Hier, j’ai entendu une dame parler à son amie de tout ce qui lui restait à acheter pour Noël, des préparatifs en retard, du ménage qui n’était pas fait et de son inquiétude concernant les allergies et goûts alimentaires de ses convives. J’ai dû être en contact avec elle autour de 2 minutes et je sentais tout son stress qui émanait, toute cette pression qu’elle se mettait sur les épaules. Et j’avais juste envie de lui dire : hey, on ne sauve pas des vies!
Cette phrase, je la dis souvent, c’est presque devenu ma marque de commerce. Parce que je trouve qu’on a tendance à se donner de l’importance dans nos petits et grands projets, à faire comme si la terre tournait autour de nos malheurs ou préoccupations. Et, entre vous et moi, quand on prend un peu de recul et qu’on s’observe, il y a de quoi rire un bon coup.
Faisons un petit scénario ensemble… Vous recevez à Noël et le ménage a été fait très rapidement, vous n’avez pas pensé à faire un plat purement végétarien pour X, vous avez oublié de refroidir un peu le vin et vous n’avez pas eu le temps de concevoir une liste de musique selon vos préférences. Qu’arrivera-t-il? Selon moi, voici ce qui se passera : tout le monde aura beaucoup de plaisir, la végétarienne trouvera de quoi se nourrir parmi tous les plats concoctés avec amour et acceptera vos excuses avec le sourire et un câlin, personne ne remarquera les traces de doigts dans la fenêtre, votre beau-frère plantera la bouteille de vin quelques minutes dans la neige du balcon et votre neveu se fera un plaisir de jouer au DJ avec Spotify toute la soirée…
Alors pourquoi tout ce stress? Pourquoi est-ce qu’on essaie toujours de tout contrôler? On se rend malade à force de toujours courir et vouloir tout planifier à l’avancer, on s’épuise à vouloir que tout soit parfait et, souvent, au bout du compte, personne ne se rend vraiment compte de ce qu’on a omis. Cette sacro-sainte image qu’on veut faire briller, il y a souvent que nous qui la remarquons.
Cette dame que je ne connais pas et qui doit surement être encore stressée ce matin mériterait de s’asseoir, avec un thé et un bon livre, pour être calme et avoir l’énergie nécessaire pour passer au travers des fêtes. Mais comme je ne voulais pas m’immiscer dans sa vie, je ne lui ai pas dit. Au cas où vous la connaissez, ou que quelqu’un de votre entourage est dans le même bateau, je vous passe le mot, on ne sait jamais…
Respirons par le nez, rien ne va exploser et personne ne va mourir de notre plancher pas étincelant ou de notre entrée un peu ratée. L’important, c’est le temps que l’on passe ensemble, ce sont les fous rires et les plaisanteries un peu grivoises, c’est la binette de la petite dernière qui fait craquer tous les cœurs, c’est ce plaisir de se retrouver, enfin, tout le monde ensemble. Le reste, ce ne sont que des détails futiles qui, dans le pire des cas, feront des bonnes blagues à raconter les années suivantes.
Mais je le répète : il n’y a pas mort d’homme. Alors, on se détend, on relaxe nos épaules (car oui, la plupart des gens ont les épaules qui frôlent dangereusement les oreilles à ce temps-ci de l’année) et on prend une bonne respiration. Mieux vaut arriver les mains moins remplies de cadeaux que d’être un paquet de nerfs que tout le monde fuit.
Et si vous avez un petit cercle fermé, que votre temps des fêtes est plus calme et que vous n’avez qu’une micro-famille, que vos proches sont loin ou, peu importe la raison, que vous passez vos fêtes en solo, gâtez-vous, sortez profiter de notre belle région du monde qui a mis ses plus beaux atours pour nous dans les derniers jours. Le Québec, c’est une grande famille en soi et il existe plein d’activités pour regrouper ceux qui ont envie de festoyer. Il suffit, encore une fois, d’ouvrir son cœur et de mettre un pied dehors. La magie de Noël s’occupera du reste…
Photo : Unsplash | Genessa Panainte