Ce matin, je lisais avec un certain dégoût, la chronique de Patrick Lagacé dans La Presse+ qui relatait l’histoire de ces 2 ex-ministres, MM Guy Julien et Yvon Picotte, membres du C.A. du Groupe RCM en Mauricie, qui ont agit en pur « mononcle » auprès de la journaliste Marie-Claude Julien lors d’une conférence de presse. Celle-ci se tenait car ces joyeux lurons vivaient dans la controverses suite à des allégations de rémunération très généreuse qui leur avait été versée. Ils étaient à ce moment président et vice-président, rappelons-le… Et des employés ont été remerciés pour avoir dénoncé la situation… Et Mme Julien a couvert cette nouvelle…
Pour les besoins de la cause, je vous met mot pour mot ce que M. Lagacé indique :
Guy Julien a alors croisé la journaliste Marie-Claude Julien avant le début de la conférence de presse.
Il lui a d’abord dit que sa couverture de la bisbille au sein de Groupe RCM était du « salissage ».
Il lui a ensuite fait une accolade non sollicitée et non réciproque.
Puis, Julien – ministre trois fois sous Lucien Bouchard et sous Bernard Landry – a dit ceci à Mme Julien : « Je te regardais à la télévision, pis t’as grossi, toi. T’as engraissé. »
Juste avant la conférence de presse, des micros ont capté l’échange Picotte-Julien, où l’ancien ministre libéral interroge l’ancien ministre péquiste sur ce qui vient de se passer avec Mme Julien.
Picotte : « C’est elle qui nous a beurrés ? »
Julien : « Oui. Je lui ai dit qu’elle avait engraissé. Elle était en tabarnak. »
Ce n’est pas mon interprétation féminine de la situation. Patrick Lagacé, mâle reconnu, expose très clairement la situation. Ce que j’ai omis de vous faire, c’est l’introduction primordiale à mes yeux à son article.
Re-citation :
Les gars, je vais vous raconter une petite histoire. Pensez à votre blonde, à votre mère, à votre sœur…
Qu’importe qui, au fond. Cette femme, vous devez l’aimer, d’une façon ou d’une autre.
O.K.
Un homme s’approche donc de cette femme que vous aimez. Il est fâché contre elle. Il lui caresse sarcastiquement les cheveux, entre dans sa bulle en lui faisant un câlin non sollicité et non réciproque.
Et après, il la traite de grosse…
C’est clair maintenant? On est vraiment en 2015 là?
Ça ne se verrait pas pour un homme, clairement pas… Et c’est pour cela que nous appelons cela du sexisme et dans ce cas précis de la misogynie. Et certains pourront croire qu’on en fait tout un plat, que c’est anodin. Mais non. Et ça ne me dérange pas de défendre cette position ce matin car j’en ai marre. Marre de voir des gens manquer de respect en banalisant des gestes de pur paternalisme et d’intimidation, marre de voir des hommes se permettre de toucher une femme sans son consentement comme si cela était normal et agir bassement en manifestant son insatisfaction de la sorte au lieu d’agir en personne civilisée.
Il semble clair qu’on a encore beaucoup de chemin à faire pour vivre dans une société où le respect règne, où l’égalité homme-femme est réellement établie et où les gens n’agissent plus en crétin, incapable de discuter et préférant les gestes puérils et dépourvus de maturité.
Julie Miville-Dechêne n’a pas tardé à réagir, elle qui préside le Conseil du statut de la femme mais qui est aussi une ancienne journaliste (et qui a dû en voir des pas pires). Elle dénonce fortement ces agissements et exige des excuses de ces 2 messieurs. M. Picotte s’est exécuté sur le champs mais M. Julien est, aux dires du Groupe RCM, en retraite fermée et injoignable.
Reposez-vous M. Julien, votre retour risque d’être houleux! Vous l’avez cherché…
Pour voir les deux « mononcles » en pleine action, ici.
Pour lire la chronique de notre ami Lagacé, c’est par ici!
Photo : Unsplash | Roberto Tumini