Quand la maladie frappe, ce n’est pas toujours facile de garder la foi, de conserver son positivisme et de croire à la guérison. Je vous rassure, ma santé va bien. C’est mon vieux compagnon félin qui traîne de la patte, littéralement. Son arrière-train ne suit plus l’élan de l’avant, il chambranle et se dandine, péniblement. C’est très triste de le voir tenter d’avancer, s’hasarder à monter l’escalier, une marche à la fois…
Mais s’il y a une chose que j’ai apprise dans les derniers mois avec ses soucis de santé, c’est qu’il est fait fort, qu’il peut remonter la pente et que je dois garder espoir. Je ne vous cacherai pas que j’implore toutes les âmes protectrices de m’aider dans cette épreuve, de le guérir et le soulager.
La foi est un concept plutôt tabou dans notre société d’aujourd’hui. On a tellement voulu sortir la religion de nos institutions et de nos vies qu’on a tout balancé du même coup. La foi, la spiritualité, les croyances… Tout y a passé. Et pourtant, cela fait partie intégrante de nos vies et je crois sincèrement que c’est nécessaire. Notre vie spirituelle peut être totalement privée et secrète. C’est très intime et ça n’a pas besoin d’être étalé sur les réseaux sociaux ni exposé au grand jour. Mais ce n’est pas parce que ça ne fait pas l’objet de statut Facebook ou de photo sur Instagram que ce n’est pas important.
Je ne suis pas du tout gênée de dire que je crois que mon paternel et ses acolytes me donnent un coup de main par moment, me guident et m’accompagnent, de là où ils sont. Je n’ai pas besoin de me justifier ou de tenter de convaincre qui que ce soit du bienfondé de cette croyance. Je le ressens en moi, mon cœur me le dit et c’est suffisant. C’est personnel et unique à chacun.
Je trouve qu’on a tendance à juger facilement les croyances des gens sans connaître leur expérience et surtout, sans prendre le temps d’écouter. Chacun a sa propre histoire et le bien que peut procurer le sentiment d’être soutenu par nos défunts appartient à chaque personne. Tant qu’à moi, on ne devrait jamais juger ce que quiconque désire croire.
À l’automne, quand mon chat a fait son premier ACV, j’ai pleuré beaucoup et ça m’a fait réaliser à quel point j’aime cet animal qui est dans ma vie depuis 14 ans. J’ai immédiatement eu le réflexe de demander à mon père de faire en sorte qu’il ne meure pas, pas tout de suite, je n’étais pas prête. J’ai pris un long congé, j’ai pris soin de mon petit coco à quatre pattes, je l’ai bombardé d’amour et il a repris du poil de la bête.
Cette fois-ci, j’ai surtout demandé qu’il ne souffre pas. S’il est rendu à la fin de sa vie, je suis prête à l’accepter mais je ne veux pas le voir dépérir et vivre dans la douleur. Je sais que, le temps venu, je serai guidée dans ma décision. Mais quand je regarde ses yeux encore vifs, que je vois son désir d’avancer malgré les difficultés motrices, je me dis qu’il a encore quelques temps devant lui, pour profiter du jardin, du parc et de l’air frais.
Garder la foi, c’est essentiel quand la vie nous envoie des épreuves et je crois que ça aide à demeurer serein malgré la peine, malgré le doute, malgré l’impuissance que l’on ressent. Le mot foi vient du terme latin fides qui signifie confiance. Rien avoir avec la religion, c’est simplement ce en quoi on croit. Et je crois qu’on a besoin plus que jamais de croire, d’avoir confiance en la vie, en l’humanité. Et surtout, de croire en soi, en ses capacités, en sa propre force. Parce que c’est ce qui nous permet d’avancer, de persévérer et de vaincre.
Photo : Unsplash | Corinne Kutz