Ce matin, je suis de retour au travail, après 2 semaines de vacances à me prélasser. Ne pas devoir se lever le matin à une heure fixe, manger quand on le désire, être à contre-courant des gens qui ont un horaire réglé au quart de tour… Pour moi être en vacances c’est ça, peu importe qu’elles se vivent à la maison, en voyage, dans un chalet ou n’importe où ailleurs. Être en vacances, ça signifie être hors de notre train-train quotidien, se permettre des folies, se laisser-aller, ne rien faire quand ça nous tente…
Ne rien faire, n’est-ce pas un art perdu depuis longtemps? C’est quand la dernière fois que vous n’avez rien fait du tout? Pour ma part, j’essaie de me garder des moments de temps en temps pour simplement admirer le temps qui passe, respirer profondément et sentir l’air qui entre par mes narines. Ma prof de yoga me l’a si bien enseigner, ça calme les pensées qui se bousculent dans mon cerveau à 300 km/h.
En cette ère numérique (à laquelle je participe amplement avec mon travail, je l’avoue), chaque moment de beauté nous semble destiné à finir sur Instagram pour partager avec les autres cet instant de grâce. Mais est-on encore capable de profiter du moment présent sans toujours vouloir le publier sur le Web? Quand je regarde mon fil Facebook, je réalise que mon entourage partage beaucoup de ces moments, et que je fais de même fréquemment. Mais cela ne vient-il pas corrompre la pureté de l’émotion ressentie à admirer un magnifique paysage, à sentir le vent nous ébouriffer la tignasse sur un bateau, à se laisser envahir par la puissance d’une pièce musicale magnifiquement interprétée devant nous?
Je constate aussi beaucoup de pause de réseaux sociaux, de petites cures parsemées dans l’année, comme si on savait qu’on en abusait et qu’on remettait le compteur à zéro en abandonnant momentanément notre téléphone dit « intelligent », pour se reconnecter avec le vrai monde. Si on sait que c’est toxique, pourquoi continue-t-on de s’y engouffrer?
Je ne nous fais pas la morale puisque j’y participe allègrement. Mais je m’interroge sur tout ce brouhaha numérique qui au fond ne nous apporte pas de bonheur et qui souvent nous empêche de savourer la vie. Car c’est de ça dont il s’agit. La vie, la vraie, celle qui se poursuit autour de nous pendant qu’on tente de trouver le meilleur angle pour notre cliché quotidien.
Et je vous raconte tout cela sur mon blogue, destination numérique par excellence pour ces partages qui débordent des courts messages publiés sur les réseaux sociaux. Mais l’important c’est de se questionner, de sentir que ça va trop loin, que ça prend trop de place. En fait, c’est de revenir à l’essentiel et non pas de tout couper à l’extrême. Ces réseaux ont une utilité et j’en conviens sans hésitation. Mais la surabondance des lieux visités, des photos de tout instant et des tentatives de grandes marques de se laver la conscience m’amènent à penser qu’on doit prendre un peu de recul et revoir notre utilisation pour y retrouver un sens.
Philosophie matinale pour repousser le moment où ma journée de travail débutera réellement? Peut-être… Mais se reposer, ça permet justement de prendre un recul et se repositionner.
Alors bon lundi tout le monde!
Photo : Unsplash | Jordan McQueen