Be strong!

Charissa T.

On le voit partout, on se fait bombarder de messages sur l’entraînement, la force de caractère,  la nécessité d’être au top et de se dépasser… Mais en même temps, il n’y a jamais eu autant d’antidépresseurs de prescrits, de congés de maladie, de retards au travail… Met-on la barre trop haute?

En pensant à la force, mon esprit me retourne systématiquement l’image de mes 2 grand-mères, des femmes d’une autre époque, qui ont élevé plusieurs enfants, ont vécu dans une période rude et qui devaient demeurer solides pour leur famille. Leurs droits étaient loin d’être aussi clairs et définis que les nôtres, leur situation exigeait un tempérament de guerrier et malgré tout, j’ai l’image de femmes fières.

Elles avaient des valeurs assumées, un cœur en or et une générosité inébranlable. Elles savaient faire beaucoup avec peu, faire face à toutes les épreuves et prendre leur place dans ce monde d’hommes. Des regards perçants, convaincants et sincères se sont imprégnés dans mon esprit à propos de ces dames. Toutes petites mais si grandes à la fois. Des familles si différentes mais si propres de leur époque. Je n’ose imaginer ce qu’était leur réalité quotidienne.

Et aujourd’hui, je vois des gens stressés par leur travail, par le trafic, par leur situation financière et par mille et une raisons diverses. La société a évolué et les technologies sont venues bouleverser notre quotidien. Mais ce changement a aussi généré une anxiété sociale répandue et parfois je me demande à quel point « c’est mieux » qu’avant…

On nous vend à gros prix des expéditions extrêmes, des « tout inclus » pour se reposer, des retraites pour se ressourcer, des gadgets pour nous rendre plus efficaces… Mais tout cela ne change rien, c’est une course infinie pour plus de bonheur éphémère…

Bien entendu, les chaînes de nouvelles en continu nous donnent faussement l’impression qu’il y a plus de catastrophes qu’avant alors qu’en réalité on y est seulement plus exposé. Mais ce perpétuel tourbillon de préoccupations autour de nous ne génère-t-il pas l’angoisse parmi la population? Est-ce que le fait de tout savoir et d’avoir accès à tout en tout temps ne vient pas finalement affaiblir la masse et mousser les craintes?

Être fort, n’est-ce pas finalement avoir la force de résister à toute cette bulle étouffante et de se forger sa propre vision de la vie? Être fort, n’est-ce pas de dire : ça suffit, cessez de me canarder de vos énergies négatives? Cette maladie de vouloir être le premier à diffuser les mauvaises nouvelles est-elle en train de rendre tout le monde obsédé et déconnecté de la vraie vie?

La vraie vie, celle d’humains capables de se regarder dans les yeux, de s’apprécier, de se soucier les uns des autres, de surmonter des épreuves ensemble et de grandir intérieurement… A-t-elle encore un écho ou n’est-ce qu’une illusion? Chose certaine, ce n’est pas le visage rivé sur un écran qu’on la savoure la vie.

Sur ce, je vais aller côtoyer de vrais humains au travail 😉

Photo : Unsplash | Charissa T.

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