Tout est relatif…

Alain Pham

Relativiser : faire perdre à quelque chose son caractère absolu en le replaçant dans un ensemble, un contexte. C’est la définition du Larousse, pour ceux que ça intéresse. Mais c’est bien beau de savoir ce que cela signifie, encore faut-il être apte à l’appliquer au quotidien, à l’intégrer dans sa conscience, à en appliquer les préceptes. Et je crois que c’est cette portion qui fait défaut bien souvent.

Si on passe notre temps à regarder les infos, à lire les journaux qui nous bombardent des pires nouvelles, on peut facilement se dire que tout va mal dans notre monde. Avec la nouvelle tuerie d’hier chez nos voisins du sud, qui fait suite aux précédentes toutes aussi meurtrières ou traumatisantes, on peut facilement tomber dans la déprime et se dire que notre société part à la dérive.

Mais, ce qui m’attriste, c’est que peu de médias diffusent les belles nouvelles, les petits moments ordinaires qui font de nos vies des existences extraordinaires. Les gens qui donnent de leur temps pour aider leurs prochains, ceux qui se réunissent pour chasser l’ennui et qui finissent par bâtir de beaux grands projets, ensemble, ces familles qui accueillent à bras ouverts les enfants abandonnés… Je pourrais continuer ainsi longtemps car du beau, il y en a plein.

Quand j’ai une journée de merde, quand je vis quelque chose qui ne me fait pas du tout plaisir, j’essaie de prendre un pas de recul et de penser à tout ce qui va bien. Ce n’est pas toujours facile ni évident et il m’arrive de rager et de pester contre l’univers pendant quelques minutes. Mais, après, je réalise que tout cette énergie gaspillée dans le négatif, il vaut mieux pour ma santé mentale de l’investir dans du positif.

La course me sert d’exutoire, bien entendu, mais j’ai réalisé aussi que la musique, la lecture ou même la marche m’aide à me sortir du cercle vicieux. Toutes ces façons de rationnaliser, de sortir de mes émotions nocives pour revenir à l’essentiel, je les ai découvertes avec les années, à force d’être confrontée à des situations blessantes ou décevantes.

J’ai aussi appris avec les années à gérer mes attentes par rapport aux autres ou aux événements de la vie. Car, comme je suis relativement exigeante envers moi-même, je l’ai été aussi envers le reste. Et ce qui en a découlé était loin d‘être joyeux par moment. Peine et déception ont été pendant longtemps la résultante de ces attentes irréalistes et démesurées. Je subissais les conséquences de mes propres expectatives, seule responsable de mon malheur.

Choisir d’user de sagesse au lieu de laisser les émotions nous mener, c’est loin d’être un exercice facile et ça ne tombe pas du ciel. Comme dans tout, ça demande des efforts, des erreurs pour apprendre et des essais pour comprendre. Et, en premier lieu, ça demande de passer du mode passif au mode actif. Au lieu d’endurer ce qui ne convient pas, il faut d’abord l’identifier puis trouver un moyen pour sortir de la spirale.

Cesser de regarder les nouvelles à la télévision a été pour moi un moyen d’arrêter d’être influencée par le négativisme généralisé. Entendez-moi bien, je m’informe de ce qui se déroule dans notre société, mais autrement. Car je n’ai pas besoin de voir le sang couler et de voir en continu les nouvelles de partout dans le monde me présentant les catastrophes sous tous les angles possibles pour savoir que ça existe.

Bref, je pense qu’il faut trouver, chacun, nos moyens de relativiser et de rester dans le positif. Ce n’est pas toujours facile, ça demande une dose de motivation mais le cercle vertueux est beaucoup plus agréable à vivre. Et, je vous le dis, les gens auront beaucoup de plaisir à vous côtoyer si vous êtes la personne qui les rend toujours plus joyeux après une rencontre. Sans être un clown de service, disons qu’être une source d’énergie positive est une motivation pas banale du tout!

 

Photo : Unsplash | Alain Pham

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