Depuis quelques temps, en phase avec mon intérêt renouvelé pour le voyage, je me suis abonnée à plusieurs pages Facebook sur cette thématique, dont quelques groupes spécifiquement destinés à des femmes. J’adore m’inspirer des histoires et récits de gens au centre d’intérêts communs. Mais je réalise à quel point, comme femme, on est souvent craintive de partir seule à l’étranger mais aussi qu’on a chacune notre style. Il n’y a pas qu’un seul type de voyageuse, tout comme il n’y a pas qu’un seul genre d’amoureuse.
Il suffit de poser une question sur Facebook ou de demander une recommandation pour recevoir un flot, souvent contradictoire et extrêmement varié, de réponses. Et il y a autant de suggestions possibles que d’humain sur terre! Comme dans tout, il faut prendre cela avec un grain de sel. La tendance des dernières années à donner son opinion sur tout fait en sorte que souvent, les gens répondent sans penser à qui ils s’adressent.
Demandez le choix préféré des membres d’un groupe entre deux villes d’une même région et vous démarrez un débat, parfois houleux. J’ai dû faire de la médiation sur ma propre question en voyant deux femmes s’obstiner inutilement sur un sujet pourtant léger et futile. Pourquoi tant d’énergie dépensée à tenter d’avoir raison, tout le temps? Je n’arriverai jamais à comprendre. C’est pourquoi j’hésite toujours à demander conseil sur le réseau social populaire.
Mais l’aspect intéressant de cet outil (car oui ça demeure un outil et non le centre de notre vie), c’est qu’il permet de mettre en contact et en relation des parfait(e)s inconnu(e)s autour d’un sujet ou d’un intérêt commun. Et le voyage est un vaste thème qui regroupe une panoplie de styles de voyageuses. Je trépigne à l’idée de partir et il me reste encore deux mois à attendre. Alors je me délecte des histoires de voyage que je peux lire, les blogues et les publications sporadiques que je découvre toutes les semaines me servent d’os à gruger et d’inspiration.
Je me souviens de l’ancienne moi qui était presque obsédée par son travail : je ne décrochais jamais. Même le soir, ça me trottait constamment dans la tête. Je n’arrivais aucunement à me détacher, à mettre de côté cet aspect de ma vie pour nourrir mon cercle privé, entretenir mes passions et profiter de mon temps libre. Quand je repense à cela, au lieu du regret, j’éprouve de l’empathie pour cette jeune femme angoissée et insécure que j’étais. J’aurais aimé arriver à savourer la vie mais je n’étais tout simplement pas rendue là. Et je vous le dit : il n’est jamais trop tard pour se reconnecter avec ses passions.
Avec mon voyage sur le chemin de Compostelle, j’ai reconnecté avec cette portion de moi qui est ouverte au monde et qui a envie de se confronter à d’autres réalités. La lumière s’est rallumée, la flamme a jailli rapidement. Et depuis, j’ai juste envie de repartir, peu importe le type d’aventure ou sa durée. Voir ailleurs si j’y suis, voir ailleurs qui je suis.
Et je réalise que je suis loin d’être seule à ressentir cette vibration intérieure, à prioriser cet aspect de sa vie. Ça me fait sourire de voir que le petit stress pré-départ, les petites inquiétudes lors de la planification sont normales. La force du groupe, c’est aussi de se rassurer, s’entraider, se motiver et se propulser.
Hier, à la suite de mon billet sur la TDLG, une dame m’a écrit pour me dire qu’elle aimait suivre mes textes car ils la faisaient sortir de sa bulle sans sortir de son fauteuil. Souffrant d’une maladie dégénérative, elle est clouée dans sa chaise roulante, peinant à bouger pour se débrouiller. Alors ma chère, vous m’avez encore plus donné le goût de partir à l’aventure et de partager le tout sur ce blogue. Si cela fait du bien à quelques personnes autant qu’à moi, je pourrai dire mission accomplie 😊
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