Dans la vie, si on devait se laisser teinter de ce que l’on lit dans les journaux, je crois qu’on serait tous dépressifs… Ce matin, en lisant ma Presse+, je sentais que je devais me protéger de toute cette morosité car ma journée en serait affectée.
Que ce soit le scandale révélé au grand jour sur la maltraitance et les problèmes sociaux des autochtones de Val d’Or, les tremblements de terre et autres catastrophes naturelles, les enjeux politiques nombreux, les conditions de vies déplorables de milliers de syriens qui doivent fuir leur pays… Bref, il n’y a pas grand-chose de joyeux… Et ce mois de novembre qui s’en vient à grands pas, mois des morts et de la grisaille. Tout pour nous donner le sourire, quoi!
Dans ce genre de situation, je me remémore une citation de Samuel Beckett :
Quand on est dans la merde jusqu’au cou, il ne reste plus qu’à chanter.
Et c’est ce que j’ai fait hier, en ce dimanche après-midi tristounet, qui me rendait un peu triste de voir les dernières feuilles abandonner mon bel arbre. Quand peu de belles choses arrivent autour de toi, que la nature s’épure pour laisser l’hiver reprendre ses aises et que tu n’as qu’une envie, c’est de partir sur une île au chaud… Je te suggère fortement d’écouter l’album Rendez-vous rose des Lost Fingers, tout particulièrement la reprise de La Compagnie Créole : Ça fait rire les oiseaux…
Je vous garantis un sourire, voire un fou rire, et surtout une légèreté dans le cœur et un oubli temporaire de vos soucis. Il ne s’agit pas de se mettre la tête dans le sable, de fuir la réalité ou de procrastiner… Mais simplement d’amener un peu de douceur et de joie afin d’affronter la réalité et de se préparer à la saison du chialage perpétuel. Car on va se le dire, l’hiver, on en chiale un coup! Et je fais pleinement partie de la mascarade! J’ai beau être née dans le nord, on dirait que mon corps n’a jamais accepté son climat.
Je fais partie de ceux qui souffrent de « dépression saisonnière » comme on dit. Alors de octobre à avril, je me bourre de vitamines B, C, D, de magnésium, d’échinacée et j’en passe. Ça m’évite de vouloir tout balancer à bout de bras dès la première neige et de prendre mon mal en patience le temps que ça passe… Et vous aurez beau me dire : fais des sports d’hiver, profites-en pour lire, part en voyage… J’ai tout essayé et j’ai accepté. Point à la ligne.
Comme on dit, on choisit nos batailles. Eh bien moi celle-là, j’ai abdiqué! Je vais chialer, je vais partir dans le sud me réchauffer, revenir et chialer encore… That’s it! Mais au moins je le sais… Et je n’arriverai pas sur les genoux en mars en me demandant où va ma vie (chose que je faisais avant)… Je vais seulement attendre les premières lueurs du printemps pour sourire béatement et trouver la vie tellement belle.
Finalement, c’est merveilleux ce cycle de saisons… Car sinon, est-ce que j’apprécierais autant le retour de la verdure, du soleil, des terrasses et de la chaleur?
Photo Unsplash | Pablo Basagoiti