Faire preuve d’indulgence

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Lorsqu’on observe la nature qui nous entoure, on peut constater à quel point nous pouvons apprendre de ce cycle éternel de vie. À prime abord, tout semble normal et acquis dans cet environnement qu’on ne remarque parfois plus. Pourtant, la nature est constamment en changement et doit systématiquement s’adapter. Cet ajustement perpétuel exige de chaque élément une certaine indulgence.

Chez l’humain, l’indulgence peut être un synonyme de pardon ou d’excuse mais aussi, cela demande une certaine flexibilité d’esprit, une acceptation de ce qui est. On a tout à gagner d’être indulgents les uns envers les autres car rien n’est parfait en ce bas monde et surtout, chacun a sa propre vision et son point de vue d’une situation ou de la vie en général.

On ne peut pas imposer sa perception du monde aux autres et encore moins prétendre détenir la vérité. On l’a vu ces derniers mois, le doute fait partie intégrante de nos vies. On peut être perturbé dans nos certitudes et on doit accepter de changer d’idée, d’évoluer dans nos convictions.

Quand je regarde la nature ces temps-ci, je remarque que le soir tombe plus tôt, que les journées sont intenses avec cette chaleur accablante et le manque de pluie. Je pourrais rager et pester contre ces moments qui peuvent semblés volés, être de mauvaise humeur de ne pas pouvoir profiter des belles journées d’été. Mais je sais qu’il ne sert à rien de dépenser de l’énergie à chialer puisque le temps est ce qu’il est et il reflète aussi notre façon de traiter la nature. On en abuse, elle réagit. Ainsi est fait le monde.

Je préfère mettre l’emphase sur le positif, sur toute la beauté que nous offre cette riche nature. La douceur du vent, la chaleur du soleil et le chant des oiseaux sont autant de plaisirs offerts gratuitement. Il faut toutefois savoir les voir, les sentir et en savourer chaque parcelle. Et lorsque nous sommes dans notre tête, concentré sur ce qui ne nous convient pas, on ne peut pas percevoir tout cela.

D’où la notion d’indulgence. Envers soi, envers les autres, envers la nature. Ça implique donc aussi de sortir de soi, de sortir de sa petite personne pour s’ouvrir, aux autres, au monde qui nous entoure. En constatant, en ressentant, on comprend mieux, on accepte et on tolère au lieu de vouloir tout ajuster à notre vision.

Et avec cette attitude d’ouverture vient le calme, autant intérieur que dans ses relations. Je crois que c’est une chose à laquelle tous aspirent, en quelque sorte. Avec les difficultés des derniers mois, on ne peut que se souhaiter plus de paix. Beaucoup se sont remis en question, ont revu leurs priorités, leur vision de la vie. Certains ont déménagé ou changé d’emploi, de carrière, de pays. D’autres ont quitté des relations toxiques ou ont mis au clair des attentes trop longtemps tues.

Tous ces changements ou ces adaptations, lorsqu’ils sont assumés et réfléchis, ne peuvent qu’apporter du bon, malgré certains impacts temporaires intenses. J’ai constaté beaucoup de sentiment de soulagement chez ceux qui ont osé se transformer. Parfois, ça prend un choc pour risquer de plonger, sauter dans le vide, bouger les choses.

Et même lorsqu’on tente et qu’on n’atteint pas la cible, il faut encore là être indulgent. Car c’est dans l’essai et le mouvement que l’on apprend. Ce n’est pas en restant dans notre zone de confort qu’on avance. Comme la nature nous le montre si bien… Elle est en action constante, s’ajustant continuellement aux éléments environnants. C’est un tout, qui se meut et se propulse pour sa survie. Et qui pardonne les erreurs, les mauvais choix ou les tensions. Car au-delà de tout cela, de cette recherche de la perfection qui nous gruge parfois, il y a la vie. Tout simplement.

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