Et si nous changions le visage du monde?

Greg Rakozy

 

La société me trouble, m’inquiète, me préoccupe… Je lis beaucoup, je m’informe et je tente de comprendre. Et parfois, le portrait que je dresse de ma communauté, du monde dans lequel je vis, me rend triste.

Loin de moi l’idée de vous déprimer mais laissez-moi vous partager certains aspects atterrants qui m’ont particulièrement interpellée dernièrement.

La psychologue Stéphanie Léonard a rencontré plusieurs artistes et personnalités publiques afin de publier un recueil de leurs témoignages sur le sujet de l’image corporelle et le rapport avec le corps. Je n’ai même pas parcouru l’ouvrage que j’en ai des frissons… Toutes ces personnes ou presque révèle, parfois sans même en être pleinement conscients, surveiller leur ligne et avoir fait un régime.

Et on parle de gens qu’on idolâtre, qu’on met sur un piédestal… Et je trouve cela réellement préoccupant que ces personnes que l’on admire soient aussi tourmentées par leur image corporelle car cela ne fait que démontrer que la société est malade du paraître. Être qui on est, s’accepter, faire la paix avec son corps semble relever de l’impossible ou du moins de l’exploit dans notre monde actuel.

Et j’en vois certains me dire : « ben voyons, moi je n’en fais pas tout un plat », en direction vers le gym…

Savoir que Sébastien Benoit s’entraîne 6 à 7 fois par semaine nous démontre aussi que ce n’est pas qu’une histoire féminine… C’est bien beau être en forme mais rendu là, ça frôle l’obsession quand on n’est pas un athlète olympique. Et que dire de ces vedettes du sport qui confient se sentir perpétuellement au régime?

Je le répète… Ça me trouble…

Je vous invite à lire l’article de Silvia Galipeau sur la sortie de cet ouvrage révélateur :
http://plus.lapresse.ca/screens/b611f572-e249-4ef7-b7e6-f84a079b45a8%7C_0.html

Dans un autre ordre d’idée, toutes ces histoires de harcèlement qui nous sont présentées en rafale. Oui je sais, les nouvelles en continu nous donnent la fausse impression que tout est pire aujourd’hui… Mais justement! Comment se fait-il qu’en tant que société on tolère ça?

Si vous n’avez pas été mis au parfum de la dernière chronique émouvante… Lisez la chronique de Michèle Ouimet de ce matin :
http://plus.lapresse.ca/screens/f7aefa77-2b4d-4291-a38d-c3c170e0548a%7C_0.html

Je n’ai aucunement été surprise par cette histoire car j’ai assisté nombre de fois à ce type de dynamique malsaine. Mais de le lire noir sur blanc et de constater les dégâts que cela peut causer m’a profondément interpellé sur la réaction de la société dans ce type de situation.

Je n’énumèrerai pas tous les sujets qui me préoccupent en ce moment car je pourrais en faire un livre. Mais j’ai envie de mettre la table à la réflexion profonde sur ce que nous sommes en tant que citoyens qui prennent part à cette mascarade. Si on veut que nos enfants vivent dans un monde sain et respectueux, si on veut nous même être respecté et se sentir en sécurité, si on désire que notre vie soit plus équilibrée… Ne devrait-on pas prendre un temps d’arrêt et se positionner soi-même, apprendre à se connaître et à s’accepter? On dit souvent que tout part de soi… Si on n’est pas heureux avec soi-même, si on n’arrive pas à s’aimer ou même à se tolérer… Comment peut-on exiger cela des autres? Est-ce la fameuse spirale négative qui tourne et nous emporte?

Et si nous changions le visage de notre monde en se regardant et en se souriant à soi-même?

 

Photo : Unsplash : Greg Rakozy