombreuses années avant de comprendre ce concept, de l’assimiler et de l’accepter. Saisir les bases de cette vision de la vie qui implique qu’on est responsable de son propre bonheur mais aussi de son malheur. Pendant longtemps, je me positionnais plus en victime, comme si un complot intersidéral s’acharnait sur moi. Je sais, ce n’est pas glorieux mais je suis convaincue que plusieurs personnes ont vécu ou vivent encore ce genre d’impression. Je vous le dis tout de suite : ce n’est pas le cas. Et si vous êtes sincèrement persuadé du contraire, vous pouvez cesser votre lecture ici.
En effet, pendant plusieurs années, j’ai eu l’impression qu’il ne m’arrivait rien de bon, que je n’étais pas appréciée, qu’on ne me considérait pas à ma juste valeur… Je maugréais et je jugeais les autres, comme je sentais qu’on me jugeait moi. Mais au fond de moi, je sentais de la colère et de la tristesse face à cela. Comme si une petite lueur tentait de me faire comprendre que c’est d’au fond de moi que le changement devait provenir.
Puis, avec les années, et l’aide de ma psy, j’ai tranquillement émergée de cette posture de victime, j’ai tenté d’aller vers les autres, sans jugement. J’ai accepté les compliments quand ils venaient, sans douter de leur fondement, j’ai ouvert mon cœur au risque de le blesser. Oui, parfois, j’ai fait des erreurs et j’ai souffert de ma naïveté ou ma trop grande générosité mais dans l’ensemble, tout cela m’a nourri beaucoup plus que ça a pu me nuire.
Car, voyez-vous, je suis taureau dans l’astrologie et, quoi que je ne crois pas grand-chose aux horoscopes, je décèle tout de même des traits de caractères communs aux signes du zodiaque. Et les taureaux, ce sont des gens assez entêtés et qui ont des pensées un peu radicales, lire ici « c’est noir ou c’est blanc ». Pendant longtemps j’ai jonglé dans les extrêmes, de l’amour fou à la haine, d’une conviction à son contraire.
J’ai aimé follement et aveuglément au point de m’oublier, tout comme j’ai repoussé de bonnes personnes sur une simple impression erronée. J’étais comme ça et je ne m’en cache pas. À quoi, bon, c’est la réalité. Le plus important c’est de le savoir et d’agir selon moi…
Alors, à travers toutes ses expériences, j’ai compris que mes agissements et mes pensées pouvaient influencer le cours de ma vie et teinter mes rencontres, mes relations et mes choix. En discutant avec quelqu’un récemment qui me disait que j’étais chanceuse d’avoir un mandat qui me permettait le télétravail, j’ai tout à coup saisi le changement qui s’est opéré en moi. Car j’ai rétorqué à cette personne spontanément que ce n’est pas la chance qui m’a amené là, ce sont mes efforts des dernières années et ma persévérance.
Ça m’a pris beaucoup de séances de thérapie avant que je saisisse cette notion qui veut que la chance n’a rien avoir avec ce qui m’arrive : je récolte le fruit de ce que j’ai semé. Pendant des années, ma carrière était au centre de ma vie, j’ai bâti ma réputation, bûché dur et enduré toute sorte de contraintes. Mais aujourd’hui, on reconnait ma valeur et on m’offre des conditions pour que je m’épanouisse et offre le meilleur de moi-même.
La chance, c’est de gagner au loto ou de trouver 20$ par terre en tournant le coin de la rue… Le reste, c’est nous qui décidons ce qu’on attire dans notre vie, par nos gestes et nos pensées. Si votre esprit est constamment concentré sur le négatif, sur ce qui pourrait arriver de mal, sur ce qui est survenu de mauvais, c’est comme si vous disiez au monde que vous aimez cela, que vous désirez que ce soit encore cela qui vous arrive ou que vous souhaitez que ça survienne, encore et encore. Si, au contraire, vous visualisez le succès, l’amour ou que vous vous remémorez vos bons coups et les moments heureux, vous lancez comme message que c’est cela que vous appréciez le plus, que vous voulez plus de cela dans votre vie.
Vous trouvez cela ésotérique et farfelu? C’est ce que je pensais avant, avec mon petit nuage noir au-dessus de ma tête à ruminer mes malheurs. Mais étrangement, avec de l’aide et de la conviction, j’ai changé de cap et ma vie en a fait de même. Alors dites-moi, qu’avez-vous à perdre d’essayer? Qu’avez-vous envie de semer dans votre jardin intérieur?
Photo : Unsplash | Corina Ardeleanu