Choisir et accepter sa vie

Lidya Nada

Parfois, je regarde en arrière et je me dis que je me donnais beaucoup de misère pour tenter d’être quelqu’un que je n’étais pas. J’avais tellement envie de ressembler à unetelle, de vivre comme telle autre personne ou de réussir comme cette personne inspirante. Ce que je ne saisissais pas à ce moment-là, c’est que ces gens qui m’influençaient avaient tous un point en commun : être soi-même. Leur authenticité était la clé qui me faisait sentir en confiance…

Je n’ai aucune idée du moment exact où j’ai enfin compris le concept car je crois que ce fut quelque chose de progressif, comme une lente ascension vers mon cerveau (ou une descente vers mon cœur, je ne sais trop). Tranquillement, j’ai commencé à cesser d’accorder autant d’importance aux opinions des autres et à laisser aller mon style personnel comme bon lui semblait.

Quand j’étais plus jeune, et ceux qui me connaissent depuis un certain temps s’en souviendront, je m’exprimais à travers mes cheveux. Peu de couleurs ou de coupes ont été épargnées et je changeais si fréquemment qu’on pouvait difficilement me reconnaître de dos sur la rue. Sorte de provocation sans aucun doute, je ne savais pas comment exprimer mon malaise d’être prise dans un carcan et un moule trop restrictif alors j’arborais des couleurs flamboyantes dans ma chevelure.

Depuis longtemps, je sens que je suis différente de la masse. Je n’entre pas dans les standards et quand je tente trop longtemps de m’y conformer, je finis par m’en rendre malade. L’urticaire a été un signal fort dans ma vie qui a déclenché thérapie et longues réflexions mais qui m’a surtout permis de comprendre que je n’avais pas à me forcer pour ressembler à tout le monde. Je pouvais être moi, avec mes envies, mes coups de tête, mes changements de cap et mon besoin de liberté.

Ce n’est toutefois pas si évident d’accepter sa vie telle qu’elle doit être. Car, j’avais beau essayer d’être plus « sage », je n’étais jamais bien et j’ai bien dû me faire à l’idée que je n’étais pas faite pour la stabilité tranquille. Moi et le fond de pension, on n’est pas vraiment ami. J’étouffe juste de l’écrire! Mais c’est aussi d’accepter que j’aime changer de monde, d’eau, d’environnement, de sport, d’activité, de groupe, de lieux favoris… Et ça peut froisser des gens, parfois.

Mais, j’ai appris à accepter tout ça et à être moi-même. Qui m’aime me suive comme on dit! J’ai autant besoin d’être seule, dans ma bulle, que de voir du monde, mon monde. J’ai besoin de bouger pour sentir mon corps mais aussi de ne rien faire, d’être contemplative et calme. J’ai besoin du silence mais aussi de musique, de ma techno et de la nature… Je suis une personne de contrastes et de contraires. C’est ainsi.

Vivre en cohérence avec tous ces aspects de mon être m’a permis de trouver une paix intérieure et certaines certitudes envers moi-même. Celles de ma légitimité d’abord, et de ma beauté, de ma capacité à aimer et de mon droit d’être ainsi. Il y aura toujours des gens pour me juger ou tenter de me ramener dans leur chemin mais j’accepte aujourd’hui que c’est ainsi. Car j’ai déjà été comme eux et je leur souhaite un jour de trouver leur place, leur style et de s’accepter. Car quand on y arrive, on comprend que chacun a sa façon de vivre et que c’est parfait ainsi.

Si on était tous pareils, ce serait franchement plate! Chacun a sa couleur et sa vision, et c’est ce qui nous permet d’évoluer et de grandir, au contact des autres, grâce aux échanges et aux discussions. Ça demande de se choisir d’abord et de s’assumer pour oser s’exprimer avec notre cœur et défendre nos idées. Mais ça permet, surtout, de s’aimer et de se lever chaque matin, rempli de gratitude et d’une énergie nouvelle pour s’accomplir et réaliser nos rêves, les petits comme les grands!

 

Photo : Unsplash | Lidya Nada

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