Cette question si simple qu’on pose allègrement, à tout vent, sans toujours attendre une réponse. C’est devenu si commun qu’on s’en rend à peine compte. Comment vas-tu? Ah, ça va bien, et toi? Formule classique, sans prétention mais sans non plus d’implication. Ose-t-on y répondre sincèrement ou si on le fait machinalement comme on lance des bonjours sans intensité?
On se préoccupe peu les uns des autres. On avance, trop vite, dans nos vies, trop chargées, trop rangées. Aller mal, ça détonne. Filer un mauvais coton, ça dérange, ça freine l’élan des autres. Pourtant, tout le monde va mal à un moment donné. Tout le monde ressent un petit blues, un petit down. Sans raison profonde ou sur un fondement solide, le mal-être, le malaise, il est normal.
On parle beaucoup de santé mentale mais très peu du simple « bof ». Comme si, encore une fois, ça devait être grandiose ou majeur pour qu’on s’en préoccupe. Mais la petite souffrance anodine, le mauvais jour, la peine lancinante, c’est aussi important d’en prendre conscience. Car c’est ce qui peut mener éventuellement à plus grave. Et il ne faut pas attendre, justement, que ça s’aggrave.
Alors… Comment allez-vous? Vous posez vous, même, la question de temps en temps ou avancez-vous à vitesse grand V sans vous préoccuper de votre propre état? C’est peut-être d’ailleurs pourquoi celui des autres nous importe si peu : parce qu’on n’arrive plus à se connecter à soi-même pour se ressentir. Alors le mal-être des autres nous perturbe et nous ramène au nôtre qu’on tait depuis trop longtemps.
Hyper connectés, hyper cultivés et hyper accessibles, on n’en est pas moins si peu enracinés. On se projette beaucoup, dans le futur ou ailleurs. Mais pourtant on est ici, maintenant. Et c’est bien la seule chose sur laquelle on a un certain pouvoir. Comment désire-t-on profiter de ce moment unique et singulier? Comment se sent-on dans cet instant présent?
On nous enseigne beaucoup de choses dans la vie, à l’école comme au boulot. Mais rarement on nous montre l’importance du ressenti. Et entre vous et moi, sauf exception, ça nous serait plus utile que l’algèbre mettons… Certaines expériences ont d’ailleurs été faites sur des cours de méditation donnés à des enfants et les résultats sont plus que probants sur leur concentration et leur capacité à intégrer la matière et à interagir en groupe.
Je vous invite donc à prendre quelques minutes par jour pour vous détacher de l’extérieur et pour sentir, au fond de vous, ce qui se trame. Pas de distraction, de musique, de film ou de réflexion. Le silence et vous-même. Et si ça vous effraie, c’est juste que ça fait trop longtemps que vous ne vous y êtes pas attardé. Mais ne craignez rien, ça ne fait pas mal 😉
Et quand quelqu’un vous demandera comment ça va, répondez honnêtement (tout en restant adéquat : les grands épanchements n’ont pas leur place au travail). Mais au lieu de balayer la question du revers de la main sans y réfléchir, profitez-en pour prendre quelques secondes d’introspection. Vais-je vraiment bien? Si personne ne prend le temps de s’enquérir de votre réponse, vous pourrez au moins rebondir sur cette interaction pour en faire quelque chose de positif, pour vous.
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