Faire son possible

Cerys Lowe

On se met une pression folle, on voudrait tellement être parfait, faire toujours le bon geste, dire la bonne affaire au bon moment, être correctement vêtu, arriver au moment idéal… Et pourtant, on a souvent l’impression que, finalement, on est décalé, pas tout à fait là où on devrait être ou carrément inadéquat. Parfois même, on peut avoir cette sensation qu’on détonne littéralement. Mais tout cela, ça vient de nos attentes et nos perceptions parfois erronées de ce qu’on attend de nous.

À la base, je crois sincèrement qu’on accorde trop d’importance à ce que les autres pensent de nous et c’est devenu une spirale négative. En se préoccupant constamment de l’opinion des autres et de l’image que l’on projette, on en vient à juger les autres à notre tour, pensant que tout le monde le fait, que c’est normal. Mais pourtant, on a chacun notre réalité bien personnelle, notre vécu, notre parcours et tout cela est unique. Il est donc injuste de juger selon notre vision la vie d’une autre personne.

Alors pourquoi perd-on autant d’énergie à vouloir être parfait alors qu’on sait que la définition même de la perfection a autant de variantes qu’il existe d’humains sur la terre? Il est honnêtement plus important de se concentrer sur ce qui nous rend heureux que ce qui devrait nous apporter ce bonheur. Pour certains, le sentiment d’accomplissement vient avec le sport et le dépassement de soi dans une activité physique alors que pour d’autres, ce sera dans la relation avec les proches, l’échange humain. Et, bien souvent, c’est un mélange de plein de choses. Comme je le disais hier, on a chacun notre recette…

Avec la rentrée, je vois passer beaucoup d’articles, de publications et de publicités sur ce qui « devrait » faire partie d’une bonne routine de vie, sur les lunchs parfaits, sur le matériel scolaire éco-bio-local-fait-main-machin qui devrait constituer le SEUL achat sensé, sur les activités à la mode cette année, les vêtements branchés qui sont inévitables… Bref, le simple fait de lire tout ça pour moi qui n’a pas d’enfant me donne le vertige alors je n’ose imaginer la réalité des parents.

Pourtant, au cœur de tout dans la vie, il y a le respect de soi et la recherche d’un équilibre. Si on se respecte soi-même, on attire le respect des autres et on arrive à un niveau de confiance qui nous permet de s’affirmer sans colère ni émotions mal gérées. Chercher à garder son équilibre, mental, émotif, mais aussi dans son hygiène de vie, c’est une façon d’offrir à sa famille et son entourage la meilleure version de soi, de garder des relations saines et de favoriser des échanges agréables.

L’important, au fond, c’est de faire son possible, de son mieux, dans l’état où l’on est, avec les capacités que l’on a cette journée-là. Quand on sait au fond de soi qu’on a donné le meilleur qu’on pouvait, on peut être satisfait. Même si la société attendait autre chose de nous, il n’en demeure pas moins que nous, on sait que c’était ce qu’il y avait à faire dans ces conditions-là. Ayons confiance dans notre instinct et notre jugement pour ne pas constamment s’épuiser à tenter de répondre à tout un chacun, sans penser à soi.

Si on brûle la chandelle par les deux bouts, peut-être que pendant une courte période, notre entourage en tirera des bénéfices mais sur le moyen-long terme, tout le monde sera perdant. Quand on a la langue à terre et que les simples tâches quotidiennes nous apparaissent comme une montagne, c’est qu’on n’a perdu notre équilibre et notre connexion avec soi. Il faut alors s’affairer à la retrouver et à rebalancer notre vie pour repartir sur de nouvelles bases. Et ça, c’est un processus qu’on doit appliquer dans tout, toute sa vie. Rien n’est acquis et chaque nouvelle journée est une opportunité mais aussi un défi. Gardons toujours en tête que faire notre possible, c’est suffisant quand on honnête avec soi-même. Le reste, ça ne nous appartient pas…

 

Photo : Unsplash | Cerys Lowe